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Crise ivoirienne : Quelles chances pour le duo Kadhafi - Compaoré ?

Publié le jeudi 25 janvier 2007 à 08h43min

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L’ange de la paix est-il en train de planer sur la Côte d’Ivoire ? En tous cas, il y a de bons signes ces derniers temps. Guillaume Soro, le leader des Forces nouvelles, et le président Laurent Koudou Gbagbo qui, jusqu’ici, se regardaient en chiens de faïence, sont en train de fumer le calumet de la paix. Peut-être est-il trop prématuré de faire une telle affirmation.

Toujours est-il que le Colonel Muammar Kadhafi va apporter son soutien au président Compaoré pour rapprocher les deux camps. Un tel élan diplomatique se comprend : le leader de la Jahamarya arabe libyenne apparaît comme l’une des rares personnalités qui auraient de bonnes relations avec, à la fois, les deux protagonistes en conflit. Et, à l’évidence, cela pourrait peser lourd dans la balance des négociations.

Au départ, l’on était plus ou moins sceptique sur l’entrée en scène de Blaise Compaoré, tellement l’axe Ouaga-Abidjan est parsemé d’embûches. Etaient de celles-ci, les accusations proférées à tort ou à raison contre le Burkina, de soutenir la rébellion dirigée par Guillaume Soro. Dans un tel contexte, le président Compaoré aurait eu de sérieuses difficultés à manoeuvrer d’une main de maître.

Cela étant, si les négociations directes entre Gbagbo et Soro, tant prônées par la CEDEAO, arrivent à être traduites dans le champ du concret, le n°1 burkinabè aura incontestablement marqué des points et non des moindres. Car, trop de médiations avaient fini par être emportées par les reflux de la lagune Ebrié.

La crise ivoirienne regorgeant d’équations à multiples inconnues, il va falloir faire preuve de beaucoup de tact pour espérer distinguer le bon grain de l’ivraie et faire en sorte que le pays s’inscrive résolument dans une marche vers la paix. Kadhafi, en plus d’avoir de l’autorité, a les moyens de sa politique. Et ça, c’est déjà quelque chose de gagné. Mais la réalité est beaucoup plus complexe. Car, si la médiation n’implique que Gbagbo et Soro, que deviennent alors le Premier ministre, Charles Konan Banny, et tout le reste des protagonistes ?

En tout cas, tel que le jeu est engagé, le Secrétaire général des Forces nouvelles pourrait être davantage propulsé au devant de la scène et, de ce fait, ravir la vedette à celui qui avait été présenté au départ comme un pompier efficace et qui, par la suite, a fini par s’effacer, du fait de l’ombre que tente de lui faire, au quotidien, Laurent Gbagbo. Et la situation pourrait rester en l’état puisque la résolution 1721, conçue par le Conseil de sécurité de l’ONU suite à une proposition de la CEDEAO et de l’Union africaine, est en train de perdre de sa superbe en raison des ambiguïtés et insuffisances qu’elle renferme.

Jusqu’à présent, aucune clarification n’a été en effet faite par rapport à la prééminence ou non de la résolution 1721 sur la Constitution ivoirienne. L’autre limite des négociations directes Gbagbo-Soro, telles qu’elles se présentent actuellement, c’est l’absence des partis d’opposition aux conclaves. Les partis étant mis à l’écart des pourparlers, leurs réactions risquent d’être des entraves à la paix, lorsque sonnera officiellement l’heure de la course au pouvoir.

Déjà, il semble que certains de l’opposition politique voient d’un mauvais œil le fait que Guillaume Soro soit l’interlocuteur privilégié dans cette médiation. Même si ce sont eux qui lui ont demandé d’être leur porte flambeau. Leur attitude peut bien se comprendre. Car, en cas de réussite de la médiation, Soro et Gbagbo seront incontestablement les superstars. Politiquement, cela risque de gêner aux entournures les leaders de l’opposition politique. En effet, si Guillaume Soro s’affiche déjà comme une vedette politique, il pourrait, à terme, à défaut d’être candidat, propulser dans le cercle des challengers de la présidentielle, l’une des figures de proue de son mouvement.

Il faut donc que le président Compaoré prenne des dispositions pour que son appel à la paix soit entendu et accepté par tous les acteurs, et qu’ils aient le sens du sacrifice et de l’intérêt commun.

Le triptyque DDR (désarmement, démobilisation et réconciliation) reste d’actualité. Sans oublier la cruciale question de l’identification dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Au total, en dépit de la complexité de cette crise qui perdure, un grand pas en direction de la paix est aujourd’hui possible, avec l’entrée en scène du leader libyen, lui dont l’autorité et l’ascendant sur les trois acteurs des négociations sont quasiment incontestables.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 25 janvier 2007 à 16:33, par Willy GOGO En réponse à : > Crise ivoirienne : Quelles chances pour le duo Kadhafi - Compaoré ?

    Le"pays", vous voyez,vous n’etes pas saint dans ce que vous dites je le regrette pour vous et pour ceux avec qui vous vivez.Dans votre articles parut le lundi,22janvier2007 intitulé:CEDEAO/crise ivoirienne:L’indispensable devoir de clarté ;vous vous etes poser une infinité de questions farfelues qui mettait en cause le dialogue direct d’avec le rebelle soro guillaume sollicité par le président Gbagbo Laurent.vous avez dit de ce dernier(GBAGBO) que ses revirements n’augurent jamais rien de sain,il n’a plus de credibilité,il confond les autres pour avoir du merite et qu’il veut assombrir l’image de Blaise Compaoré devant le nouveau secrétaire de l’ONU.Aujourd’hui, il me semble que vous etes revenu à la raison c’est à dire l’interèt à ce que la paix revienne en cote d’ivoire qui en ricochet donnera bonne mine au burkina faso.Cela ne sert à rien de mettre l’huile sur le feu.Si vous n’avez pas compris ça,demander à blaise.

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