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Ministère de la Santé : « Nous avons des condoms à 10 F CFA l’unité », note l’agent Ernest Ouédraogo

Publié le mardi 23 janvier 2007 à 07h22min

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Ernest Ouédraogo

L’augmentation du prix des condoms « Prudence » depuis le 1er janvier 2007 a engendré des réactions diverses. M. Ernest Ouédraogo agent de santé donne son point de vue sur cette augmentation.

Sidwaya (S) : Comment avez-vous accueilli l’augmentation du prix du condom « prudence » ?

Ernest Ouédraogo (E.O) : Toute augmentation en principe est regrettable quel que soit le motif qui la sous-tend surtout au niveau national. Notre service s’occupe particulièrement de la planification familiale. Il y a un volet lutte contre le VIH/Sida notamment la prévention de la transmission mère-enfant du VIH. Le condom fait partie aussi de la gamme des méthodes contraceptives. Avant même que Promaco ne fasse le marketing social du condom, le
préservatif était déjà recommandé comme méthode contraceptive. La preuve, le condom féminin est en train d’être introduit au niveau national à travers nos services et le Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (CNLS/IST).

Nous n’avons pas été associés à cette augmentation du prix du condom « Prudence ». Il ya des raisons probables que l’institution chargée du marketing social du condom a avancées pour justifier cette augmentation. L’important à mon sens, c’est surtout la disponibilité permanente du condom. Que les gens puissent toujours avoir leurs condoms au cas où ils ne voudraient pas utiliser d’autres méthodes. Au niveau du ministère de la santé, nous avons des condoms masculins sans logo, vendus à 10 F l’unité.

S : Votre condom est-il disponible sur le marché ?

E.O : Il est disponible dans toutes les formations sanitaires, on doit pouvoir s’y procurer des condoms masculins sans logo. Mais avec le marketing social des condoms « Prudence » on ne perçoit plus la distribution des condoms au niveau du ministère de la Santé. Sinon, nous avons des sorties de 80 000 à 100 000 condoms par mois. Ils sont disponibles à la CAMEG et dans les formations sanitaires.

S : Quelles sont selon vous, les raisons qui ont conduit à l’augmentation du prix des condoms « Prudence » ?

E.O : Je n’ai pas les tenants et les aboutissants de cette augmentation. Seulement que dans un certain nombre de pays, les condoms du marketing social sont à un certain niveau de prix. Depuis quelques temps, les responsables de Promaco évoquaient la nécessité de s’aligner sur les mêmes taux pour mieux maîtriser le marché.

S : Quelles sont vos relations avec la Promaco ?

E.O : Nous avons surtout des relations de partenariat et de travail. De façon régulière on se rencontre pour faire l’estimation des succès en matière d’utilisation des contraceptifs deux fois par an. De même leurs rapports d’activités sont transmis au niveau de la Direction de la santé de la famille (DSF). C’est un partenariat, mais la Promaco est beaucoup plus rattachée au CNLS/IST qu’au ministère.

S : L’augmentation du prix des condoms « Prudence » ne va t-elle pas entraîner une baisse de son utilisation surtout dans les zones où les gens ont un pouvoir d’achat faible ?

E.O : L’augmentation va entraîner certainement des difficultés au début.

C’est comme le cas d’autres produits de consommation. Il faut s’adapter au départ. Mais si cette augmentation a pour vision de pérenniser la disponibilité, mieux vaut souffrir de la hausse et disposer en permanence du condom que de garder le prix et vivre des ruptures.

Bachirou NANA

Sidwaya

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