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Vivement des industries régionales !

Publié le vendredi 2 mars 2007 à 08h27min

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L’Afrique n’est-elle qu’un simple marché de consommation dans les échanges commerciaux internationaux ?
On est tenté de répondre par l’affirmative au regard de l’état lamentable du continent, quatre décennies après les indépendances.

Sur le plan de la santé, les pays africains dépendent en grande majorité des firmes pharmaceutiques étrangères.
Des milliards de F CFA sont utilisés, chaque année, pour l’achat des médicaments. Dernier exemple en date, l’achat des vaccins contre la méningite, maladie qui frappe régulièrement plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest : Mali, Niger, Côte d’Ivoire, Burkina Faso etc.

Ceux-ci sont obligés de se soumettre aux "caprices" des firmes productrices de vaccins. Le liquide précieux n’est pas toujours disponible et lorsqu’il l’est, les demandeurs doivent au préalable, prouver l’existence d’une épidémie avant de bénéficier des ressources financières nécessaires de leurs partenaires pour pouvoir se l’acheter. Toute chose qui indique la volonté de ces firmes de maintenir la demande des vaccins plus élevée que leur offre afin de jouer librement sur les prix de vente.

D’importantes devises quittent également le continent africain, chaque année, à travers l’achat des antirétroviraux (ARV) pour aller enrichir l’économie d’autres continents. Dans cette situation également, les firmes productrices dictent leur loi. Elles tiennent absolument à rentabiliser leurs brevets sur les ARV, médicaments qui soulagent les malades du Sida et leur permettent de prolonger leur vie. Ceci au détriment de millions de vies humaines. Avec 2/3 des malades du Sida et séropositifs c’est l’Afrique qui en paie le plus lourd tribu.

En 2004, l’ONU-Sida avait annoncé plus de deux millions de décès liés au Sida.
Sur le plan économique, on remarque que la plupart des grandes entreprises africaines appartiennent à des Européens, Américains ou Asiatiques. Cette affirmation se vérifie aisément dans le secteur pétrolier où les compagnies étrangères viennent siphonner le pétrole africain sans que l’on ne voit en retour les retombées économiques. Pis, on dirait que la manne pétrolière est une "malédiction". Elle a été source de nombre de conflits dans plusieurs pays producteurs (Angola, Congo, Rwanda, Tchad etc.).

En outre, l’Afrique fait partie des plus gros producteurs de coton. Des milliards de tonnes sont produits, chaque année dans sa partie Ouest. Pourtant, il n’existe aucune industrie textile dans cette zone.
La fibre de coton est vendue telle quelle, sans aucune transformation. Ses dérivés reviennent et sont vendus plus chers. D’autres matières premières connaissent le même sort que le coton. Quoi de plus normal que la pauvreté sévisse sur le continent.

Les pays africains doivent arrêter d’être de perpétuels consommateurs, des marchés ouverts à l’infini. Ils doivent envisager la production et la transformation de leurs matières premières. L’expérience des pays développés n’a-t-elle pas montré qu’ils ont amorcé leur croissance économique grâce à l’industrialisation ?

A l’image des institutions et des organisations régionales et sous-régionales, il faut créer des industries régionales et sous-régionales à même de répondre aux besoins du continent, ceci en tenant compte des avantages comparatifs des pays ou régions. Autrement, les Africains resteront toujours victimes de leur dépendance.

Séraphine SOME

Sidwaya

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