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Projet ZACA : Les investisseurs étrangers au compte goutte

Publié le lundi 2 avril 2007 à 08h26min

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Le projet ZACA, précisément la zone d’extension ou ZACAII connaît une avancée significative. Le lancement des travaux de la voirie et réseaux divers, l’élaboration du plan d’aménagement et des cahiers de charge et la commercialisation sont entre autre les activités exécutées.

Le lancement des travaux des voiries et réseaux divers vient rappeler que le projet ZACA n’est pas enterré. En effet, depuis le déguerpissement des populations en 2000, suivi des travaux de démolition, le vaste espace ainsi dégagé au centre de Ouagadougou donnait plus l’impression d’une ville qui se relevait d’une catastrophe que d’un projet d’urbanisme, qualifié par ses concepteurs comme le plus moderne, jamais engagé dans notre pays. Et puis voilà que les bulldozer et autres Caterpilards se sont mis à vrombir.

Ce 12 février donc, le projet ZACA, avec les travaux de voirie, se matérialisent un peu plus, même s’il faudra beaucoup plus pour vaincre le scepticisme ambiant. En tout cas, la société adjudicatrice des travaux est bien visible sur le terrain en attendant que les travaux dont elle a la charge sortent de terre.

L’objectif de réaliser au centre de Ouagadougou, une zone de haute qualité urbanistique et architecturale est théoriquement en marche, du moins pour l’infrastructure de base et précisément pour la voirie. La première phase en cours d’exécution devrait concerner les voiries, mais ne devrait pas aller jusqu’au bitumage. Puisque de l’avis des techniciens de ZACA, il faudra attendre l’intervention d’autres prestataires comme l’ONEA, la SONABEL et les Télécoms pour exécuter les travaux de finition.

Le volume des réalisations de la première phase devrait concerner les voiries et les esplanades couvrant une superficie de 38,96 ha .Il s’agira précisément de la réalisation du canal principal d’une longueur de 1025 m, de la construction de voiries (290 000m2 de revêtement enrobé 180 000m2 de revêtement pavé) du creusage du réseau de drainage (25 000m de long).

A cela, il faudra ajouter des infrastructures additionnelles comme le réseau d’adduction d’eau potable de 16000 m, le réseau d’évacuation d’eau usée (10151m) le réseau d’électricité (16190m) et d’éclairage publique (21550 m), le réseau de telecommunication (13000m). Tous ces réseaux sont souterrains.

Les travaux qui seront exécutées ne devraient pas perturber les activités qui jouxtent les alentours de la zone. Le volet sécurité est l’une des priorités du plan d’aménagement. Des dispositions sont prises pour la sécurité des personnes et des biens sur le site.

Au niveau des voisinages des bâtiments, des mesures de sécurité ont été également prises. L’assainissement de la zones sera de grande qualité, intégrant des dispositifs de collecte d’objets solides, un assainissement des canaux d’évacuation d’eaux usées avec un respect du cadre naturel et environnemental. C’est ainsi que les espaces boisés et les arbres présentant un intérêt pour la zone, au vu de leur âge, de leur essence et de leur utilité seront préservés.

Le tracé des voies dans la zone doit répondre aux exigences et aux fonctions dévolues au site. Les constructions doivent dégager un espace de 5m distant pour permettre la fluidité de la circulation. Certaines voies seront transformées en voies piétonnes ou en voies à sens unique. Leurs réalisations tiendront compte des trafics qu’elles supportent. Ce qui devrait permettre la fluidité de la circulation, de stationnement, de niveaux de services etc et renforcera la sécurité de la zone.

Il sera construit un parking paysager au camp fonctionnaire. Ce parking devrait résoudre les problèmes de stationnement, un autre sera construit au centre commercial de Zangouetin. Des études sont menées pour que les voies puissent jouer leur fonction de façon durable.

Une zone réservée aux bâtiments à 3 étages et plus

Dans la zone de ZACA, tous les bâtiments auront un niveau architectural d’ensemble cohérent. Le plus petit bâtiment est à R+3, c’est-à-dire un bâtiment à 3 étages.

Les activités seront réparties par zones d’activités avec des critères bien définis dans les cahiers des charges de l’ensemble et dans le cahier des charges spécifiques à chaque parcelle afin de présenter un profil d’ensemble harmonieux. Ainsi il y’aura des espaces commerciaux, un centre culturel et un théâtre de plein air, des centres d’affaires, un complexe culturel polyvalent, un complexe hôtelier.

L’Etat prévoit sur le site, la réalisation de quelques équipements sur une superficie de 11,72 ha dont un complexe culturel et un espace public .Ce complexe comprend un centre culturel qui s’ouvrira sur un espace public ; une esplanade culturelle dédiée aux régions. Il est prévu une zone d’expositions culturelles pour chaque région du Burkina.

Une zone d’orientation sur la culture d’ensemble du pays, une zone d’exposition réservée à la ville de Ouagadougou ; un complexe hôtelier 5 étoiles, la construction du centre commercial de Zangouetin sur l’ancien marché de ce quartier, de deux restaurants populaires accessibles aux couches moyennes qui seront fonctionnels pendant la durée des chantiers. Les installations anarchiques n’auront plus droit de cité.

