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Mali : Le gouvernement soumet ses actions à la critique

Publié le mardi 3 avril 2007 à 08h49min

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« Pierre par pierre », le bilan des réalisations gouvernementales du quinquennat du président malien, Amadou Toumani Touré, a été défendu face à la presse internationale et nationale présente à Bamako, vendredi 30 mars 2007.

« Les avancées effectuées par notre pays sont le fruit du travail de tous les gouvernements qui se sont succédé à la tête du Mali. Pierre après pierre, chacun des gouvernements a contribué à l’édification de notre pays”.

C’est avec cette conviction que M.Ousmane Issoufi Maïga, le Premier ministre malien, a animé vendredi 30 mars dernier, au Centre international de conférences de Bamako, un point de presse pour présenter les réalisations faites par l’équipe gouvernementale, de 2002 à 2007.

Le chef du gouvernement malien a expliqué que cette conférence de presse constituait la manifestation d’une volonté de se soumettre à la critique objective afin de corriger les lacunes et améliorer le travail gouvernemental.

Face au tribunal des journalistes, le Mali qu’il a exposé est celui d’une action gouvernementale qui, du 8 juin 2002 au 31 mars 2007, s’est inscrite dans la vision du programme politique à partir duquel Amadou Toumani Touré (ATT) s’est fait élire en 2002,comme président de la République. Celle-ci consistait fondamentalement, selon Ousmane Issoufi Maïga, à assurer le bien-être de tout le peuple malien et faire du Mali un modèle de bonne gouvernance.

A cet effet, le développement rural, l’investissement dans les ressources humaines, le logement, la rénovation du cadre politique ainsi que la gouvernance ont été retenus comme axes stratégiques majeurs. Les deux Premiers ministres, qui ont dirigé l’action gouvernementale, d’abord de juin 2002 à avril 2004 (Ahmed Mohamed Ag Hamani), ensuite de mai 2004 à ce jour (Ousmane Issoufi Maïga), se sont chacun attelés à cette tâche avec la même détermination, a-t-il affirmé.Le gouvernement actuel a préparé en 2004 un programme d’actions s’étendant sur la période de 2004-2007.

158,2 milliards en 2006 pour assurer la popote des fonctionnaires maliens

Ainsi, les efforts d’investissements publics ont été particulièrement soutenus comme en atteste l’évolution du montant du Budget spécial d’investissement qui est passé de 187,2 milliards en 2002 à 328,6 milliards en 2006, soit un taux d’augmentation de 75,5%. La croissance moyenne de l’économie a été de 5,1% entre 2002 et 2006 soit un taux supérieur à la croissance de 2,2% de la population résidante. L’inflation a été, de l’avis de M. Maiga, contenue à 1,7%. Durant la période 2002-2006, les recettes (dons compris) mobilisées se sont élevées à 705 milliards de Fcfa en 2006, en progression de 48,7 % par rapport en 2002.

Le détail des dépenses publiques fait ressortir que la masse salariale de la Fonction publique est passée de 97,4 milliards en 2002 à 158,2 milliards en 2006. Les pensions générées par la Caisse de retraite du Mali ont été majorées dans les mêmes conditions que les augmentations de traitements indiciaires des fonctionnaires en activité pour près de 7,3 milliards de Fcfa sur la période de 2002-2007. Au même moment, le niveau de pauvreté monétaire est passé de 68,3% en 2001 à 59,2% en 2005.

Les réalisations du gouvernement dans le secteur de l’agriculture ont porté sur l’aménagement de 56 153 ha dont 28 028 ha en maîtrise totale de l’eau et 28 125 ha en maîtrise partielle de l’eau, l’augmentation du niveau d’équipement des productions, la distribution aux producteurs des huit régions et du District de Bamako d’équipements divers ainsi que l’équipement de 40 exploitants agricoles en tracteurs, la construction de deux usines de montage de tracteurs et accessoires dans les villes de Sikasso et de Samanko. Toujours selon le premier ministre du Mali, le stock national de sécurité a été reconstitué à hauteur de 20 000 à 26 000 tonnes en moyenne par an de 2002 à 2006. Un stock d’intervention de 9 000 tonnes de mil/sorgho et de 25 000 tonnes de riz a été institué.

