Jusque-là les choses se sont déroulées de façon intense. Mais le vendredi 9 février, quartier libre a été donné aux parties ivoiriennes. Le temps pour le président du Faso de se rendre à Dori (Nord) où il doit présider la Journée nationale du paysan (JNP). « C’est quartier libre ce matin. On reprendra ce soir (vendredi 9 février) NDLR, » a indiqué une source proche des discussions.

Vendredi soir, Blaise Compaoré, révèle cette même source, devait soumettre aux Forces nouvelles et à la délégation présidentielle la synthèse des quatre jours de discussions qui se sont jusque-là déroulées à huis-clos. De sources proches des débats, on souligne qu’il y a eu de grandes avancées, sans préciser lesquelles.

On sait que les scénarii proposés par la délégation du président Laurent Koudou Gbagbo sont diamétralement opposés à ceux des Forces nouvelles. En effet, l’une propose le scénario suivant : désarmement, réunification du territoire, redéploiement de l’administration, identification des populations, délivrance des pièces d’état civil et élections.

L’autre partie, notamment les Forces nouvelles, souhaite par contre que l’on délivre les extraits de naissance et les pièces d’identité d’abord, avant toute autre chose. Face à ces dissensions, le président Compaoré, nommé médiateur de la crise ivoirienne de facto lorsqu’il a accédé à la présidence en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le 19 janvier a proposé aux délégations une position médiane.

Même si elle peut apparaître lourde, il se peut que sa proposition divise la poire en deux, en prenant bien sûr en compte les préoccupation de chacune des parties. Mais de sources sûres, on indique que la partie présidentielle a déjà consenti des efforts « considérables » et a accepté un « certain nombre de propositions qui pourraient débloquer la situation ».

Stratégie de négociation salutaire

La stratégie du président Compaoré, qui consiste à rencontrer les délégations séparément pour voir jusqu’où elles sont prêtes à faire des concessions semble être payante. Déjà une des délégations a apprécié positivement cette manière de conduire les négociations.
« Dès l’entame, il a précisé qu’il ferait en sorte que les textes qui seront signés à Ouagadougou ne souffrent d’aucune interprétation ambiguë et ça, nous l’apprécions », a déclaré un participant aux discussions.

On savait déjà que le président du Faso avait enjoint les uns et les autres à ne pas faire des déclarations qui pourraient créer de mauvaises interprétations de part et d’autre. Mais on a vu toutes les délégations afficher une grande confiance quant à une issue salutaire des négociations pour un retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire. Vivement qu’il en soit ainsi !

Romaric Ollo HIEN

Sidwaya