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XXIVe Sommet Afrique-France : Le dernier « show » de Chirac

Publié le mardi 13 février 2007 à 08h55min

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« L’Afrique et l’équilibre du monde ». C’est sous ce thème que le XXIVe Sommet Afrique-France campera les 15 et 16 février prochains à Cannes dans le Sud de la France. C’est aussi probablement le dernier grand rendez-vous diplomatique de Jacques Chirac avec ses pairs africains.

Le sommet de Cannes qui intervient après celui Bamako 2005 où dirigeants africains et français avaient planché sur la vitalité et la créativité de la jeunesse africaine, se focalisera sur l’émergence du continent africain sur la scène internationale. Il sera question de voir quel rôle l’Afrique jouera désormais dans l’équilibre du monde. Il devrait également marquer un renouveau dans les relations de coopération entre la France et les pays africains.

Ceci, à un moment où on constate « l’invasion » chinoise sur le continent et les bons points enregistrés par l’Amérique du Sud auprès de certains pays africains.

Des constats qui inquiètent et qui interpellent les chefs d’Etat à revoir l’orientation de leur coopération et même le bien- fondé des Sommets Afrique-France.
Toutes ces questions seront débattues autour de trois thèmes : L’Afrique et les matières premières, l’Afrique dans les institutions internationales, l’Afrique et la société de l’information.

Actualité oblige, des questions liées à l’immigration et aux différentes crises en Afrique seront aussi sur la table des débats à Cannes. Comment ne pas évoquer la nouvelle politique d’immigration choisie de Nicolas Sarkozy perçue comme une humiliation dans beaucoup de capitales africaines. La question est d’autant préoccupante que l’actuel ministre de l’Intérieur est candidat à la magistrature suprême de la France.
S’agissant des crises africaines, même si la venue à Cannes de Laurent Gbagbo est incertaine, la crise ivoirienne aujourd’hui sous la médiation du président Blaise Compaoré, ne saurait être occultée des débats.

Jacques Chirac qui a initié la première médiation en 2002 à Marcoussis, aimerait certainement lui trouver une solution avant de tirer sa « révérence » en appuyant les actions du nouveau médiateur. La crise du Darfour constitue également une préoccupation pour le président français qui espère obtenir à Cannes l’accord du président soudanais pour le déploiement d’une force onusienne dans la région. Cannes 2007 est certainement le dernier grand rendez-vous diplomatique de Chirac en fin de mandat avec ses pairs africains.

Pour ce dernier « show », il aimerait « résoudre » beaucoup de problèmes en instance, tracer de nouveaux sillons de la coopération et partir la tête haute et la conscience tranquille. Alors, son souhait serait de voir le maximum de chefs d’Etat à ses côtés. Et il en a invité beaucoup. Sur 53 pays invités, 51 délégations ont répondu favorablement dont une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement.

Le Rwanda, qui a récemment rompu ses relations diplomatiques avec la France et le Zimbabwe n’ont pas été conviés. Pour ce qui est des absences, on note Thabo Mbeki pour raison de calendrier, Kadhafi qui préfère rester chez lui alors que Laurent Gbagbo hésite à faire le déplacement. Il sera probablement représenté par le président du CES, Laurent Dona Fologo. Le président Blaise Compaoré est attendu à Cannes, le mercredi 14 février.

Mais déjà une partie de la délégation burkinabè conduite par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Youssouf Ouédraogo est sur place pour les travaux préliminaires. Outre les chefs d’Etat africains, Jacques Chirac aura à ses côtés pour ce sommet, la présidente du G8 et l’Union européenne, la chancelière Angela Merkel. Cannes 2007 sera-t-til le dernier sommet Afrique-France pour donner place à un sommet plus large entre l’Afrique et l’Europe ? Beaucoup d’analystes et d’observateurs pensent sincèrement à cette éventualité.

