Au menu de cette rencontre, le bilan du suivi de leur mouvement de contestation, les conclusions de la dernière rencontre du bureau national du SATB avec la direction générale du Trésor et les perspectives. Pour le syndicat, la mobilisation était forte.

L’assemblée générale du Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina, SATB, prévue pour 10h ce vendredi 26 janvier 2007, a débuté avec près d’une heure de retard. Le temps de permettre aux grévistes de jouir de leur "temps mort" et de participer massivement à la rencontre. Les agents sont à peine installés qu’une grogne éclate dans la salle : ils s’opposent à la participation d’un de leur collègue à la réunion. "On ne veut pas qu’il rentre dans la salle. C’est un espion..." C’est cette phrase qui fuse de tous les côtés. Quelques minutes de discussions. L’agent hué est accepté dans la salle, mais on lui demande de s’asseoir en première ligne afin qu’on puisse contrôler tous ses mouvements. L’homme refuse la proposition et décide de se fondre dans le lot des agents. Des murmures, et l’incident est clos. L’AG peut enfin commencer. Une succession d’interventions suivies de salves d’applaudissements.

C’est Jérémie Sawadogo, secrétaire général adjoint du SATB qui se charge de mettre l’assistance dans les conditions de "résister aux différentes tentatives d’intimidation ou de dislocation du syndicat". Puis commence le bilan de la grève. Selon le SG adjoint du SATB, elle a été suivie à 60% à Ouagadougou, 75% à Koudougou, 80% à Kaya, 65% à Bobo, plus de 80% à Banfora, 99% à Fada. Pour ce qui concerne Dori et Tenkodogo, il fait savoir que les agents ont répondu massivement à l’appel à la grève. Pour lui, ce mouvement annonce la renaissance du SATB et vient lever toute équivoque sur la composition du syndicat. "Cela vient confirmer le fait que le SATB n’est pas une corporation de promotionnaires ou un club d’amis. Nous luttons pour les intérêts des agents du Trésor", a-t-il déclaré.

A sa suite, Idrissa Kaboré, Secrétaire général du Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina, fera savoir que "le SATB n’est pas contre quelqu’un". Et d’ajouter que c’est juste pour amener la direction générale du Trésor à prendre au sérieux les doléances des agents. "La grève va jusqu’à minuit et nous ne voulons pas qu’on nous pousse à bout, car cela n’est qu’un avertissement", continue-t-il. Puis le ton commence à baisser. Le secrétaire général du syndicat annonce à ses collègues que leur victoire est certaine du fait que "la direction générale du Trésor est passée de l’intimidation et de la menace au dialogue."

Les grands points de la plate-forme revendicative du SATB sont la mise en place d’une commission paritaire de relecture des textes du système de motivation, et prenant en compte les propositions de modalités du SATB, la suppression du système dit de stimulation, l’octroi d’un local au Syndicat autonome des agents du Trésor (SATB), l’association du syndicat à toute décision touchant aux intérêts moraux, matériels et financiers des agents du Trésor.

Par Alain Dabilougou

Le Pays