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Vente de sucre au Burkina : Mettre tous les commerçants sur le même pied d’égalité

Publié le mercredi 28 février 2007 à 08h01min

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Les dirigeants de la SN SOSUCO affichent une sérénité quant à l’atteinte des objectifs qu’ils se sont fixés au lancement de la campagne 2006-2007. 275 mille tonnes de canne pour 32 000 tonnes de sucre, tels sont les chiffres que la société veut atteindre pour une augmentation de la production.

Lors du lancement de la présente campagne, la protection du marché du sucre avait été annoncée par le directeur général du complexe comme mesure prise par le gouvernement pour aider la société qui passait de mauvais moments. Quelle est la situation au sein du géant banforalais du sucre ? Nous avons visité l’usine, et les dirigeants semblent optimistes quant à la production de cette année et souhaitent toujours des efforts de la part de l’Etat.

La campagne sucrière 2006-2007 de la Société sucrière de la Comoé a été officiellement lancée le jeudi 9 novembre 2006. A cette occasion, le directeur général du complexe, Michel Goffe annonçait que pour cette année, la société s’est fixée pour objectif la production de 275 mille tonnes de canne à sucre. La canne de cette année, selon le directeur de la culture et celui technique, devrait avoir une richesse ou une teneur de 14,50% de sucre. Ces 275 mille tonnes de canne après passage entre les machines devraient donner autour de 32 000 tonnes de sucre.

Au 108e jour de la campagne, nous avons rencontré M. Moctar Koné, Directeur général adjoint du complexe qui nous a affirmé que les prévisions annoncées en début de campagne seront atteintes bien sûr avec une marge de plus ou moins 5% car selon lui, en la matière, une production n’est jamais réalisée au gramme près. M. Koné en faisant une telle déclaration, s’est basé sur la quantité de canne déjà récoltée et celle restante.

A cette étape de la campagne qui correspondait au 25 février 2007, 209 126,86 tonnes de canne ont été transportées des champs vers l’usine et ont produit 23 394,45 tonnes de sucre. Il restait à ce jour, 60 000 tonnes de canne à récolter, qui produiront 8 000 tonnes de sucre. Toutefois précise-t-il, la campagne a connu un démarrage difficile à cause d’un cas de vol de type nouveau intervenu à la SOSUCO au cours de la présente campagne. En effet, depuis que l’usine existe, jamais un vol de câble, qui se trouve être en cuivre, n’a été enregistré sur les pivots d’irrigation.

Vol de câble

Cette année, plus de 500 mètres de câble assurant l’approvisionnement des pivots en énergie ont été volés. Ce vol semble se justifier par le coût actuel du cuivre sur le marché mondial qui a connu une explosion. Cette situation a fait que certaines parcelles n’ont pas été arrosées depuis que les pluies ont cessé. Cependant, rassure M. Koné, les prévisions de l’année sont sûres d’être atteintes. Et plusieurs facteurs militent en faveur de cette déclaration.

La SOSUCO a fourni l’effort cette année de récolter la canne au moment où cela se devait. Et les techniciens de la culture de renchérir que la canne au cours des campagnes précédentes était coupée avec une avance de 60 jours. Cette année, elle a eu le temps de mûrir sur pied, c’est-à-dire de remplir son cycle normal qui est de 365 jours avant d’être convoyée à l’usine.

En plus, une technique de lutte contre les mauvaises herbes a été mise en place avec un accent particulier sur l’irrigation. L’apport en engrais s’est également fait en temps opportun et des prévisions de ces intrants pour la campagne prochaine sont déjà stockées dans les magasins. La grande innovation de cette année est selon M. Koné, l’utilisation des maturateurs qui permettent à la canne de mûrir vite et de concentrer le maximum de sucre. L’utilisation de ces maturateurs a été rendue possible par la location d’un avion de la base aérienne qui en assurait l’épandage. Cette expérience semble avoir convaincu les dirigeants de la SOSUCO qui pensent déjà aux moyens de la rendre pérenne.

L’optimisme à la SOSUCO se trouve renforcé par les ventes réalisées pendant la campagne actuelle. En effet, le sucre SOSUCO a été vendu au fur et à mesure qu’il se produisait. Cette situation heureuse est due en partie à la mesure prise par le ministère du Commerce de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat qui se trouve être le ministère de tutelle de la SOSUCO. Elle a consisté, malgré les règles du marché de libre concurrence, à freiner l’importation du sucre au Burkina sur une période de six mois allant du 1er décembre à la fin du mois de mai 2007.

Durant tout ce temps, aucune autorisation d’importation de sucre ne devrait en principe être délivrée. Une période qui couvre entièrement la campagne de la SOSUCO. Pour le directeur général adjoint, la mesure a été effective en témoignent les ventes réalisées, même si par moments on a constaté la présence sur le marché d’un sucre qui n’est pas celui de la SOSUCO.

Les petites contre bandes

Ce sucre étranger sur le marché national bien que infime est dû au fait qu’il est difficile d’éliminer totalement les petites contrebandes. Il faut signaler que le sucre de la SOSUCO ne peut pas tenir la concurrence face au sucre entré frauduleusement dans le pays du point de vue du prix de vente. Cela est dû au fait que les trafiquants n’honorent pas toutes les taxes relatives à l’importation.

Un des avantages de la mesure gouvernementale est que depuis que la campagne sucrière a commencé, il n’ y a que le sucre du Burkina sur le marché national. Toute chose qui a permis à la société d’assurer les salaires des travailleurs puisque la vente se déroulait sans difficulté majeure. C’est d’ailleurs ce qui fait dire à certains que si cette mesure se répétait, elle permettrait à la SOSUCO de renforcer, un tant soit peu son tissu économique.

Toutefois, la société ne demande pas certaines faveurs de la part de l’Etat, dit M. Koné : la seule préoccupation de la SOSUCO est que tous les commerçants de sucre soient mis sur le même pied d’égalité. En d’autres termes, monsieur Koné souhaite que tous les importateurs de sucre paient les taxes qu’ils doivent à l’Etat comme il le faut. Si cette condition se remplissait, le sucre de la Comoé serait beaucoup plus compétitif sur le marché national, a-t-il conclu.

Par Mamadou TRAORE (Collaborateur)

Le Pays

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