Mais en attendant, les Cannois et particulièrement, les riverains de la croisette et du palais du festival où vont se dérouler les travaux, sont préoccupés par les désagréments des mesures sécuritaires prises à cet effet. Les passages qui seront bloqués et les magasins qui sont priés de fermer pendant trois ou quatre jours, ne sont pas pour plaire à ces riverains qui ne trouvent pas leur compte dans de telles rencontres.

Zakaria YEYE à Cannes,
Envoyé spécial

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 février 2007 à 18:49, par Farafina chez www.kabato.new.fr En réponse à : > XXIVe Sommet Afrique-France : Le dernier « show » de Chirac

    Notons tout particulièrement, la rencontre de Mr le Président du BF avec les ressortissants burkinabè !!!

    Cette rencontre se déroule le SAMEDI 17 FEVRIER à Nice (au Palais de la Méditérannée, sur la Promenade des Anglais) à partir de 10H00 !!!
    Cette rencontre sera suivie d’un buffet offert. L’entrée est libre.

    Pour plus d’info : www.kabato.new.fr sur le forum de discussion

  • Le 13 février 2007 à 22:23, par Dr SERGE-NICOLAS NZI En réponse à : > XXIVe Sommet Afrique-France : Le dernier « show » de Chirac

    Sommet Franco-Africain 2007
    Chirac rencontre ses eunuques

    Chaque pays a le président qu’il mérite, du Président Français Jacques Chirac, nous retenons qu’il représentait la France au sacre de Bokassa comme empereur de Centrafrique, il était l’ami de Sadam Hussein et de Sassou Nguesso, ses accolades avec les Mobutu, Eyadema et autres Bongo, nous font dire qu’il est loin des préoccupations de progrès social et démocratique des peuples africains.

    Nous sommes de ceux qui ne croiront jamais à une véritable coopération franco-africaine aux bénéfices réciproques de la France et des peuples de notre continent, la stratégie de la France est de reconstituer de manière subtile un espace de domination politique, diplomatique, économique et culturel. La France a une dette publique de plus de mille milliards d’Euros. Elle n’a pas les moyens d’aider l’Afrique, c’est un tigre en carton, il faut simplement ouvrir les yeux pour le constater.

    C’est aussi un pays qui comptes des millions de chômeurs de longue durée. La France a donc ses propres problèmes à résoudre, c’est une ancienne puissance qui a aujourd’hui une position moyenne dans les affaires du monde, elle finira à moyen terme par être insignifiante comme l’Italie, l’Espagne et le Portugal dans les relations internationale, la médiocrité de sa classe politique, Jacques Chirac en tête, nous font dire que c’est un pays incapable de tenir des engagements concrets et honnêtes vis à vis des peuples africains.

    Observez simplement son aide publique au développement et le sort que la France a réservé aux soldats africains, qu’elle est allé chercher dans nos paisibles villages africains pour l’aider dans ses deux guerres contre l’Allemagne et vous comprendrez qu’il n’y a rien à attendre d’un pays sans honneur et indigne de sa propre parole.

    L’affaire Elf nous enseigne la nocivité des agissements de l’Etat Français et les relations mafieuses de la France avec les dictatures africaines, dans le seul but de piller les ressources de notre continent. Pour ses intérêts égoïstes et mesquins.

    Grâce à l’affaire Elf, nous savons aujourd’hui que la France est donc la nation européenne qui a organisé méthodiquement et sans état d’âme l’appauvrissement d’un continent à travers ses dictatures amies. N’évoquons même pas ici l’hommage de Chirac au dictateur togolais décédé Eyadema, qui dit-il était un grand ami de la France.

    Du peuple togolais qui a vécu une dictature féroce de plus de trois décennies il n’en fera pas mention. C’est cela le vrais visage de Jacques Chirac, un gesticulateur, Un chef d’Etat qui a passé douze ans à l’Elysée sans être capable de proposer un projet novateur et un seul discours fort porteur de certitude pour l’avenir de son pays et de ses compatriotes.

