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Manifestations à la SN SOSUCO : L’amertume des journaliers du sucre

Publié le mardi 20 mars 2007 à 07h43min

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L’usine de la SN SOSUCO sise à Béragadougou dans la Comoé a connu hier en milieu de matinée une ambiance particulière. Des travailleurs armés, qui de machettes, qui de gourdins ont investis la direction de l’usine exigeant le payement de leurs salaires. Leur mouvement qui s’est poursuivi jusqu’en début d’après-midi a occasionné un arrêt de travail et provoqué dans le même temps des dégâts matériels.

A notre arrivée hier en fin de matinée à Bérégadougou, nous avons été apostrophé par des travailleurs à quelques centaines de mètres de l’entrée principale de la SN sosuco et qui nous déconseillaient de poursuivre notre chemin jusqu’à l’usine. « Si vous continuez, votre véhicule sera saccagé » nous ont-ils prévenu.

Ils n’avaient pas tort car au fur et à mesure qu’on avançait, des groupes de jeunes, qui étaient pour la plupart torses nus, régnaient en maîtres absolus et avaient interdit tout mouvement vers l’usine. Nous étions alors obligé de poursuivre notre chemin à pieds non sans avoir garé notre véhicule à l’abri des jets de pierres qui fusaient de partout.

« Notre argent ou rien » était le slogan des manifestants massés le long de la voie jusqu’ à l’entrée principale de l’usine. Nous avons tout de suite compris qu’il s’agissait d’une revendication salariale menée par des travailleurs dits spéciaux ; c’est-à-dire des journaliers chargés de la coupe de la canne à sucre.

Selon des témoignages concordants, le mouvement de protestation a commencé aux environs de dix heures lorsque les émeutiers ont opéré une descente sur la direction pour manifester leur ras-le-bol. Ils auraient alors défoncé le magasin pour s’emparer des machettes qui leur servent habituellement d’outils de travail avant de se livrer à des actes de vandalismes.

Vitres brisées et véhicules endommagés ont été les conséquences de ces jets de pierres qui ont rythmé le mouvement des « grévistes ». Toute chose qu’on aurait pu éviter selon monsieur Yoda Issa, chef de service paie de la SN SOSUCO. « Il s’agit d’un mouvement spontané qui dénote le manque de patience des manifestants.

Si non, leur paie qui devrait avoir lieu samedi dernier était bel et bien programmée pour ce lundi matin » nous a-t-il confié. C’est en effet tous les 02 et les 17 du mois que les travailleurs journaliers passent à la caisse pour percevoir leurs dus. N’ayant rien perçu samedi dernier, ils ont alors tenu et par tous les moyens à se faire régler ce lundi 19 mars.

Ils obtiendront finalement gain de cause lorsqu’aux environs de 14h 30, un véhicule 4x4 escorté par des gendarmes fit son entrée à l’usine pour ensuite s’immobiliser devant le bureau de paiement. L’argent venait donc d’arriver et la paie devait en principe commencer dès hier dans l’après-midi. C’est environ 9 000 000 F qui seront distribués aux 800 travailleurs concernés par cette opération sur les 1600 journaliers que compte la SN SOSUCO.

Jonas Apollinaire Kaboré

Bobo-Bérégadougou-Bobo

L’Observateur

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