LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Côte d’Ivoire : Banny demande au président Compaoré de faire "accélérer" les choses

Publié le lundi 5 février 2007 à 08h14min

PARTAGER :                          

Charles Konan Banny

Le président du Faso, Blaise Compaoré a reçu vendredi 02 février 2007 à Ouagadougou, le Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny. Celui-ci est venu expliquer au chef de l’État la situation réelle du processus de paix qu’il conduit et souhaiter que les choses "s’accélèrent" au plus vite.

"Le programme de sortie de crise vise en fin de compte la normalisation de la Côte d’Ivoire. Le jour qu’on ne parlera plus de zone franche cela signifiera que nous sommes sortis de la crise et que la Côte d’Ivoire est redevenue le pays que vous connaissez. Celui que Burkinabè et Ivoiriens partagent ensemble". Tous les responsables ivoiriens le clament : "Les Ivoiriens sont fatigués de cette situation de ni paix, ni guerre. Il faut normaliser le pays".

Vendredi 2 février 2007, le Premier ministre Charles Konan Banny a eu un entretien avec le chef de l’État burkinabè Blaise Compaoré. Les discussions entre les deux hommes ont duré exactement 1 heure 42 minutes. On peut aisément imaginer que le chemin qui mène vers la paix en Côte d’Ivoire est plein d’embûches pour les acteurs mais aussi... pour le nouveau médiateur.

Appelé au chevet de son voisin de l’Ouest par les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Blaise Compaoré n’a point perdu du temps. Moins de deux semaines après le sommet de la CEDEAO tenu le 19 janvier 2007, il a reçu séparément le leader des Forces nouvelles Guillaume Soro et porte-parole de l’opposition ivoirienne réunie au sein du RHDP (Rassemblement des houphouêtistes pour la démocratie et le développement) et le président Laurent Gbagbo deux jours plus tard. Il a pour mission de favoriser le "dialogue direct" du président Gbagbo. Mais la CEDEAO avait été claire.

La médiation du président Compaoré doit s’appuyer sur la résolution 1721 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies en novembre 2006 qui avait décidé de prolonger d’un an supplémentaire le mandat du président Gbagbo tout en confiant au Premier ministre Banny des pouvoirs beaucoup plus élargis pour conduire le pays vers la paix. Le Groupe de travail international (GTI) ayant constaté lors de sa dernière réunion que le processus de paix est totalement bloqué depuis l’adoption de cette résolution, il fallait trouver une parade.`

La patate chaude au président Compaoré

En recevant le Premier ministre Banny vendredi dernier, le président Compaoré poursuit les contacts avec les acteurs politiques ivoiriens avant l’ouverture des discussions directes. Et pour M. Banny, il faut accélérer les choses.
"...Nous avons un programme et nous demandons au président du Faso de nous aider à appliquer ce programme avec un mécanisme d’accélération" a-t-il plaidé.

L’ancien gouverneur de la BCEAO a dit avoir demandé au président du Faso "...de faciliter et d’accélérer le processus de sortie de crise dans le cadre qui a été tracé par tout le monde entier (c’est-à-dire la résolution 1721, ndlr) et qu’enfin la sortie de crise intervienne en Côte d’Ivoire".

Selon lui la situation en Côte d’Ivoire doit être normalisée au plan politique, militaire, "et faire en sorte que les Ivoiriens redeviennent frères et que ce pays redevienne celui que nous avons connus : terre d’accueil en Afrique".

A son arrivée jeudi soir à Ouagadougou, Charles Konan Banny avait déclaré que le président Compaoré "peut et doit faire quelque chose" avant d’appeler ses frères à la solidarité afin de sortir le pays de l’ornière. "Le dialogue n’est pas un programme. C’est un mécanisme", avait-il dit à propos du "plan " de sortie de crise de M. Gbagbo.

M. Banny avait relevé que "...le chef de l’État (Laurent Gbagbo, ndlr) et le Premier ministre (lui, ndlr) ont l’obligation de travailler ensemble autant que possible dans la solidarité".
Regrettant qu’il y ait actuellement dans son pays deux belligérants, deux acteurs principaux qui sont chefs de deux armées laissant le peuple au milieu, le Premier ministre Banny avait estimé qu’il est dans l’ordre normal des choses que ceux-ci se parlent.

"...C’est normal qu’ils se parlent (les deux belligérants). Le plus tôt ils se parleront, le plus tôt ils se mettront d’accord pour que la belligérance armée cesse, pour que la normalisation revienne en Côte d’Ivoire, eh bien ! le plus tôt serait le mieux".
La patate chaude ivoirienne est finalement refilée au président Compaoré. Il appartient maintenant au médiateur désigné de l’Afrique de l’Ouest qu’il est, de faire de cette complainte de M. Banny, une réalité.

Romaric Ollo HIEN

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Tidjane Thiam en successeur de Henri Konan Bédié. Jusqu’où ?
Côte d’Ivoire : Robert Beugré Mambé nommé Premier ministre
Côte d’Ivoire : L’étrange destin de Marcel Amon Tanoh