Anne-Marie Béré : "Un vagin qui parle", y croyez-vous ?
Elle est l’exemple type d’une femme battante : après s’être essayée à la couture, à la peinture, à la danse et que savons-nous encore, elle a aujourd’hui une belle carrière de comédienne de cinéma et d’actrice de théâtre. Anne Marie Béré puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est une bonne mère pleine de projets qui traversent les continents africain et européen.
"Le vagin qui parle". Aussi étrange qu’il puisse être, ce titre est celui d’un des projets de cette comédienne dont la passion pour le cinéma et le théâtre est clairement établie. Anne Marie veut adapter au théâtre un ouvrage intitulé "Les monologues du vagin" qui retrace l’expérience sexuelle des femmes à travers le monde.
L’actrice entend, avec sa compagnie "Kaset nooma", amener ses sœurs à découvrir leur corps pour mieux s’assumer. En effet, "Le vagin qui parle" touchera aux thèmes comme l’avortement, le mariage forcé, l’enfantement, l’excision pour ne citer que ceux-là. "La revanche de Lycie" "Silmandé", "Vis-à-vis", "Les aventures de Wambi, ce sont là, entre autres, les films qui lui ont permis de s’affirmer. La dyslexie (difficulté à identifier, comprendre et reproduire le langage écrit) dont elle souffre n’a donc pas eu raison de son art. La naissance de sa première fille il y a 17 ans lui a fait prendre conscience de la nécessité d’affronter cette vie. Au Centre national d’artisanat d’art, elle a appris la couture et la teinture en même temps qu’elle s’initiait à la danse à la Maison des jeunes. Et débourser en sont temps 500 FCFA comme frais d’inscription pour prendre part à un test de recrutement pour l’école du théâtre, c’était tout simplement un luxe pour elle.
Heureusement, un bon samaritain est venu à son secours et elle y a été admise. Après avoir tant bataillé, l’espoir est né dans sa vie qu’elle partage avec son époux, en France. Sa première fille, âgée de 17 ans et ses deux jumeaux de 2 ans se retrouvent à travers une maman soucieuse et ambitieuse. A maintes reprises, elle a incarné à perfection les folles sur scène. Un rôle qui, selon elle, n’a rien de dévalorisant, d’autant plus que les fous sont des hommes libres et que les artistes aspirent à cette liberté de création, de faits et de gestes. "Le vagin qui parle", un projet aussi bancable que... bandable qui ne manquera pas d’intéresser bien de monde. Vivement qu’il voie donc le jour !
Cyr Payim Ouédraogo Abdou Karim Sawadogo
L’Observateur Paalga