    Nous n’évoquons même pas ici sa courte vue et la dissolution calamiteuse du parlement dans lequel il détenait une majorité en avril 1997. Cette dissolution demeure aujourd’hui encore une énigme et un chef d’œuvre de cécité politique et intellectuelle.

    Bref, il faut que les africains refusent de cautionner cette mascarade de conférence inutile des chefs d’Etats de France et d’Afrique, qui donne au président français le sentiment de la grandeur retrouvée de la France coloniale. C’est un cadre de concertation néo-coloniale qui, par sa composition, par les sujets qu’elle aborde, par les décisions qu’elle prend, par le rôle prépondérant qu’y joue la France. Nous entraîne belle et bien dans d’une stratégie de reconquête.

    C’est ce qui explique la présence massive des chefs d’Etats qui sont souvent absents aux réunions des organisations régionales et sous régionales de développement et de coopération interafricaines et qui se précipitent comme des laquais ou des eunuques à la table du président français. cela nous fait dire sans gêne que cette conférence est totalement contre productive et empêche le développement d’un espace géopolitique solide de solidarité, de coopération et de développement dans l’espace négro-africain.

    Notre continent, l’Afrique, se trouve à un carrefour important de son histoire douloureuse. Il est temps d’affronter courageusement nos problèmes sans faux-fuyant pour arracher nos pays aux mains des eunuques qui nous gouvernent, pour que l’homme africain quitte les soutes froides et sombres de l’histoire.

    Nous rappelons, qu’en ouverture du sommet des chefs d’Etats francophones de Cotonou du 2 au 4 décembre 1995, le président Français, Jacques Chirac a sollicité une minute de silence à la mémoire de son ami, le dictateur rwandais Juvénal Habyarimana, sans avoir un seul mot de compassion pour les milliers de morts du génocide rwandais, perpétré par l’armée mono ethnique Hutu du défunt président d’Habyarimana.

    Cela ne nous étonne pas, car la France a toujours honoré les dictateurs au détriment des peuples africains. Le bizarre est qu’aucuns des chefs d’Etats africains présents n’a élevé la moindre protestation devant un tel étalage de cynisme. Ce jour là, les africains découvraient effarés et avec tristesse qu’ils sont dirigés par des eunuques.

    Notre frère Frantz Fanon, ce médecin psychiatre antillais qui en soignant les fous voulait aussi sauver les hommes, il avait quitté son poste de médecin à l’hôpital psychiatrique de Blida pour rejoindre la lutte de libération du peuple algérien.

    Dans son livre « les damnés de la terre », il évoque ce qu’il appelle les « nègres blancs ». il désigne par là les dirigeants des anciennes colonies qui, bien que leur pays soit devenu indépendant, se comportent comme des laquais.

    À cet égard nous pouvons regarder et observer encore l’attitude des dirigeants politiques membres du réseau franco-africain, très souvent absents aux réunions des organisations africaines d’intégration économique et qui se précipitent à la table du président français comme des nègres blancs, des laquais, voir même des eunuques dévoués corps et âme à leur souverain.

    Dans l’empire Ottoman et dans l’empire du milieu, les eunuques étaient des hommes castrés chargés de la surveillance du harem impérial, mais aussi constituaient une redoutable garde rapprochée très dévouée à l’empereur, ne pouvant pas procréer et incapables de fonder une dynastie, les eunuques haïssait et méprisait leur propre peuple vers qui, ils n’avaient aucun devoirs.

    Mesdames et Messieurs, nous sommes dans le même cas de figure avec la plupart des élites politiques africaines de l’espace francophone, castrés, frappés de stérilités, incapables de féconder le bonheur commun et le vivre ensemble, ils se mettent au service de la France, méprisant envers leur peuple à qui il ne doivent rien.

    Car ils savent que le danger contre leur régime, viendra du peuple et du suffrage universel qu’ils méprisent, ils ont donc renoncé à la souveraineté de leur pays et tueraient même leur mère pour plaire à la France, qui est, la nation européenne qui, a avalisé les élections truquées qui leur a permis d’être au pouvoir, il ne doivent rien au peuple.

