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Liban : On reconstruit après les dégâts

Publié le vendredi 26 janvier 2007 à 07h42min

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Quelques mois après le conflit entre Israël et le Hezbollah, qui a entraîné, outre des pertes en vie humaine, des destructions de tous genres (aéroport, ponts, routes et hôpitaux), l’heure semble à la reconstruction du Pays du cèdre. Cette énième guerre, qui a duré trente-quatre jours, du 12 au 14 août 2006, avait été déclenchée après l’enlèvement de deux soldats israéliens par des miliciens chiites qui avaient fait une incursion en territoire israélien.

Selon les observateurs, elle s’est soldée par un piètre résultat pour Israël qui, malgré les moyens déployés, n’a pas réussi à mettre un terme, avant le cessez-le-feu, aux tirs de roquettes du Hezbollah. Environ 1200 Libanais, essentiellement des civils, et 157 Israéliens, surtout des militaires, y ont trouvé la mort. On a encore en mémoire les images atroces de cette guerre qui ne peut qu’émouvoir les âmes sensibles.

Aujourd’hui, pendant qu’une crise de confiance est encore profonde au sein de l’armée israélienne (le chef d’état-major d’alors, le général Dan Haloutz, a démissionné), depuis hier, se tient à Paris une conférence d’aide au Liban. Des représentants d’une quarantaine de pays et d’institutions internationales sont au chevet de ce pays étranglé par une dette de 41 milliards de dollars.

L’initiateur de cette réunion, dite « Paris III », n’est autre que le président français, Jacques Chirac, qui dit espérer une contribution significative de la part des participants. La France a, d’ores et déjà, mis sur la table 500 millions d’euros sous forme de prêts à des conditions très avantageuses. L’Union européenne, quant à elle, a annoncé une aide supplémentaire de 400 millions d’euros.

Au total, le Liban espère obtenir cinq millions de dollars, soit une enveloppe supérieure à celle obtenue lors de la conférence « Paris II » fin 2002, où 4,2 milliards avaient été promis. Avec cet argent, dit-on, Fouad Siniora espère réduire la dette (en la faisant passer de 180% à 144% du PIB en 2011) et mener à bien des réformes parmi lesquelles figurent le relèvement de la TVA et la privatisation du secteur de la téléphonie mobile.

Le programme économique adopté par le Cabinet libanais début janvier prévoit aussi l’élimination du déficit budgétaire en cinq ans, des initiatives pour attirer les investisseurs étrangers et des mesures pour renforcer le système de sécurité sociale et réformer l’Administration.

Tout ça est bien beau, mais ce programme sera-t-il suivi d’effet pour que la poudrière ne provoque plus des départs massifs des pauvres familles vers des horizons inconnus ? C’est toujours après la tempête que les Occidentaux ont cette manie de se retrouver au chevet d’un pays.

On laisse tout se gâter pour se concerter après et y trouver solutions. C’est, en quelque sorte, dans un cercle vicieux qu’on s’installe quand on laisse les choses se détruire pour proposer après un plan d’aide.

Il y a des moments où on se demande si cette région dangereuse retrouvera un jour la paix. Mais cela dépend aussi des grandes puissances, qui ne pensent qu’à leurs intérêts. Les Etats-Unis, dont la politique est tordue, jouent le jeu de l’Etat Hébreu, raison pour laquelle Israël ne cesse de frapper quand bon lui semble.

C’est bien de venir en aide au Liban, mais encore faut-il pacifier la région et, surtout, éviter cette politique de deux poids deux mesures. Maintenant, il reste aux frères Libanais à se regarder en face pour reconstruire leur pays, déchiré par tant de guerres. La conférence survient à un moment critique pour le gouvernement libanais, qui est confronté à une fronde de l’opposition.

Menée par le Hezbollah chiite et regroupant des partis chrétiens et prosyriens, l’opposition a lancé une grève générale qui a paralysé le pays, mardi dernier, pour obtenir le départ du premier ministre, Fouad Siniora, et des élections anticipées.

Ces affrontements, rappelons-le, ont fait trois morts et plus de 130 blessés. Si mercredi, l’opposition a annoncé la suspension de la grève, le premier ministre avait, lui, répété à Paris que son gouvernement, légitime, était soutenu par la majorité des Libanais.

Selon lui, le dialogue est le seul moyen et la clé pour parvenir à des résultats, et descendre dans la rue ne peut qu’aggraver la situation et accroître les tensions. En tout cas, les querelles de clocher ne peuvent pas sortir ce pays du bourbier et il faut que chaque Libanais accepte le dialogue, qui est l’arme des forts comme le disait feu Félix Houphouët-Boigny.

Justin Daboné

L’Observateur Paalga

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