En raison de l’importance du secteur informel dans la capitale, (une partie de cette population exerce dans ce secteur) et de son rôle dans l’animation de la zone, des activités seront intégrées dans la zone. La construction des bâtiments répondra à une technique architecturale d’ensemble, c’est-à-dire que des bâtiments de niveaux différents ne peuvent plus cohabiter ensemble. Un bâtiment à 5 étages ne partagera pas le même espace avec un bâtiment à 3 étages.

D’ailleurs, un cahier des charges est soumis aux acquéreurs de parcelles. C’est le respect scrupuleux de ce cahier des charges qui donne droit au titre foncier. Pour l’instant, le projet est le seul détenteur du titre foncier racheté auprès des anciens résidents de la zone. Le non respect du cahier des charges peut entraîner le retrait de la parcelle au profit d’autres postulants.

Un certain nombre de conditions sont exigées aux souscripteurs. Ce sont la connaissance des textes, notamment les cahiers de charges et les conditions d’acquisition de parcelles, l’engagement à payer les frais d’attribution, l’élaboration des études avec un architecte et l’assistance du projet ZACA pour garantir le respect des prescriptions techniques, le dépôt de la demande de permis de construire au bureau du projet qui se charge de la procédure.

La construction se fera conformément aux plans adoptés, et après vérification de l’implantation du bâtiment. Le délai de la construction maximal est de cinq (5) ans après l’attribution de la parcelle. La réception du bâtiment se fera avec l’assistance du projet et son exploitation doit être conforme au cahier des charges

80% de réservation de parcelles en 2007

La commercialisation des parcelles a débuté depuis le lancement du projet et se poursuit. Sur 80 ha, 34,31 ha avec 273 parcelles ont été dégagées pour la commercialisation. La taille des parcelles varie entre 500 à 4000 m2. Elles se subdivisent en quatre groupes. La souscription concerne toute personne physique ou morale de toute nationalité.

Le prix par m2 est de 100 000f cfa et une taxe de jouissance de 3000f cfa. Le coût moyen d’une parcelle est de 51millions. Ce prix au départ était fonction de la zone à commercialiser. Les espaces n’ont pas la même valeur. Il y a par exemple les parcelles d’angle, les parcelles aux places prestigieuses.

Mais cette option a été par la suite écartée afin d’uniformiser tous les prix et éviter toute incompréhension et des dispositions ont été prises pour que toutes les parcelles puissent présenter les mêmes avantages. Des espaces ont été dégagés au préalable, compte tenu de l’importance des superficies demandées.

A ce propos, des informations non vérifiées avaient fait état d’une demande de 45 ha formulée par des promoteurs malaisiens. Dans le même ordre, l’ambassade des Etats-Unis avait postulé pour une superficie de 4 ha d’un seul tenant. Cette requête n’aurait pas été agréée, en raison des perturbations dans le plan architectural d’ensemble que cela n’aurait pas manqué de provoquer.

Faute d’avoir ce qu’elle demandait dans la zone de ZACA, l’ambassade des Etats-Unis se serait rabattu sur un terrain à Ouaga 2000.
Selon les responsables de la ZACA, les souscripteurs sont des personnes physiques et morales et la superficie totale à commercialiser est de 34,31 ha. Une superficie nettement en dessous des 45 ha demandée par les promoteurs malaisiens.

Mais le fait remarquable est que la majorité, sinon près de 99% des souscripteurs sont des nationaux. Ce qui laisse songeurs les responsables du projet sur la politique de communication pour attirer les investisseurs étrangers. Ouagadougou au coeur de l’Afrique de l’Ouest, était bien placé pour l’installation des affaires qui s’ouvriront sur le reste de la sous-région. La situation économique du Burkina expliquerait ce fait. Des pays comme le Mali qui se sont inspirés de l’exemple de Ouaga 2000 sont déjà avancés dans ce domaine.

A ce jour, 80% de parcelles sont réservées contre 50,55% en 2005. La majorité des postulants ont payé 30% de leur caution et 30 personnes et institutions ont soldé complètement leur terrain. Des banques, des sociétés des institutions de la place sont également des postulants. On peut cité la Banque Ouest Africaine (BOA), l’Union européenne (UE), la SONABEL etc. Sous réserve du respect du cahier des charges, certains propriétaires d’équipements ont été autorisés à conserver leurs établissements. Ce sont des personnes déjà présentes sur la zone avant le démarrage du projet. Il paye également les parcelles au même titre que les autres.

La seule particularité est que ces résidents bénéficient d’une soustraction des frais d’indemnisation de l’Etat. Le recensement donne dans ce cas 100 propriétaires. Ces propriétés seront au besoin agrandis pour abriter les fonctions et les superficies standards dévolues par le projet.

Les équipements tels que les marchés déjà existants les établissements scolaires, de santé, cultuels, touristiques, de loisirs et sport, les équipements hôteliers de la zone, eux, sont conservés pour non seulement maintenir un service minimum sur le site mais aussi pour préserver les équipements importants

Par Abdoul Razac Napon

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