    Voilà pourquoi ils retardent son progrès et son bonheur en l’enfonçant un peu plus chaque jour que Dieu fait dans l’obscurantisme et des aberrations de types staliniennes. Telle est Mesdames et Messieurs la triste réalité qui découle du drame des peuples africains.

    D’Houphouët-Boigny à Léon Mba, de Mobutu à Bokassa, de Maurice Yaméogo, à Etienne Eyadéma, de Blaise Compaoré, à Sassou Nguesso, d’Idriss Deby à d’Hosni Mubarak, jusqu’à Paul Biya en passant par El Hadj Omar Albert Bernard Bongo Odimba et ses hauts talons, nous vivons vraiment le temps des eunuques. Qui marque le triomphe de la lâcheté et celui de l’arrogance de ceux qui représentent les intérêts étrangers dans leur propre pays.

    Il faut que cela change. En effet il nous faudra deux fois plus de courages aujourd’hui pour répondre à l’immense besoin de justice, de nos populations africaines. D’une meilleure redistribution des biens, d’une organisation plus équitable de la société africaine, avec d’avantage de participation, une conception plus désintéressée du service public au profit de tous.

    Il y a aujourd’hui des violations sélectives et massives des droits de l’homme qui affectent la société africaine dans son ensemble. Cela nous amène à exprimer ici le désire légitime pour la population, les médias et la politique d’une libre expression respectueuse des opinions des autres et du biens communs au service de tous et non de quelques uns.

    Par exemple avoir aussi chez nous, des routes praticables en toutes saisons, manger à sa faim, se soigner, boire de l’eau, avoir un logement décent, un travail honnête, une pension pour ses vieux jours, le respect des responsabilités familiales, scolariser ses enfants, car la victoire de l’Afrique sur l’analphabétisme est a ce prix.

    Bref tout ce qui fait que les enfants, les vieillards, les hommes, et les femmes d’un pays puissent mener une vie vraiment humaine. Nous faisons appelle à nos amis européens, à nos élites politiques, à tous ceux qui disposent de la richesse, de la culture et du bon sens, pour qu’ils comprennent leur grave et urgente responsabilité.

    Dans cette voie, nos élites politiques doivent être moins hautain et moins méprisant, ils doivent éviter d’étaler l’or et les richesses acquissent sur le dos et la sueur de nos Populations, il faudra être moins suffisant, moins médiocre et très humble.

    la clé de cette alternative qui passe par le suffrage universel qui tourne le dos à la lâcheté, à l’arrogance et a pour nom le courage, le courage, des peuples africains, dont le travail et l’ardeur au combat a été piétiné, car au final nous avons détruit l’ancienne maison, sans construire la nouvelle.

    Nous sommes aujourd’hui au bord de la route, sous la pluie, sans toit, livré à nous même dans un monde d’égoïsme institutionnalisé. L’humilité et la fidélité aux combats de nos peuples africains, demeurent la clé des temps nouveaux.

    Comme l’écrivait si bien notre frère le poète Haïtien, Jacques Stéphane Alexis : « Nous resterons fidèles, jusqu’à plus ample démonstration, à la formule selon laquelle le peuple, pris dans sa nasse, est la seule source de toute culture vivante ; il en est en quelque sorte la base, le fondement sur lequel viennent rejaillir les apports des hommes de cultures. »

    Mesdames et Messieurs, chers amis européens, compatriotes africains, chers frères et sœurs des communautés du tiers monde,
    merci de votre aimable attention.

    Dr. SERGE-NICOLAS NZI
    Chercheur en communication
    Directeur du centre africain d’études stratégiques
    CP.66 VEZIA-LUGANO
    CH-6943 SUISSE.
    Tel. 004179.246.53.53
    E-mail : nzinicolas@yahoo.fr

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