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Verdict du procès des putchistes : La lecture apologétique des ABC

Publié le mercredi 21 avril 2004 à 19h09min

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Après le verdict d’apaisement du tribunal militaire, rendu le 17 avril 2004 à l’issue du procès des présumés putschistes, l’Association des Amis de Blaise Compaoré (ABC) passe à l’offensive.

Dans la déclaration dont teneur suit, elle s’emploie à relever "les avancées significatives au triple plan politique, économique et social dans notre pays", et salue la tenue du procès et son verdict, qui, selon elle, témoignent de l’indépendance de notre justice.

La présente déclaration vise à porter à la connaissance des amis du Faso, du peuple burkinabè et de l’opinion publique nationale et internationale le point de vue des ABC, l’Association des amis de Blaise Compaoré, sur la situation nationale de l’après-procès des putschistes. Les démocrates sincères, les personnes qui suivent l’évolution du contexte politico-social du Burkina avec une certaine impartialité et un recul critique depuis 1987 sont unanimes à reconnaître les avancées significatives au triple plan politique, économique et social dans notre pays. Au plan politique, on pourrait rappeler que :

a) la Constitution de la IVe République, en dépit des critiques formulées çà et là contre elle, reste après tout celle qui a le plus longtemps survécu aux vicissitudes de notre histoire politique. Elle a entre autres eu le mérite de poser les bases d’un multipartisme intégral et illimité (les partis se créant librement sans limitation de nombre) ;

b) pour la première fois dans l’histoire de notre pays, un président de la République, démocratiquement élu, a vu son mandat brillamment renouvelé par le souverain maître de notre destin national à savoir le peuple burkinabè ;

c) une Assemblée nationale multipartite a été démocratiquement renouvelée deux fois dans des conditions de transparence maximale (CENI, bulletin unique) ;

d) une presse libre prospère sans censure et aucun journal local ou international n’a depuis fait l’objet d’une saisie et la première radio privée d’Afrique, née au Burkina, a vu des consœurs la rejoindre ;

e) un collège de sages, une commission de réconciliation nationale et une commission des réformes politiques ont préparé la voie à une journée nationale de pardon et à l’indemnisation des victimes de violence en politique ou leurs ayants droit et cela pour compter du 5 août 1960 ;

f) une décentralisation progressive visant à transférer un pouvoir effectif à la base est en marche ;

g) des réformes institutionnelles répondant aux préoccupations de développement et prenant en compte nos engagements internationaux et le souhait largement partagé du peuple burkinabè ont conduit à la suppression de la 2e chambre du Parlement, et de la Cour suprême, qui a été remplacée par trois institutions judiciaires ;

h) un souci permanent d’être aux avant-postes de la lutte contre les discriminations sous toutes leurs formes, et la promotion des droits humains ont conduit le président du Faso à :

i) se faire le "garibou" de la paix partout où sa présence peut contribuer à ramener la paix dans les pays en conflit ;

ii) amener le Burkina à ratifier les instruments internationaux sur les droits humains ;

iii) dénoncer courageusement les violations graves et répétées des droits de l’homme en République sœur de Côte d’Ivoire ;

iv) à s’ériger en défenseur des intérêts de toutes les communautés en République de Côte d’Ivoire et inviter la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour mettre fin au génocide ;

v) créer un ministère en charge de la Promotion des droits humains au Burkina Faso ; vi) créer un ministère de la Promotion de la femme.

Contre la voie d’un destin radieux

Au niveau économique, en dépit d’une conjoncture internationale et surtout sous-régionale défavorable, l’économie burkinabè, grâce aux choix éclairés du président Compaoré, enregistre un taux de croissance appréciable même si pour le moment l’incidence de ces progrès n’est pas perceptible au niveau du consommateur.

En vue de lutter contre le chômage et de parvenir à l’autosuffisance alimentaire, la promotion de l’irrigation villageoise enregistre des succès notables. En outre, une gestion saine, un climat favorable et une législation incitatrice ont créé un contexte attrayant pour les investisseurs étrangers, qui, de plus en plus nombreux, frappent à la porte du Faso.

