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Dialogue direct président du Faso-producteurs : Des engagements forts pour le développement agricole

Publié le lundi 12 février 2007 à 07h04min

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C’est fini pour la XIe édition de la Journée nationale du Paysan (JNP), tenue les 7, 8 et 9 février derniers à Dori et Yakouta dans le Sahel. Les débats francs et directs entre le chef de l’Etat, Blaise Compaoré et les 1200 délégués du monde rural ont permis à ceux-ci de prendre 23 engagements dont la mise en œuvre va donner un coup de fouet à l’essor de l’agriculture burkinabè.

Le face-à-face entre le président du Faso et les 1200 délégués des producteurs, qui a duré 5h 30 mn dans la soirée du 9 février dernier, a débouché sur une note d’espoir.

Ce nouvel espoir repose sur la mise en œuvre pratique des 23 engagements que les producteurs ont pris, de sorte qu’à l’orée de la XIIe édition de la Journée nationale du Paysan (JNP), le monde rural burkinabè se portera encore mieux. Une telle santé va avoir l’avantage de permettre à ce secteur vital de participer encore plus activement au développement socioéconomique.

En effet, le dialogue direct entre le président du Faso, Blaise Compaoré, les membres du gouvernement et les braves producteurs a eu le mérite, dans une ambiance bon enfant, de débattre franchement, sans ambages, ni tabou des maux qui freinent l’épanouissement de l’agriculture. Ceux-ci se rapportent essentiellement à la crise du coton, la commercialisation et la transformation des produits agricoles, la professionnalisation des acteurs et la gestion des ressources naturelles.

Face à ces préoccupations fondamentales, le gouvernement a donné des éclaircissements. En dépit du déficit accumulé par les trois sociétés cotonnières et au regard de la production de plus de 700 000 tonnes de coton, le gouvernement estime qu’il est judicieux de mettre sur pied sur fonds structurel ou de lissage pour amortir les chocs exogènes.

En fait, l’ambition est de fortifier la filière coton pour pouvoir en faire un levier de l’intégration économique dans l’espace CEDEAO, a préconisé le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli. En outre, il est prévu l’octroi de 700 tracteurs et 2000 motopompes pour accélérer les performances agricoles.

Si le contexte de libéralisation actuelle du marché céréalier n’offre pas a priori aux producteurs des prix intéressants, la rencontre a suggéré la création d’un mécanisme de commercialisation adapté à la situation du Burkina Faso qui va agir sur la disponibilité et la fluctuation céréalière.

Un dispositif transitoire peut également conduire vers la transformation (moins de 1% du coton produit est transformé sur place) et surtout la diversification des habitudes alimentaires. Un accent particulier devra être mis également sur l’encadrement, la situation actuelle étant de un agent pour 700 exploitants (soit 85 000 habitants), a souligné le ministre Salif Diallo.

Il a proposé un recrutement en masse des agents d’encadrement en vue de capitaliser les performances de l’agriculture. L’un des obstacles de l’accès des producteurs au crédit est lié au fait que l’insécurité foncière ne leur donne pas la possibilité de fournir auprès des banques des documents (titres fonciers, propriété) de garantie.

Cette contrainte va être levée au bout du processus d’élaboration et d’adoption de la loi sur la sécurisation foncière, a expliqué M. Diallo. Un atelier de synthèse des différentes propositions, prévu en mai 2007 dont les résultats vont être soumis au gouvernement, va amorcer la résolution définitive de ce problème.

Dans l’ensemble, les secteurs agricoles ressource animale élevage bénéficient d’un portefeuille de projets d’environ 700 milliards de FCFA. A l’issue des débats et des réponses, Blaise Compaoré a félicité et encouragé les producteurs pour leur détermination à surmonter l’adversité de la nature. Il a plaidé pour une utilisation, à l’échelle nationale, des techniques de Zaï, de cordons pierreux, de la charrue Delfino au service de la préservation et de la gestion durable des ressources naturelles. Espace démocratique qui n’est plus politique mais économique, selon le président de la Conférence des ministres de l’Agriculture d’Afrique de l’Ouest et du Centre, selon Baba Dioum. Il a ajouté être venu apprendre à la JNP.

Pour sa part, le président du Réseau des chambres d’agriculture d’Afrique de l’Ouest (RECAO), Chabi Mamadou s’est réjoui de l’importance accordée aux producteurs agricoles au Burkina Faso.

S. Nadoun COULIBALY


Zoom sur un récipiendaire

Frère Adrien Fortune

Parmi les 64 récipiendaires décorés lors de la XIe Journée nationale du Paysan (JNP) à Dori et Yakouta, il y a un moine. L’homme à la “longue barbe blanche” est du monastère Saint Benoît de Koubri. Frère Adrien Fortune, puisque c’est de lui qu’il s’agit, âgé de 81 ans est arrivé au Burkina Faso en 1963. Il a mis ses 44 ans de séjour au profit des populations.

Il a réalisé à lui seul, 106 barrages. Avec son confrère Gilbert Combes, ils ont réalisé des écoles, des dispensaires et 805 pistes rurales.
L’alphabétisation du monde paysan a été aussi l’affaire de “ce militaire parachutiste raté” à cause de la fièvre de malte qui l’a longtemps secoué.

Des paysans lui sont aussi reconnaissants parce qu’il les a soutenus dans le domaine de l’élevage. Pour sa détermination à soutenir le développement, l’Etat burkinabè lui a décerné la médaille du mérite de l’Ordre national. Pour cette reconnaissance, Frère Adrien dira “merci pour la reconnaissance mais aussi, pour la JNP qui nous permet d’échanger entre producteurs et nous armer pour les combats futurs”.

Hamadou TOURE

Sidwaya

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