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Ressources naturelles : L’or ne brille pas pour tout le monde

Publié le mercredi 28 mars 2007 à 07h10min

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“Le malheur des pays africains provient de leurs ressources naturelles : pétrole, diamant, or... plutôt que de servir au développement, ces ressources ne font que plonger les pays dans la léthargie, dans la désolation”.

Cette pensée d’un élu local d’une zone aurifère appelle à une profonde méditation. Lorsque les multinationales, attirées par les faveurs fiscales, douanières arrivent en Afrique, elles n’ont de souci que de se remplir les poches. Nous sommes dans un monde de capitalisme, de business... dira-t-on. Et puis, les multinationales permettent aux Etats d’engranger des devises. Les populations locales elles aussi en profitent.

A Poura, une zone aurifère du Burkina Faso, des familles entières, génération après génération, ont, durant des années, orpaillé uniquement. Difficile de rentrer dans une cour sans voir un tas de gravas. Ces familles qui ont pendant plusieurs années, cotoyé le bonheur sans jamais l’atteindre, sont aujourd’hui en grande majorité déroutées. Elles sont dans la désolation. Elles n’étaient pas préparées à la disparition de la mine.

On comprend donc pourquoi des orpailleurs sont malheureusement morts, il y a quelques mois, par suite d’éboulements. Ceux-ci refusaient d’admettre que la mine soit déclarée désuète, et sont retournés sur le “champ de mine”, fermé et interdit aux orpailleurs.

En plus de cette désuétude de la mine, il y a les catastrophes environnementales. Récemment, une étude d’une organisation non gouvernementale a prouvé que l’eau y souffre d’une forte dose de mercure, nocif à la santé. A cela, il faut ajouter les terres aujourd’hui crevassées et impropres à la pratique d’une agriculture saine. “Et puis, après la fermeture d’une mine, scrutez l’horizon et vous verrez que malgré les pépites précieuses, le développement n’y est pas une réalité”, regrette l’élu local.

Il est clair qu’après l’exploitation d’une mine, les conséquences environnementales et socioéconomiques sont inévitables. C’est pourquoi en contrepartie, il faudra exiger aux multinationales des logements sociaux, des hôpitaux... pour les communautés minières. Sinon, lorsque les multinationales finissent d’exploiter la mine, démontent leurs maisons de circonstance et s’en vont avec le pactole en laissant les Etats et les populations locales dans la misère, il y a de quoi conclure que l’or ne brille pas pour tout le monde. Ce qui n’est pas normal !

Hamadou TOURE

Sidwaya

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