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Exploitation du barrage de Lou : De la tomate qui pourrit

Publié le mercredi 21 mars 2007 à 07h30min

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Une équipe de techniciens de l’Agriculture et de l’Hydraulique, accompagnée des premières autorités de la province du Ziro, a rendu visite le 23 février dernier, aux producteurs maraîchers qui ont envahi les abords du barrage de Lou dont les travaux de construction sont terminés depuis juin 2006.

Lou, une localité située à 9 km de Sapouy, dans la province du Ziro, est bénéficiaire d’un barrage réalisé par le Fonds Abu-Dhabi et le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques à hauteur de 426 000 000 F CFA. Ce joyau, qui constitue le plus grand barrage de la province, a connu sa mise d’eau, la saison pluvieuse écoulée.

Ainsi, avec ses 1 312 000 m3 d’eau, cet ouvrage a donc attiré des producteurs maraîchers professionnels de divers horizons du Burkina, notamment du Sanmatenga, du Sanguié, de l’Oubritenga, du Bazèga...

Estimés à plus de 150 producteurs installés anarchiquement aux abords du barrage, ces derniers ont fait un travail spectaculaire tant à son amont qu’à son aval.
La tomate est considérée par les producteurs comme la culture maraîchère la plus rentable. Ainsi sur la soixantaine d’hectares exploités, la tomate à elle seule occupe 95% des superficies. Cet engouement pour cette culture se justifie par les contrats que ces producteurs ont signés en début de saison avec les acheteurs professionnels ghanéens.

Ainsi, ils ont donc conjugué leurs efforts pour satisfaire leurs amis ghanéens et par ricochet, se procurer un peu d’argent. En décembre, la première récolte s’est passée sans problème. Le prix de la caisse de tomate se vendait à 18 500 F CFA.

La période de février-mars coïncidant avec la récolte de la tomate au Ghana, les acheteurs professionnels ne viennent plus à Lou, nous a confié un producteur. D’où aujourd’hui la caisse de tomate se vend à 3 000 F CFA voire moins que cela, a-t-il ajouté. L’offre dépassant demande, les producteurs maraîchers de Lou se retrouvent avec leur tomate entre les mains et ne savent quoi en faire. Le haut-commissaire, Boureima Joanny Zoma, et sa délégation qui leur ont rendu visite le 23 février dernier, leur ont prodigué des conseils allant dans le sens de la diversification des cultures.

Partageant les préoccupations sur la mévente de leurs tomates, M. Zoma a promis de faire de son mieux pour d’éventuelles ouvertures pour les écouler. Ainsi, des communiqués sur les ondes des radios locales seront faits. Les unités de transformation de la tomate et les acheteurs des grandes villes sont interpellés.

L’aménagement du barrage reste à faire

Si les travaux de construction du barrage de Lou sont finis, son aménagement pour une exploitation judicieuse et rentable reste une préoccupation pour la direction provinciale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques. Le dossier de cet ouvrage, d’après Fankani Gaston directeur provincial en charge de l’Agriculture du Ziro, est toujours en cours, puisque les 50 ha prévus pour être aménagés à l’aval ne sont pas encore effectifs.

Des risques d’ensablement planent en air, puisque le 314 des producteurs se sont installés anarchiquement en amont, c’est-à-dire à une distance inférieure ou égale à 15 m de l’eau. Alors, ce joyau qui fait la fierté de la population Zirolaise n’aura donc pas longue vie si rien n’est fait. Que vivement le plan d’installation des producteurs de la direction provinciale de l’Agriculture, voit le jour, la saison prochaine, pour une pérennisation de l’ouvrage.

Yassine SIENOU
AIB/Sapouy

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