Quartier Dagnoën de Ouagadougou. En face du mur du Centre polyvalent Cardinal Paul Zoungrana, du côté nord-est, deux villas juxtaposées. Les portes sont toujours fermées. C’est le centre de production de Tonus Yaourt. Pas d’écriteau pour dire que son accès est interdit, mais l’on comprend que l’on n’y accède pas au hasard. La patronne des lieux, Nathalie Yaméogo, ne badine pas avec les règles d’hygiène : "Les gens doutent de la qualité des produits laitiers du Burkina à cause des problèmes d’hygiène. Je suis donc très rigoureuse dans ce sens".

Effectivement, pour accéder à l’unité de production de Tonus Yaourt, "le yaourt de tous les instants", il faut laisser ses chaussures sur la terrasse, porter des sabots et un bonnet blanc (et parfois une blouse blanche), tel des chirurgiens qui entrent dans leur bloc opératoire. A l’intérieur, tout est blanc et brillant. La proprété y est impressionnante. La première partie du bâtiment sert de magasin de stockage, la seconde est composée des différentes salles de la chaîne de production, avec un appareillage moderne.

De 40 pots par jour au départ en 1997, Nathalie Yaméogo en produit des milliers à l’heure actuelle. Signe que les affaires marchent.

Avec sa ferme ANAJA, basée à Koubri, en plus d’autres structures d’approvisionnement (dont la ferme Sanem, qui est une référence au Burkina en matière de production laitière), Madame Yaméogo reçoit journalièrement des quantités importantes de lait rigoureusement sélectionné, qui passe de la salle de pasteurisation à la salle d’incubation avant d’être mis dans des pots de 500, 330, ainsi que de 125 ml en ce qui concerne le yaourt, et de 1 litre et 500 ml pour ce qui est du lait frais ; elle innove en produisant du déguè (500 et 330 ml).

Les pots sont spéciaux, fermés avec opercule pour conserver toutes les qualités du lait et lui garantir une imperméabilité par rapport aux microbes.

Tonus Yaourt a également des emballages spéciaux de 10, 15 et 20 l pour les écoles, les collectivités et les cérémonies (baptême, mariages, etc.). Une bonne adresse donc.

En plus de la propreté des lieux, du respect des règles d’hygiène, ce qui est encore plus frappant à Tonus Yaourt, c’est l’existence d’un laboratoire de contrôle des produits. Nathalie Yaméogo a elle-même suivi des formations en Belgique et à Ouagadougou dans des centres spécialisés. Toutes ces conditions réunies hissent Tonus Yaourt parmi les meilleurs producteurs de produits laitiers au Burkina. Ce n’est donc pas un hasard si les enfants et les adultes en raffolent et si, lors de nombreuses séances de dégustation, Tonus Yaourt est classé en tête de liste.

A.O.D.

L’Observateur