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Friperie : L’élégance à moindre coût

Publié le samedi 20 janvier 2007 à 08h25min

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Ils sont installés aux abords de certaines rues et dans presque tous les yaars de Ouagadougou. Ils proposent aux clients des articles de seconde main, communément appelés vestes d’occasion. Regard sur une activité, autrefois plus florissante, qui connaît aujourd’hui des difficultés dues à la fluctuation du marché.

Une clientèle à la recherche de belles tenues, à moindre coût, fréquentent généralement ces magasins d’articles de seconde main. Vestes, pantalons, cravates et parfois, des ensembles tailleurs pour dames y sont exposés pour attirer la clientèle. Lorsqu’on y accède, le visiteur est tout de suite accueillit, par l’odeur caractéristique de la friperie. Selon Boureima Ouédraogo, vendeur, installé en face du collège de la Salle, les articles sont achetés par balles au Ghana. Les lots sont ensuite déballés et les articles triés. "Nous prenons les vestes de premier choix que nous exposons dans nos étals. Les articles de deuxième et de troisième choix, sont récupérés par les vendeurs ambulants et une autre partie, de moindre qualité, est sélectionnée pour être vendue dans les villages environnants", explique M. Ouédraogo.

Contrairement aux vestes neuves vendues très chères dans les boutiques de luxe, les vestes d’occasion sont accessibles à moindre coût par tous. En plus, soutiennent les vendeurs, elles sont confectionnées à base de tissus de qualité qui ne sont souvent pas disponibles sur le marché.

Un client venu s’acheter un costume pour une cérémonie de mariage nous confie : "Je ne peux pas me permettre d’aller m’habiller dans les magasins de luxe, parce que les prix des ensembles sont très élevés. Lorsque j’achète mon costume ici, je le fais nettoyer au pressing et il redevient comme neuf". Les prix des vestes d’occasion sont fonction de la qualité du tissu, de l’état de l’article et même de la marque.

Une veste de premier choix est vendue à cinq mille francs CFA et le costume (veste et pantalon) entre quinze (15) et vingt (20) mille francs CFA. Dans les grandes boutiques par contre, le client doit débourser au minimum deux cent mille francs CFA (200 000) pour s’acheter un costume. La clientèle, plus aisée et plus exigeante n’hésite pas à délier le cordon de la bourse juste pour se procurer un habit de marque pour se faire plaisir. On trouve également sur le marché des vestes en provenance de Doubaï, à moins de cinquante mille (50 000) francs CFA. Mais ces articles ne sont pas très prisés des consommateurs qui préfèrent les vestes de seconde main, plus résistantes et de meilleure qualité.

Un marché inconstant

Pendant les périodes de faible affluence, notamment les mois de novembre et décembre, les vendeurs font de bonnes affaires. Car expliquent-ils, c’est une période de fête et la température favorise le port de ce type d’habillement. Ils arrivent à vendre jusqu’à vingt (20) ensembles par jour lors des fêtes de fin d’année, soit une recette journalière de trois cent mille (300 000) francs CFA, si on considère que le costume est vendu à quinze mille (15 000) francs CFA.

Passée cette période, les ventes diminuent considérablement. Le marché est très inconstant, fluctuant. Cette situation ne permet pas aux vendeurs de faire de grandes réalisations, parce que le peu qui est gagné lors des fêtes est investi pour d’autres achats. Ils affirment néanmoins pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles avec leurs revenus. Avec le temps, les habitudes vestimentaires des Burkinabè changent. De plus en plus, les clients se tournent vers les grands couturiers et les grandes boutiques pour s’habiller, au détriment des habits de seconde main.

Des couturiers de renom commencent à faire leurs preuves et attirent les clients. Ils proposent des costumes de qualité à des prix accessibles au Burkinabè moyen. Les populations préfèrent donc se faire coudre un costume à cinquante mille (50 000) francs CFA, plutôt que d’acheter des habits de seconde main ou des "chinoiseries" que l’on reconnaît facilement aujourd’hui.

S. Gladys GUIENGUERE (Stagiaire)

Sidwaya

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