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Dialogue inter-ivoirien : Toujours le grand silence à Ouaga 2000

Publié le jeudi 22 février 2007 à 03h59min

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L’opposition ivoirienne conduite par A. D. Ouattara et Djibril Basolé

Le président du Faso, Blaise Compaoré, a, en sa qualité de médiateur dans le dialogue interivoirien en cours dans notre capitale, reçu hier 21 février 2007 à la Présidence de Koulouba, une délégation du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) conduite par Alassane Dramane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (RDR). Ils ont dit à leur sortie d’audience être venus à l’invitation du médiateur Compaoré.

Avant de nous rendre à la Présidence du Faso, nous avons, en ce 17e jour des discussions entre le camp du président Laurent Koudou Gbagbo et celui de Guillaume Soro, fait un tour à Ouaga 2000, lieu des négociations, où semble toujours se dresser devant les journalistes un infranchissable mur de silence.

" Nous remercions le président du Faso, président en exercice de la CEDEAO, qui a bien voulu nous recevoir pour un échange, et nous en sommes très honorés. Nous avons fait un large tour d’horizon des questions. Le président du Faso nous a indiqué comment il voyait son rôle de facilitateur et les points essentiels à résoudre dans les prochains jours. Nous l’avons remercié et encouragé car nous sommes à notre treizième rencontre depuis Linas Marcoussis.

Il y a eu également beaucoup de résolutions sur la Côte d’Ivoire et cinq rencontres entre les principaux leaders politiques ivoiriens sur le sol ivoirien. Nous souhaitons que ces discussions permettent de trouver un accord définitif qui soit réellement appliqué pour que la Côte d’Ivoire sorte de cette crise et que les Ivoiriens sortent de cette souffrance. Ceci demande des élections transparentes et démocratiques, et nous espérons que nous pourrons faire cela cette année."

C’est en ces termes que Alassane Dramane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (RDR), s’est adressé à la presse à l’issue de l’entretien de plus de deux heures que cinq leaders du Rassemblement houphouétiste pour la démocratie et la paix ont eu ce 21 février 2007 avec le médiateur du dialogue direct entre le camp du président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo et celui de Guillaume Soro, leader des Forces nouvelles (FN). Outre M. Ouattara, l’on notait la présence, du côté du RDR, de Ali Coulibaly, porte-parole de ce parti, et de Amadou Soumahoro, SG adjoint. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) était représenté par Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général, et Noël Némin.

Avant l’arrivée des représentants du RDHP, nous avons fait un tour à l’Hôtel Sofitel Ouaga 2000 où se côtoient les protagonistes du dialogue direct entre les représentants du président ivoirien, Laurent Koudou Gbagbo, et ceux des Forces nouvelles. En ce lieu, les jours passent et se ressemblent pour les journalistes, qui ont toujours du mal à obtenir des informations. Bien qu’hier on fût au dix-septième jour de la rencontre, il était toujours difficile pour les hommes de média d’obtenir des éléments sur les discussions, pas même les confrères ivoiriens qui semblent plus proches du dossier.

"On est fatigué de venir et de ne rien avoir comme information. On va maintenant les laisser travailler. Quand ils aboutiront à quelque chose, ils nous feront signe", a indiqué le correspondant d’un organe de presse international présent sur les lieux pour un autre événement. " Même Sidiki Konaté, le porte-parole des Forces nouvelles, d’habitude ouvert à nous, refuse de parler", a renchéri un confrère ivoirien. La confirmation sera faite plus tard quand l’intéressé répondra " Silence radio" à un journaliste qui voulait savoir ce qui se passait.

"Silence radio", le mot est lâché. C’est ainsi qu’il convient de qualifier la situation. Personne ne veut se prononcer sur les acquis des discussions. Le message implicite semble : "Attendez. Le moment venu, on vous dira quelque chose." Pour un confrère, la médiation se veut prudente car le silence s’inscrit, selon lui, dans une stratégie consistant à ne pas faire échouer le dialogue. Ainsi, le médiateur Blaise Compaoré prendrait tout son temps pour échanger avec tous les acteurs de la crise ivoirienne. C’est ainsi que la venue chez le médiateur de l’ex-président Henri Konan Bédié et de l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara nous avait été annoncée.

Finalement, on ne verra pas Bédié. Malgré l’absence, de façon générale, d’informations sur les discussions, l’on notait quand même une chose : les protagonistes étaient à l’aise. Sur une même table, l’on pouvait voir échanger, avec un air détendu, Louis Dakoury Tabley, chef de la délégation des FN, Mamadou Koné, ministre de la Justice, Adama Bictogo, conseiller du Premier ministre Charles Konan Banny exhilé depuis un certain temps au Burkina pour des raisons politiques, et Sidiki Konaté, porte-parole des FN. A quelques mètres de la table des représentants de Guillaume Soro, il était aussi facile d’apercevoir le conseiller spécial du président ivoirien Désiré Tagro avancer, tout souriant, les mains dans les poches, et entouré de ses camarades.

Une ambiance bon enfant qui a fait dire à un observateur que les deux camps étaient déjà parvenus à un accord et qu’il restait seulement à le rendre public. Pour cet interlocuteur, il ne fait pas de doute, la venue chez le médiateur des représentants du Groupe des Houphouétistes pour la paix est en rapport avec l’accord conclu entre les deux parties.

Les Houphouétistes trouveraient à redire sur certains points des résultats des discussions. C’est pourquoi, dit-on, la plupart de leurs émissaires chez Blaise Compaoré sont des juristes de formation. L’objectif du médiateur, avec leur arrivée, va donc consister à arrondir les angles afin d’éviter tout couac à la publication du contenu du supposé accord.

Par Grégoire B. BAZIE

Sidwaya

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