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L’union africaine a encore du chemin

Publié le mercredi 4 avril 2007 à 08h08min

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L’Afrique ne pourra résoudre ses problèmes de misère, de maladies, d’insuffisances alimentaires, de guerres, bref, de sous-développement sans l’union de ses enfants. Conscients de cela, les dirigeants africains ont décidé de créer l’Union africaine (UA) en 2001 en remplacement de l’Organisation de l’unité africaine.

Ainsi, l’UA a pour objectif de défendre les intérêts du continent noir et de promouvoir son développement à tous les points de vue. Initiative politique, certes louable et avisée au regard de l’environnement économique mondial dominé par les blocs économiques ou regroupements de pays comme l’Union européenne (UE) et les USA.

Dans leur recherche du bien-être des populations et leur détermination à mettre la machine du développement en marche, les pays membres de l’UA ont mis en place le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), institution qui doit rechercher les fonds nécessaires pour construire les infrastructures accompagnant le décollage socioéconomique.

Il s’agit notamment des chemins de fer et des routes. L’intention des chefs d’Etat est donc bonne ! Cependant, l’UA est visiblement confrontée à des difficultés qui l’empêchent de parvenir à ses fins : insuffisance de moyens financiers, déficits de démocratie, source de conflits armés et de guerres dans certains pays.

On peut ajouter à ceux-ci l’insuffisance d’intégration des peuples au sein des nations, intégration pourtant capitale à tout processus d’union à l’échelle continentale. Actuellement, les guerres fratricides sont légion. En effet, la région du Darfour, au Nord-Ouest du Soudan est ravagée depuis 2003, par un conflit économico-politique qui a provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes. Les Jenjawid, tribus "arabes" sont aux prises avec les tribus "africaines" ou de race noire.

Malgré cette situation le président soudanais, Omar El Bechir, refuse l’intervention de l’ONU dans son pays. Il tolère toutefois celle de l’UA. Mais qu’est-ce que l’Union africaine a pu faire concrètement depuis le déploiement de ses hommes au Soudan ? Ravages, pillages et attaques de villages se poursuivent.

Ailleurs, au Mali et au Niger les Touaregs prennent parfois les armes pour exprimer leur mécontentement face à des administrations auxquelles ils ne se reconnaissent pas. Au Zimbabwé, le président Robert Mugabé, après avoir dépossédé les fermiers blancs de leurs terres et procédé à "leur redistribution", ne ménage pas les opposants à son régime. Ces derniers sont tabassés et interdits de quitter leur pays.

Pendant que les ivoiriens sont en train de se réconcilier et de réunifier leur pays divisé en deux depuis l’éclatement de la rébellion en 2002, en Somalie, les frères ennemis, engagés dans une guerre depuis près de 15 ans, poursuivent les combats de plus belle. En République démocratique du Congo, on voyait la paix se profiler à l’horizon avec les élections, lorsque les canons ont recommencé à tonner à l’issue d’une élection non contestée. A ces conflits s’ajoutent les différends frontaliers.

Le Burkina Faso a par exemple décidé de recourir à la Cour pénale internationale pour résoudre le différend qui l’oppose au Bénin. Au regard de ce qui précède, on est en droit de se demander quand est-ce que les africains pourront parvenir à une véritable union théoriquement établie depuis 2001.

Les Etats africains doivent travailler à faire de l’union une réalité à laquelle adhèrent les populations, sinon son fonctionnement sera difficile, voire impossible. Les succès engrangés par l’UE, qui a fêté le 25 mars 2007 son 50e anniversaire, montrent qu’à bien des égards, l’union est bénéfique. La puissance des USA découle surtout de la fédération des différents Etats individuellement plus puissants que beaucoup d’Etats africains.

L’Union africaine, plutôt que d’être un phénomène de mode, doit se faire à la base avec les populations. Les politiques économiques devraient être coordonnées car on ne peut réaliser la véritable union dans la division, le développement séparé, l’intolérance et l’indifférence.

Séraphine SOME

Sidwaya

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