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Sommet Compaoré-Gbagbo à Bobo-Dioulasso : Dialogue direct oui, mais...

Publié le mercredi 24 janvier 2007 à 08h14min

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Gbagbo et Compaoré

Alors que la résolution 1721 semble confrontée à des difficultés pratiques quant à son application sur le terrain, le président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo a surpris tout le monde avec sa proposition d’instauration d’un « dialogue direct » avec les Forces nouvelles en vue de la réunification du pays.

Aussi, la suppression de la zone de confiance, la création d’un service civique national et une amnistie générale figurent dans le « plan de sortie de crise » du président ivoirien. On susurre même que celui-ci veut proposer la primature à Guillaume Soro et « renvoyer » Charles Konan Banny à la BCEAO pour y occuper son poste de gouverneur convoité par d’autres pays de la sous-région. Dans le même temps, il a demandé au président Compaoré d’user de son influence au niveau des Forces nouvelles pour infléchir leur position et les amener à la table gouvernementale désertée jusque-là par Guillaume Soro Kigbafori, leur patron et accessoirement ministre d’Etat en charge de la Réconciliation nationale.

A priori, le président ivoirien montre ainsi ses prédispositions à la paix et à la réconciliation nationale mettant du coup les « rebelles » en position défensive.

Une posture qu’il n’a du reste eu de cesse d’adopter, lui qui voit dans les « rebelles » des supplétifs d’un « complot » international visant à déstabiliser la Côte d’Ivoire.

Nous passons sous silence les origines de la crise (tout au moins indiquons le déficit démocratique sur fond de xénophobie exacerbée) pour dire qu’une telle attitude a peu de chances de prospérer, la communauté internationale à travers la résolution 1721 ayant une toute autre lecture de la crise. Dès lors que Gbagbo ne semble pas faire de celle-ci sa tasse de thé, les différentes parties ne peuvent que se raidir sur leurs positions, avec un enlisement de la crise à la clé.

On l’a constaté au lendemain de l’adoption de ladite résolution lorsque les « milices d’auto-défense » qui opèrent dans le camp présidentiel ont refusé de se laisser désarmer, tant que les « rebelles » ne feront pas de même. A l’image d’un cheval de bois tournant en rond, la crise ivoirienne retourne chaque fois à ses origines avec ce mélange de suspicion, voire de haine, qui empêche toute confiance et donc toute avancée vers le bout du tunnel. « Qui est fou pour se laisser désarmer et se faire taper dessus », voilà l’esprit qui anime secrètement les uns et les autres.

Dans cette occurrence, n’allez pas demander à Blaise Compaoré fut-il influent, de demander raison aux rebelles qui ne seront pas loin de le considérer comme leur « bourreau ». Prudent, ce dernier tout en indiquant sa disponibilité a souligné « l’incontournabilité » de la « 1721 » dans la résolution de la crise. En « bougeant » jusqu’à Bobo-Dioulasso, Gbagbo semble indiquer sa disposition à aller dans le même sens. Il reste à transformer l’essai, ce qui n’est pas loin de ressembler à une véritable gageure au regard des antécédents.

Boubakar SY


Communiqué de presse

Le président du Faso reçoit le chef de l’Etat ivoirien à Bobo-Dioulasso

Le président Blaise Compaoré s’entretiendra avec son homologue ivoirien, M. Laurent Gbagbo, à Bobo-Dioulasso, le 24 janvier 2007. La mise en ouvre du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire sera le principal sujet à l’ordre du jour de cette rencontre.

Le Président du Faso a été sollicité par le chef de l’Etat ivoirien pour jouer le rôle de facilitateur du dialogue direct qu’il entend entreprendre avec les Forces nouvelles. Cette démarche a reçu l’aval des leaders des principaux partis ivoiriens d’opposition regroupés au sein du G7. Réunis à Abidjan le 18 janvier dernier, ils ont encouragé le secrétaire général des Forces nouvelles à participer à ce dialogue direct « pour contribuer à mettre fin à l’impasse actuelle, dans le strict respect de la Résolution 1721/2006 ».

Ils ont également salué « la disponibilité et les efforts de Son Excellence M. Blaise Compaoré, président du Faso, en vue d’une recherche de solutions face aux blocages actuels que connaît le processus de paix ». Depuis l’éclatement de la crise en Côte d’Ivoire en septembre 2002, le président Blaise Compaoré a pris part à toutes les grandes initiatives visant à ramener une paix durable dans ce pays voisin. Le récent Sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réuni à Ouagadougou le 19 janvier, avait également marqué son accord de principe pour le dialogue direct entre le pouvoir ivoirien et les Forces nouvelles.

La Direction de la Communication

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 25 janvier 2007 à 00:43, par Alexandre depuis paris En réponse à : > Sommet Compaoré-Gbagbo à Bobo-Dioulasso : Dialogue direct oui, mais...

    Je voie la haine plutôt dans se que vous écriviez.Pensez vous que la paix en cote d’ivoire vous arrange ou pas ?????? Si vous aviez la reponse, vos embrouille de trouble fête aura sa compréhension. Réveillez vous le monde change et avance.
    Courage !!!!!Vive la cote d’ivoire qui a tout pour s’en sortir juste après se passe .

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