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Affaire Moïse Ouédraogo : Encore, un lapin du chapeau

Publié le mardi 23 janvier 2007 à 07h55min

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Lapin d’autant plus gros que la ficelle, elle ressemble à la corde utilisée pour pendre récemment un président devenu martyr. Deux choses font penser que monsieur Moïse, on le nommera ainsi est un témoin alimentaire. Il ment parce qu’il cherche à manger.

D’abord que le soldat Edouard Koama, lui aura dit que "ces écrits de Norbert Zongo vont prendre fin", sous-entendu clairement entre les lignes : "nous nous apprêtons à le tuer". Un soldat qui aura dit ça à un jeunot, civil de surcroît ... Laissons chacun apprécier.

Ensuite en disant : "aujourd’hui, je ne fais plus rien, j’ai une femme et trois enfants. Je dois payer le loyer. Je suis prêt à tout dire devant le procureur...". Du pain béni pour ceux qui l’ont utilisé et vont continuer à l’utiliser. Désormais, monsieur Moïse a pris l’option du donnant-donnant, comme du reste il disait déjà l’avoir fait, en lâchant son autre frère Arthur, quand celui-ci portait plainte.

Comment alors donner du crédit à un tel témoin, surtout qu’il sort de son trou au moment où l’Evénement est en justice et que le plaignant s’appelle François Compaoré. Vous avez dit coïncidence, plutôt troublante, serait-on tenté d’ajouter.

Et comme, il est question pour ce journal d’ouverture de boîte à pandores, on sent à plein nez le deal. Un deal qui arrange les deux parties, puisqu’il permet à monsieur Moïse de ne pas mourir de faim et à l’ " Evénement " de justifier son fameux " Ainsi donc, c’est lui".

Ce témoin repris de justice, sorti de prison, outre son récit tiré par les cheveux a enfin contre lui sa moralité - voleur sans foi, ni loi -, il dit être vendable au plus offrant. S’il a été complice pour couvrir la mort de son propre frère, comme il le dit sans ciller, mentir éhontement ne peut qu’être un jeu d’enfant pour lui. Maintenant, on sait qu’en plus de ne pas avoir d’oreilles, ventre creux n’a pas non plus de morale.

S. KONE

L’Hebdo

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