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Dialogue inter-ivoirien : Finie la partie de cache-cache ?

Publié le lundi 5 mars 2007 à 09h12min

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Du 5 février au 3 mars, soit près d’un mois, c’est le temps qu’a pris le Dialogue direct interivoirien (DDI). Blaise Compaoré, tirant leçon des médiations antérieures dont on connaît l’issue, a pris le temps nécessaire pour aboutir à un accord entre le camp présidentiel et les Forces nouvelles de Côte d’Ivoire, qui ne permette aucune échappatoire. La partie de cache-cache doit en principe prendre fin.

Pendant un mois, confinés à l’Hôtel sofitel Ouaga 2000 pour ne s’en échapper que le temps d’aller consulter leurs mentors, les négociateurs ont été contraints au travail, mais aussi à la cohabitation, voire à une fraternisation retrouvée. La méthode Compaoré a donc permis, comme l’a dit le président Gbagbo, de "raccommoder les fils distendus" de la nation ivoirienne. Depuis le 4 mars donc, le DDI est une réalité concrète avec les signatures que Compaoré, Gbagbo et Soro ont apposées au bas de l’Accord politique de Ouaga.

Ce fut fait dans une salle des conférences de Ouaga 2000 sobrement décorée, où il n’y eut ni tam-tams, ni chansonniers pour accueillir la bonne nouvelle. Ainsi l’a voulu le médiateur qui, dès le départ, a placé son action sous le signe de la rigueur et du sérieux.

"Ça, c’est un bon accord", ne cessaient de s’exclamer les uns et les autres, après la lecture du Document final par le ministre des Affaires étrangères, Youssouf Ouédraogo. C’est vrai, pour la première fois, les Ivoiriens, notamment Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, ont véritablement entre leurs mains le destin de la Côte d’Ivoire, grâce à cet accord. Ils se sont engagés à en appliquer les clauses.

Devant le médiateur, la communauté internationale et leur peuple, ils ont dit que le gban-gban (mot argotique ivoirien signifiant guerre, bagarre, mésentente) est fini. L’on ne peut donc que croire en leur bonne foi. Car l’expérience ivoirienne a montré qu’un accord, aussi bon soit-il, ne vaut que par la sincérité de ceux qui doivent le mettre en oeuvre.

Mais Blaise Compaoré, le désormais chef d’orchestre de la paix sous-régionale est là, pour veiller. Il a deux processus donc à surveiller, celui du Togo et maintenant celui de la Côte d’Ivoire. Dans deux semaines, première date du chronogramme, on verra s’il tient bien la barre.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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