LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Aménagement du barrage de Lou : L’entreprise ECR/BTP félicitée pour la qualité de son travail

Publié le lundi 29 janvier 2007 à 07h10min

PARTAGER :                          

Le barrage de Lou dans la province du Ziro, est fin prêt. Pour toucher du doigt les réalisations sur le terrain, une délégation conjointe du Fonds Abu-Dhabi et du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques s’est rendue le 22 janvier dernier, dans la zone.

L’Entreprise de commerce et de représentation/ bâtiments et travaux publics (ECR/BTP), réalisatrice de ce joyau, a été félicitée pour la qualité de son travail.

La délégation qui a visité le barrage de Lou le 22 janvier dernier était forte d’une dizaine de personnes, des représentants des différentes structures et institutions ayant pris part à l’étude, la réalisation et la conduite du projet du barrage de Samendéni.

Une visite d’une trentaine de minutes et le constat de Samy Limam, représentant du bailleur de fonds-le Fonds d’Abu-Dhabi pour le développement - est clair : " Le travail est bien fait. C’est joli et on sent que les habitants des lieux n’attendaient que cela pour commencer... ". L’aménagement du barrage de Lou fait partie d’un projet financé par le Fonds Abu-Dhabi pour le développement et l’Etat burkinabè. Projet qui a consisté en la réalisation de 4 barrages et d’une piste rurale de 20 km menant à Bama .

Le barrage de Lou s’annonce depuis l’amorce de la piste qui lie Sapouy à ce petit village caché dans la savane, dans la province du Ziro, à 9 km de Sapouy et 80 km de la frontière ghanéenne. La terre couverte de verdure annonce un point d’eau à quelques pas. La grande retenue d’eau s’impose de par sa taille et son étendue . C’est un gigantesque aménagement qui s’y présente.

Le barrage de Lou a un volume de 1 312 000 m3 d’eau et une superficie de 87,3ha. Sa hauteur est de 5m. C’est un fruit du projet du barrage de Samendeni, un projet financé en grande partie par le Fonds d’Abu-Dhabi pour le développement et qui vise le développement des régions bénéficiaires. Les travaux ont été effectués en 7 mois par l’Entreprise de commerce et de représentation/ Bâtiment et travaux publics (ECR/BTP) et auront coûté la bagatelle de 426 000 000 F CFA.

Ce projet consiste en la réalisation de 4 barrages et une piste d’accès au barrage de Samendéni. Il couvre au total 4 régions : le Bazèga, le Zondoma, le Yatenga et le Ziro. Il a pour objectifs d’augmenter et d’intensifier la production agricole dans la zone.

Au nombre des membres de la délégation, il y avait entre autres Samy Limam, représentant du Fonds Abu-Dhabi pour le développement, Ambroise Ouédraogo, directeur général du génie rural, Sami Touzi, chef de la mission du groupement (tunisio-burkinabè) Studi/Bera chargé du contrôle des travaux.

Par Alain DABILOUGOU


ILS ONT DIT

Sami Touzi, chef de la mission du groupement STUDI/BERA : "Nous sommes satisfaits de la réalisation"

Nous sommes chargés du contrôle des travaux de l’aménagement hydro agricole du barrage de Lou. C’est l’occasion pour nous de voir le niveau des travaux. C’est un programme qui vise à aménager au total 4 barrages et une piste sur une vingtaine de km. Le barrage de Lou fait partie de ces aménagements.

Le barrage de Lou est un barrage qui a une hauteur de 5m avec un volume d’eau de 1,3 million de m3. Nous avons remarqué déjà une mise en culture par les paysans aux abords de l’installation. Ils ont commencé à pratiquer la culture maraîchère sur le terrain. Cet ouvrage permettra d’améliorer et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations à travers une meilleure utilisation de l’eau et des sols au niveau du barrage.

Cela fait près de deux ans que nous suivons l’exécution du projet. Nous sommes satisfaits des résultats perçus et surpris de l’intérêt que portent les habitants de la zone à cet aménagement.


Samy Limam, chef de mission du groupement Studi/Bera (chargé du contrôle des travaux) : "Nous avons atteint un de nos objectifs"

Cette visite s’inscrit dans la politique du fonds Abu-Dhabi. Nous suivons les réalisations que nous avons financées. Nous avons vu les résultats et nous ferons le compte rendu à qui de droit. Mais d’ores et déjà, nous pouvons dire qu’un des objectifs du Fonds a été atteint. Il y ’a seulement quelque travaux à effectuer sur la berge. Sinon ça va, nous sommes satisfaits et nous donnerons plus d’informations après avoir visité toutes les réalisations du projet.


Ambroise Ouédraogo, Directeur général du génie rural

"Nous sommes surpris et satisfaits"

Nous avons décidé de faire le tour pour faire le suivi de la réalisation des projets de barrages et d’aménagements, particulièrement ceux financés par le Fonds Abu-Dhabi. Nous sommes accompagnés par un des ingénieurs chargés du suivi de ce Fonds. Le barrage de Lou est un des barrages réalisés. Nous sommes venus constater que les travaux sont réellement terminés et que le barrage contient de l’eau. Nous avons eu l’agréable surprise de voir qu’il y a suffisamment d’eau dans le barrage. Je crois qu’il y a plus d’un million de m3 dans le barrage et je vois qu’avant la construction du réseau d’aménagement, les populations ont déjà commencé l’exploitation de la zone. Cela montre bien que c’est un projet qu’ils attendaient.

