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Dialogue direct inter-ivoirien à Ouaga : Eviter tout optimisme béat

Publié le lundi 19 février 2007 à 09h10min

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La première quinzaine de ce mois de février a marqué le début du dialogue direct entre le président Laurent Gbagbo et le secrétaire général des Forces nouvelles (FN), Guillaume Soro, dont les délégations se sont rencontrées dans la capitale burkinabè sous l’égide du président Blaise Compaoré.

Une chose qui semblait impensable il n’y a pas longtemps, quand l’enfant terrible de Mama criait à qui voulait l’entendre que son homologue de Ziniaré est le parrain de la rébellion. A tort ou à raison, c’était aussi l’opinion de beaucoup de personnes.

En acceptant donc de s’impliquer dans la résolution de cette crise, Blaise fait comme si le pyromane se mettait en première ligne pour éteindre le feu qu’il a lui-même allumé. C’est d’ailleurs ce qui justifie, nous semble-t-il, l’optimisme béat que la plupart des gens nourrissent face à la médiation Compaoré.

Pourtant, quand on suit et analyse le long labyrinthe, le parcours sinueux des différents sommets et accords sur la crise ivoirienne tenus et paraphés depuis le 19 septembre 2002, on devrait tempérer un peu cet optimisme ; et se demander ce qui a bien pu se passer pour que Gbagbo, qui annonçait qu’il allait faire “descendre le feu sur la tête des agresseurs” de son pays, se ravise et vienne négocier une sortie de crise chez l’homme qui lui prédisait une “fin devant la Cour pénale internationale”.

Visiblement, de l’eau a coulé sous les ponts entre les deux capitales. A moins que ce ne soit une tactique du boulanger pour rouler les FN et Blaise dans la farine. C’est pour cela que le président du Faso doit rester plus que jamais vigilant pour que sa médiation ne capote à l’image d’autres initiatives concernant cette même crise. Espérons que, pour une fois, chaque camp va tenir ses engagements.

Ce n’est pas parce que c’est Ouagadougou que la sortie de crise est garantie. Non ! Seule la bonne volonté des parties en présence peut résorber les rancœurs, rancunes et haines qui existent entre filles et fils de la terre d’Eburnie et les amener à fumer ensemble le calumet de la paix. Et c’est tant mieux si le chemin de la paix en Côte d’Ivoire prend sa source à Ouagadougou.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’après avoir été longtemps accusé de pyromanie, Blaise est en train de revêtir des habits de pompier. Il les a si bien portés à Lomé ; peut-être en sera-t-il de même au pays d’Houphouët et pourquoi pas aussi chez Lansana Conté ? Il est le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et, à ce titre, il y a de fortes chances qu’il soit impliqué dans la médiation internationale à Conakry.

L’Observateur Paalga

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