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Abdoulaye Dao, réalisateur burkinabè : "N’est pas scénariste, réalisateur qui veut"

Publié le mardi 27 février 2007 à 09h01min

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Abdoulaye Dao

Abdoulaye Dao est un réalisateur burkinabè. Licencié en création cinématographique après avoir fait l’INAFEC, l’INA de Paris, le Caire puis Dakar, il a servi une dizaine d’années à la TNB et est actuellement à la Direction de la cinématographie nationale (DCN). Il est en compétition officielle TV/vidéo avec sa série “Quand les éléphants se battent”.

Sidwaya (S.) : On vous connaît beaucoup plus dans les sitcoms, pourquoi cette option ?

Abdoulaye Dao (A.D.) : Ce n’est pas une option, je n’ai pas choisi express mais c’est ce qui s’y prête en ce moment à cause des coûts de production. Pour faire un long métrage ici, il faut au moins dix ans pour pouvoir cumuler les capitaux. Nous, en étant sur place, il est difficile de produire. Voilà pourquoi l’option des sitcoms me permet de m’exprimer avec des comédiens. J’ai aujourd’hui envie de faire un long métrage mais il faut que j’aie les moyens.

S. : Etes-vous en compétition officielle à cette XXe édition du FESPACO ?

A.D. : Je suis en compétition officielle TV/vidéo avec la série “Quand les Eléphants se battent”. C’est une nouvelle série que nous essayons de produire depuis maintenant trois ans. La première saison de 26x26 mn est terminée et nous en sommes fiers. Il est extrêmement important déjà d’avoir un produit à ce grand rendez-vous du cinéma, mieux encore, d’être sélectionné. Quand on gagne un prix, cela est une consécration. Je suis fier d’être sélectionné parmi autant de réalisateurs ayant proposé des œuvres.

S. : Qu’en est-il de votre participation au MICA ?

A.D. : La série “Quand les éléphants se battent” est présente au marché international de la TV et du cinéma africain. Je n’ai pas déposé d’autres œuvres parce que le tournage de cette série m’a pris énormément de temps : réunir la production, monter, mixer. Cela prend énormément du temps.

S. : Tous nos cinéastes évoquent la question des moyens financiers. Est-ce que cela n’entrave pas sérieusement la qualité des œuvres produites ?

A.D. : Cela est évident ! Mais ce n’est pas seulement cela le seul facteur de réussite de la qualité d’une œuvre. Il y a avant tout, l’idée, la scénarisation du film. C’est cela la matière première. Ensuite sur le terrain, il y a la réussite dans le jeu des acteurs. Si on a assez d’argent, on peut prendre des comédiens de qualité, des techniciens de qualité et louer un matériel de qualité. Au-delà de tout cela, il faut que dans notre cinéma, nous arrivions à spécialiser les corps de métier. N’est pas scénariste, réalisateur qui veut. Il faut spécialiser les corps de métier. C’est cela qui permettra de créer des cellules au niveau de la production, de l’industrialisation de l’audiovisuel pour sortir des produits de qualité qui peuvent être compétitifs.

Entretien réalisé par Ismaël BICABA

Sidwaya

P.-S.

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