Les réalisations du gouvernement en matière de transports ont porté sur la construction de 827 km de pistes rurales, 336 km de routes en terre moderne, la construction et la réhabilitation de 1 440 km de routes bitumées, la construction de sept ponts, la création de la Compagnie aérienne du Mali, l’acquisition de six locomotives et trente-huit wagons dans le cadre de la relance du trafic ferroviaire.

Baisse des tarifs du téléphone et de l’électricité

Les tarifs d’électricité du Mali, selon le Premier ministre, ont baissé de l’ordre de 22%. 1029 nouveaux forages et 687 puits modernes ont été réalisés, 3165 forages réhabilités, 90 adductions d’eau ont été installées ou réhabilitées. Le tarif de l’eau a diminué de 17% alors que le taux d’accès des populations à cette denrée est passé de 57% en 2002 à 68% en 2006. La couverture télévisuelle a été étendue à 11 localités, la téléphonie mobile s’est développée et atteint plus de 700 localités en dehors des capitales régionales en s’accompagnant d’une baisse des tarifs du téléphone de 18 à 80% en fonction des catégories de clientèle et des types de service.

Dans le domaine des infrastructures les perspectives sont importantes puisque sont envisagées la réalisation de 4 693 km de routes, l’extension de l’aéroport de Bamako Sénou, la construction de 4 823 logements sociaux.La promotion des investissements et des petites et moyennes entreprises s’est accrue avec la mise en place du Conseil présidentiel pour l’investissement. 781 entreprises artisanales et 298 entreprises féminines ont été financées.

105 nouvelles entreprises industrielles ont été créées entre 2003 et 2006. Un projet d’appui aux commerçants détaillants a été mis en place pour soutenir le développement du commerce.

Le rêve des partisans de ATT

Confidence du Premier ministre du Mali, Il est prévu dans les années à venir l’exécution de plans de construction et de gestion de plusieurs monuments historiques, la création de l’Agence pour la promotion des industries culturelles et du Centre technique national de football de Kayo (Koulikoro).

Une station d’épuration des eaux usées a été construite dans la zone industrielle tandis qu’étaient aménagées les berges du fleuve Niger dans les agglomérations de Markala, Mopti et Gao. Dans le domaine de l’éducation 6 336 salles de classe, cinq lycées, sept instituts de formation de maîtres, la Faculté des sciences juridiques et politiques et la Faculté des sciences économiques et de gestion ainsi que sept académies d’enseignement, ont vu le jour de 2002 à 2007.

L’université de Bamako a été dotée de vingt bus tandis qu’étaient recrutés 9 518 enseignants du fondamental, 600 éducateurs, préscolaires, 1 459 éducateurs de CED. L’Agence pour la promotion des jeunes (APEJ) a été créée dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle.

En perspective, selon M. Maîga, la deuxième phase du Programme d’investissement sectoriel de l’éducation 2006-2008 (PISE II), l’achèvement des travaux de construction de l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Hamed-Baba de Tombouctou et la poursuite de l’exécution du programme emploi jeunes.Dans le domaine de la santé, 219 nouveaux centres de santé communautaires ont été construits, le taux de couverture sanitaire s’est élevé, la prévention du Sida s’est nettement améliorée avec l’achat des médicaments, la mise en place de 88 sites de prévention de la transmission mère-enfant au VIH/Sida.

Sur ce chapitre, on doit aussi retenir la baisse moyenne de 31,5% des prix de 107 médicaments essentiels, la gratuité de la césarienne, la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées, etc.La solidarité et le développement social ont été marqués par des actions en direction des personnes handicapées démunies, des personnes âgées, les enfants mendiants, la mise en œuvre du programme de réadaptation à base communautaire. Dans le même temps, ont été construits 100 centres d’alphabétisation au profit des femmes dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti et Gao.

Les associations de femmes ont, entre autres, bénéficié de quinze centres de transformation de produits agricoles, treize centres d’autopromotion et 168 plates-formes multifonctionnelles.
Au bénéfice de la gouvernance, nombre d’actions ont été menées pour consolider la démocratie, lutter contre la corruption, revaloriser la Fonction publique, améliorer l’administration de la justice, doter les Forces armées et de sécurité...

Ibrahiman SAKANDE,
(Envoyé Spécial à Bamako

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