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Compétition 2007 : Réactions et pronostics de festivaliers

Publié le vendredi 2 mars 2007 à 08h45min

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A 48 heures de la fin de la 20e édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), à travers ce micro-trottoir réalisé hier matin, des festivaliers réagissent sur les films en compétition et ne manquent pas de faire des pronostics sur le futur Etalon d’or de Yennenga.

Hervé Onlah, journaliste : « J’ai pu voir à ce jour durant cette édition une dizaine de films en compétition officielle. Les œuvres, pour la plupart, ont une bonne thématique, qui accroche. Le long-métrage qui m’a le plus marqué, c’est « Il va pleuvoir sur Conakry » du réalisateur guinéen Cheik Fantamady Camara.

En d’autres termes, retenu comme Etalon d’or de Yennenga 2007, cela ne m’étonnerait pas. Il est vraiment magnifique, d’actualité et met en exergue la situation sociopolitique qui prévaut généralement en Afrique. D’une manière générale, les films provenant de l’Afrique de l’Ouest sont de bonne facture en termes de scénario, de montage et de réalisation ».

Almahady Cissé, journaliste et critique malien : « Trois films ont retenu mon attention à quelques heures de la fin de ce festival. Il s’agit de « Daratt » ou « Saison sèche » de Mahamat-Salleh Haroun du Tchad ; de « Ezra » du réalisateur nigérian, Newton Aduaka ; de « Faro, la reine des eaux » du Malien, Salif Traoré.

J’ai été impressionné par la thématique de ces films et par le travail technique. L’Etalon d’or de Yennenga pourrait donc se jouer entre ces trois, même si les autres œuvres comme « Djanta » du Burkinabè Tahirou Ouédraogo, « Il va pleuvoir sur Conakry » de la Guinée, « Africa Paradis » du réalisateur béninois Sylvestre Amoussou ont été aussi bien conçues et qu’on trouve du plaisir à regarder.

Le constat général, c’est qu’au cours de ce festival, les cinéastes africains ont beaucoup mis l’accent sur la religion et la guerre. Est-ce les événements du 11-Septembre qui les ont orientés ? Je ne saurai vous répondre ».

Olivier Barlet, président d’Africultures et critique de cinéma : « J’ai été frappé par la grande diversité des œuvres. Ce qui fait qu’on ne peut plus parler de cinéma africain, mais des cinémas d’Afrique, au pluriel. Sur la vingtaine de films sélectionnés en long-métrage, il n’y a rien à jeter.

Néanmoins, il y a des films qui se détachent par leur très grande qualité dans leurs approches thématique et cinématographique. Certains ont déjà été primés au niveau international comme « Daratt » de Mahamat-Salleh Haroun, distingué à Venise (Italie). Il y a « Making off » du Tunisien Nouri Bouzid, primé à Carthage (Tunisie) qui est un très bon film à prendre au sérieux.

Quant à « Ezra » du Nigérian Newton Aduaka, même s’il est tout nouveau, comme d’autres d’ailleurs, il est bien par la thématique qu’il développe sur les enfants soldats, notamment sur la mémoire et sur la problématique qui montre comment victimes et bourreaux peuvent arriver à vivre ensemble.

S’il obtenait l’Etalon d’or de Yennenga, et c’est fort possible, ça pourrait être un signe adressé au Nigeria, qui produit plus de 1200 longs-métrages par an en vidéo, dans un système où on cherche d’abord à faire du fric que des œuvres d’art. Là, on a un film qui est à la fois grand public et véritable œuvre d’art. Un Etalon au Fespaco ferait bouger beaucoup ce pays ».

Eric Lingani, assistant réalisateur : « J’ai suivi quelques films en compétition officielle dont "Djanta", "Juju factory". Mais à mon avis, l’Etalon d’or du Yennenga a beaucoup de chance de repartir en Afrique du Sud avec le film "Tsotsi" de Gavin Hood. Ce film qui traite un peu de la violence urbaine en Afrique du Sud est une véritable réussite.

C’est un hymne à la rédemption artistiquement et techniquement magnifique. Je rappelle que ce film a déjà obtenu l’Oscar 2006 (en France) de la meilleure production en langue étrangère, le trophée des jeunes talents, et nominé au Golden Globe ».

Inoussa Kaboré, étudiant à l’Institut supérieur de l’image et du son : « Jusqu’à hier, j’ai suivi au moins 7 films « étalonnables » qui sont : "Il va pleuvoir sur Conakry", "Le monde est un ballet", "Making off", "Un matin de bonne heure", "Africa paradis", "Tsotsi", "Faro".

Je compte regarder encore quelques-uns. Tous ces films sont engagés et traitent des maux qui minent les sociétés africaines, à savoir les conflits, les fléaux sociaux. Ils portent tous sur des thématiques assez intéressantes.

Mais, personnellement, je porte plus mon vote sur "Tsotsi" dans la conquête de l’Etalon d’or. Du point de vue artistique, thématique, ce film est révélateur. C’est une œuvre qui respecte le langage cinématographique, le choix du décor, la figuration, le casting et aussi le choix des acteurs.

Dès la première apparition de l’acteur principal, il affiche déjà sa personnalité. C’est un produit bien fait qui remplit toutes les conditions de l’Etalon. Je remarque que le cinéma sud-africain est un peu au-dessus du lot, ces dernières années ».

Cyr Payim Ouédraogo

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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