Au plan social, les efforts conjugués du président Blaise Compaoré et des partenaires au développement ont abouti à la mise en œuvre de grands chantiers dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la maîtrise de l’eau.

C’est dans ce contexte empreint de liberté, de paix et de justice, d’un pays en marche vers son destin radieux, qu’un groupuscule d’individus, aux desseins inavoués parce qu’inavouables, ont conçu le plan inqualifiable de violer la loi fondamentale du Faso, la Constitution, notamment en ses articles 166 et 167.

C’est le lieu de rappeler que tous les putschistes du dimanche remplissent les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution. Il leur était donc permis, s’ils en exprimaient le désir, de se présenter pour solliciter le suffrage du peuple souverain du Burkina. Le peuple aurait pu décider en toute souveraineté qui des 13 prévenus et de Blaise Compaoré était à ses yeux le mieux indiqué pour gérer le pays conformément à la loi fondamentale. Conscients de leurs limites objectives, ils ont préféré la formule de la courte échelle pour accéder à la magistrature suprême du Burkina Faso.

La question que se pose tout Burkinabè adulte, responsable, conscient et soucieux du meilleur devenir de ce pays est celle-ci : "Pendant combien de temps encore allons-nous tolérer que des individus malintentionnés, au gré de leurs humeurs ou prétendues visions apocalyptiques, s’arrogent le droit de bafouer allègrement la commune volonté nationale synthétisée dans la Constitution ?"

Blaise Compaoré, le porte-étendard et le modèle

De notre point de vue, le procès qui vient de se dérouler, loin d’être le procès du "système Compaoré" comme aime le dire une certaine presse en mal de sensation, est plutôt un cinglant démenti à sa thèse insoutenable. En choisissant la voie judiciaire pour faire comprendre à ces égarés la voie à suivre, notre peuple vient de démontrer magistralement son indéfectible attachement à la légalité républicaine, dont il est le garant. Cette démarche conforte les observateurs impartiaux dans l’idée que le Burkina Faso du président Compaoré est et demeure le porte-étendard des pays en marche vers le progrès dans le respect des droits humains.

Que dire de ces illuminés au discours incohérent sinon que la plupart seraient mieux dans un asile psychiatrique que dans une prison. Dans leurs délires métaphysico-politiques, nos putschistes s’octroient le droit de piétiner allègrement les textes fondamentaux de la République. Quel pays de la sous-région peut prétendre mieux faire dans une situation similaire ? Nous fondons un ardent espoir que tous les autres chefs d’Etat africains regardent dans la direction indiquée par le président Compaoré.

Le tribunal, par ce verdict, vient de déjouer tous les pronostics. Pour nombre d’observateurs, il est sans commun rapport avec la gravité de la faute. Les oiseaux de mauvais augure avaient soutenu l’aliénabilité du tribunal militaire, mais le verdict est venu prouver le contraire. Pour des raisons inavouées, certains avaient souhaité de lourdes peines allant jusqu’à la peine capitale. Il n’en a rien été et ils doivent être déçus voire très déçus.

Jusqu’à ce que les auteurs revendiquent publiquement, librement et avec une certaine fierté d’avoir conspiré contre la sûreté de l’Etat, nombreux étaient ceux qui pensaient et soutenaient que cette histoire était inventée de toutes pièces pour régler des comptes à des adversaires politiques.

L’instruction du dossier d’atteinte à la sûreté de l’Etat, la tenue et le déroulement du procès et enfin le verdict du tribunal viennent de démontrer l’indépendance de la justice burkinabè. Nous devons donc nous convaincre à jamais de faire confiance à notre justice.

Les ABC se félicitent de cette issue du procès et invitent leurs membres à resserrer les rangs et à s’armer de patience pour une issue similaire des autres dossiers pendants.

Vive la paix ! vive l’Etat républicain ! vive la justice !

Ouagadougou, le 19 avril 2004

Le président, Salif Dolbzanga

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