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Francophonie : des progrès dans la lutte contre le terrorisme

Publié le vendredi 23 mars 2007 à 07h27min

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Boureima Badini, ministre burkinabè de la Justice

La IVe Conférence des ministres de la Justice des pays francophones d’Afrique pour la mise en œuvre des instruments universels de lutte contre le terrorisme, a refermé ses portes à Ouagadougou jeudi 22 mars 2007. Au terme de leurs réflexions, les participants ont adopté une déclaration dite de Ouagadougou.

Des progrès tangibles ont été réalisés dans le processus de ratification des instruments universels de lutte contre le terrorisme à travers les pays francophones d’Afrique. C’est l’une des conclusions majeures auxquelles sont parvenus les participants à la IVe session de la Conférence des ministres de la Justice des pays francophones d’Afrique qui a refermé ses portes, jeudi 22 mars 2007 à Ouagadougou.

C’est donc sur une note de satisfaction que participants et organisateurs de cette IVe conférence se sont quittés à Ouagadougou. Du bilan qu’ils ont pu faire de l’état de ratification des treize (13) instruments concoctés par les Nations unies pour combattre le terrorisme, il ressort que sur un total de vingt neuf (29) pays, seize (16) ont ratifié plus de dix (10) instruments sur les treize (13). Aussi, du Caire où a eu lieu la première session en 2003, à la IIe à Port-Louis, 52 nouvelles ratifications ont été notifiées.

A la IIIe session à Sharm El Sheick, seize (16) nouvelles ratifications, puis à cette IVe session de Ouagadougou, dix huit (18) nouvelles ratifications ont été enregistrées. Ce succès, dira le ministre burkinabè de la Justice, Boureima Badini, « nous le devons à l’engagement de nos différents gouvernements et à la prise de conscience du degré élevé de nuisance du terrorisme pour la paix mondiale ».

L’internalisation des lois, principale difficulté

Toutefois, reconnaissent les organisateurs, des efforts restent encore à faire sur un certain nombre de plans. Au niveau, par exemple, de l’incorporation des instruments dans les législations nationales, seulement 4 pays sur les 29 ont adopté une loi spécifique relativement à la lutte contre le terrorisme. En plus, cette conférence a révélé une faiblesse de soumission des rapports au comité contre le terrorisme et au comité contre Al Qaïda et les Taliban. Or la soumission des rapports, a fait remarquer Boureima Badini, permet d’évaluer les progrès réalisés, d’identifier les besoins et rechercher les solutions idoines à mettre en œuvre pour inverser les tendances.

La formation de personnel, la recherche de moyens logistiques de lutte, le développement de stratégies de coopération régionale et sous régionale, restent aussi d’autres défis auxquels la conférence entend faire face. En cela, Boureima Badini a exhorté chacun des Etats à utiliser l’expertise de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour « faire en sorte que les résultats soient plus probants au bilan de la Ve conférence prévue au Maroc en 2008 ».

La déclaration dite de Ouagadougou, adoptée par les participants, recommande entre autres, que les pays francophones d’Afrique qui ne sont pas encore partis aux instruments universels contre le terrorisme, de les ratifier ou d’y adhérer dans les plus brefs délais.

Aussi, demande a été faite, à travers ladite déclaration, à l’équipe spéciale du secrétaire général des Nations unies, de fournir d’une manière intégrée et concertée aux pays francophones d’Afrique, toute l’assistance technique dont ils ont besoin pour la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste mondiale.

Cette déclaration dont copie sera, aux dires des participants, transmise au secrétaire général de l’ONU pour publication comme document de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, contient selon ses termes, tous les éléments nécessaires pour effectuer le suivi des travaux.

Ladji BAMA
(Stagiaire)


Des participants apprécient

* Mme Honorine Méda, magistrat burkinabè, présidente de la Commission thème : « Cette conférence a relevé une certaine prise de conscience des Etats qui s’engagent de plus en plus dans la ratification des instruments universels contre le terrorisme. Une certaine satisfaction existe aussi au niveau de la mise en œuvre. Il ne s’agit pas seulement de ratifier mais surtout de traduire en actes concrets les engagements pris.

Le problème réside dans l’internalisation des lois internationales qui ne coïncident pas toujours avec les spécificités des diffèrents Etats. Tout compte fait, cette rencontre a donné de réels motifs de satisfaction quant à l’avenir de la lutte contre le terrorisme ».

* M. Ali Yéo, chef de la délégation ivoirienne, directeur de cabinet du ministre de la Justice de Côte d’Ivoire : « Il est toujours intéressant d’avoir ce genre d’occasions d’évaluation périodique sur la mise en œuvre des accords pris de commun accord.

Cela permet aussi de profiter des expériences des autres en matière de lutte et surtout de bénéficier de l’assistance technique en matière de coopération et de prévention. C’est pourquoi la Côte d’Ivoire a toujours attaché de l’importance à ce type de rencontre en mettant toujours un point d’honneur à y prendre part ».

* M. Abdi Ismaël Hersi, chef de la délégation djiboutienne, secrétaire général du ministère de la Justice de Djibouti : « Cette rencontre a été une réussite, au sens où le gouvernement du Burkina Faso a fait une organisation exemplaire, toute chose qui a permis une participation franche aux débats.

Cela a donné lieu à des résultats satisfaisants et laisse augurer des lendemains meilleurs dans la lutte anti-terroriste. L’adoption de la déclaration de Ouagadougou qui prend en compte tous les domaines de la lutte est une raison d’espoir quant à l’éradication du fléau ».

Propos recueillis par Ladji BAMA

Sidwaya

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