Aujourd’hui, nous constatons qu’avec ces réalisations, ils pourront couvrir plus que leurs besoins. De ce point de vue, nous sommes satisfaits de la réalisation du barrage et des aménagements faits autour. Nous estimons que ces aménagements doivent être améliorés par un projet structuré que nous allons monter, pour sécuriser ceux qui sont en train de l’exploiter et optimiser le travail et la production.

Propos recueillis par Alain DABILOUGOU


Karim Démé, D.G de l’Entreprise ECR/BTP : "Les PME sont aussi capables de réaliser avec succès des projets d’envergure"

Après la visite de la délégation conjointe du Fonds Abu-Dhabi et du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Karim Démé, a donné une idée des conditions dans lesquelles il a exécuté le barrage de Lou. "Nous avons bavé mais, ce qui a été fait prouve qu’on peut faire confiance aux petites et moyennes entreprises dans la réalisation des projets d’envergure", a-t-il affirmé.

"Le Pays" : Etes-vous satisfait des observations de la délégation qui vient de vous rendre visite ?

Karim Démé : Je ne peux pas parler de satisfaction. Je peux simplement exprimer le sentiment d’être beaucoup comblé, comblé par la satisfaction du bailleur de fonds et du contrôle, de l’administration, et surtout par les paysans venus de divers horizons du Burkina pour faire la culture maraîchère en amont comme en aval du barrage. Ces derniers m’ont fait cette confidence : "mon fils, merci car ce trésor qu’est le barrage va changer positivement notre vie". Quand je pense que j’ai fait oeuvre utile en m’inscrivant en droite ligne de la lutte contre la pauvreté dans mon pays ; quand je pense que ces paysans que je considère comme mes frères, soeurs et parents pourront subvenir à leurs besoins les plus élémentaires, je me réjouis et j’estime être sincèrement comblé.

Ce barrage situé à moins de 80 km de la frontière ghanéenne est une vraie aubaine pour les paysans. Déjà près de 150 paysans y cultivent divers produits tels que la tomate, le chou, la banane, le maïs, etc. Selon des estimations,, chaque parcelle de 0.5 ha peut procurer environ un revenu moyen de 4 000 000 F CFA la saison. A supposer que la surface exploitable actuelle est de 50ha, nous avons un revenu moyen global de 400 000 000 F CFA. Ce qui n’est pas du tout négligeable.

Selon vous à quoi est liée votre réussite ?

Je crois que je dois ma réussite au ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, pour sa persévérance et surtout sa ferme volonté d’accorder une confiance aux petites et moyennes entreprises (PME) comme la mienne, dans la réalisation des grands travaux. Je la dois également à l’ensemble des techniciens de la direction générale du génie rural du projet Samendéni ainsi que le groupement de contrôle STUDI -BERA pour leurs franche et sincère collaboration. Je n’oublie pas le bailleur, le Fonds Abu-Dhabi pour le Développement, qui a cru en nous et nous a prodigué ses encouragements. Je remercie mon personnel pour son dévouement et sa rage de vaincre.

Ma banque, la BICIA-B m’a été d’une aide véritable pour le partenariat financier très franc qu’il a entretenu avec nous. Je remercie tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont apporté leurs soutien et encouragements

Ma famille, mes enfants et mon épouse étaient également de la partie avec leur soutien et leur affection quotidiens. Je leur dis merci et surtout qu’Allah tout-puissant et miséricordieux les bénisse et les récompense au centuple pour leur bienfait.

Les conditions de travail étaient-elles faciles ?

Non, nous avons beaucoup bavé car les travaux ont été effectués dans une zone sacrée. Beaucoup croyaient que nous n’allions pas réussir, mais par la grâce de Dieu, tout s’est bien passé. Les travaux ont commencé en 2004 pour un délai d’exécution de 7 mois hors saison. La limite a été respectée seulement que nous avons enregistré 15 jours de retard, ce qui est insignifiant par rapport à 7 mois. Cela était dû à des contraintes techniques et n’a pas joué de manière favorable.

Nous avons rencontré des difficultés avec les populations de la zone au début des travaux. C’était une question de mentalité. Pour eux, c’est sur une zone sacrée que les travaux devaient être effectués. Beaucoup s’attendaient à nous voir échouer. La mobilisation des habitants de la zone était très faible. Ils disaient que si le barrage est réalisé, des hommes allaient mourir. Nous étions donc obligés de redoubler d’effort et de moyens pour pouvoir réussir la mission.

Quel est le secret de votre succès ?

Le secret c’est Dieu, la volonté personnelle, l’amour d’un travail bienfait, l’honnêteté et le capital de confiance que je cultive à travers mes réalisations.

Avez-vous un appel à lancer ?

L’appel que je veux lancer, c’est surtout à l’endroit de l’administration et de ses démembrements, aux organismes et projets, et enfin aux bailleurs de fonds. Je veux juste qu’ils sachent qu’il existe au Burkina des entreprises, aussi modestes soient-elles, capables de réaliser avec succès des projets de barrage d’envergure. Des entreprises soucieuses de la qualité, l’efficience et l’efficacité des ouvrages. Des entreprises soucieuses de grandir par la confiance qu’ils placeront en elles afin de rivaliser plus tard avec les firmes étrangères.

En 2005, vous avez été félicité pour la réalisation des barrages de Seboun, Samba, Tougan, Zoula, Ziniaré, etc. Cette fois- ci, c’est celui de Lou qui vous a valu des félicitations. C’est donc une consécration pour vous.

Non, nous sommes simplement une petite entreprise qui demande à grandir par le biais de la confiance de nos partenaires. En vérité, nous faisons notre travail et tant mieux si nos efforts sont couronnés de félicitations et de satisfaction.

Propos recueillis par Alain DABILOUGOU

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique