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Affaire Norbert Zongo : La presse au dessus de tout soupçon ?

Publié le samedi 20 janvier 2007 à 08h45min

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Aussitôt la mort de notre confrère Norbert ZONGO connue, que le « phénomène » le plus marquant aura été sa sur-médiatisation au point que de la légitime colère qui animait ses confrères est devenue chez certains d’entre eux obsessionnelle avec la perte de raison que ce sentiment entraîne forcément.

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Dans le traitement journalistique de l’affaire Norbert ZONGO, il apparaît clairement que certains se sont fait une religion sur la base de simples allégations pour ne pas dire de rumeurs dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont farfelues.

Ne voilà t-il pas en effet une affaire dans laquelle on a trouvé des « sérieux suspects » ( une notion qui ne recouvre aucune valeur juridique) qu’on a jeté en pâture à l’opinion publique au seul motif qu’ils n’avaient pas une « perception claire » de leur emploi du temps le jour, de la commission du crime à savoir le 13 novembre 1998. Et, comme la mayonnaise a semblé prendre, l’on a poussé l’audace un peu plus loin en mettant dans le panier des éventuels assassins de Norbert ZONGO, des citoyens que rien ne prédisposait à la commission dudit crime.

Sont de ceux -là François COMPAORE, décrété « commanditaire » de cet acte odieux « parce que Norbert ZONGO enquêtait sur la mort de son chauffeur David OUEDRAOGO » et que, cela avait l’heur de lui déplaire énormément. Or donc, Norbert ZONGO enquêtait sur ledit homicide depuis une année (son premier écrit sur l’affaire David OUEDRAOGO date de janvier 1998) et l’opinion publique en connaissait déjà tous les contours.

Il n’y avait donc plus aucun intérêt à le faire taire, l’affaire David OUEDRAOGO étant en passe d’être enrôlée et jugée. « Pas d’intérêt, pas d’action » comme disent les juristes et, François COMPAORE était moins enclin à commanditer l’assassinat de Norbert ZONGO que le climat politique paisible n’incitait pas à « foutre la merde ».

Et, si d’aventure aucun de ces arguments ne prospéraient il restait à trouver des indices graves et concordants à même d’impliquer le « petit président » dans cette tragédie. Ceux-ci n’existant pas, voilà qui nous rapproche du procès d’intention dans le cadre du traitement journalistique de cette affaire par certains plumitifs. Afficher à la Une d’un canard la photo d’un citoyen et l’accuser de la commission d’un crime si grave sur la base des élucubrations d’un Robert MENARD, passé maître dans l’art de l’esbroufe ne peut être qualifiée autrement.

MENARD qui était un membre influent de la Commission d’enquête indépendante (CEI) commise à la tâche d’investiguer sur le crime et qui a remis en cause les conclusions de ladite commission après sept longues années est-il crédible ? La réponse coule de source si tant est que ce monsieur s’est illustré dans une défense à géométrie variable de la liberté de presse dont il se veut un intrépide et infaillible défenseur. On l’a vu muet comme une carpes lorsque des journalistes sont trucidés dans des conditions troubles et complexes en Occident et bondissant et offensif lorsque les mêmes cas de figure se reproduisaient sous nos tropiques.

Que des confrères « bondissent » sur ses propos pour « mousser » l’affaire ZONGO laisse songeur et amène à s’interroger sur l’existence d’une « connexion douteuse » dont certains avaient fait cas dès le début de l’affaire Norbert ZONGO. Une opinion justifiée avec la pression exercée sur la justice pour dire le droit dans un sens alors qu’elle ne disposait pas d’éléments matériels pour ce faire.

Laisser cette galaxie continuer impunément son travail de sape des institutions républicaines avec la complicité d’une certaine presse ne pouvait que s’apparenter à de la faiblesse voire à de la démission. Ne cultivant à notre connaissance aucune de ses « vertus », François COMPAORE a donc demandé à la justice de laver son honneur bafoué et rien que. Il ne faut rien voir d’autre dans le procès qui l’oppose à « l’Evènement » qui est loin d’être un acharnement contre la presse.

Nul et surtout pas les journalistes « éducateurs » du peuple par excellence, n’est au-dessus de la loi. Laquelle devra être dite dans toute sa rigueur pour éviter des dérapages encore plus grands. Prévenir vaut mieux que guérir surtout lorsque c’est la survie de la République qui est en jeu.

Par Alpha Yaya

L’Opinion

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