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Côte d`Ivoire : le processus de paix dans une "impasse totale" selon le GTI

Publié le samedi 13 janvier 2007 à 09h13min

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Le Groupe de travail international (GTI) sur la Côte d’Ivoire a déploré vendredi l’"impasse totale" dans laquelle se trouve le processus de paix, trois mois après l’adoption de la résolution 1721 de l’ONU qui devait le dénouer, et a chargé les institution africaines de le démêler.

"A trois semaines de l’échéance du 1er février" à laquelle la Communauté économique des Etat d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine doivent procéder à un réexamen de la situation" en Côte d’Ivoire, "le groupe constate une impasse totale" dans le processus de paix, indique son communiqué.

Cette "impasse totale (est) due principalement au refus de certaines parties ivoiriennes d’accepter et d’appliquer la résolution 1721", ajoute le texte final de cette 12e réunion du GTI, coprésidé par l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et l’UA.

Le processus de paix ivoirien, dont le GTI évalue chaque mois l’évolution, vise à réunifier un pays coupé en deux depuis septembre 2002 et la tentative de coup d’Etat de la rébellion des Forces nouvelles (FN), qui s’est emparée du nord du pays, contre le président Gbagbo, qui a gardé la main sur le sud.

Pour le faire avancer, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 1er novembre 2006 une nouvelle résolution, la 1721, définissant une nouvelle période de transition "finale" avec l’objectif d’organiser des élections, sans cesse repoussées depuis 2005, avant la fin octobre 2007.

Près de trois mois après l’adoption de la 1721, le GTI a constaté qu’aucune avancée notable n’avait été recensée, notamment dans l’identification des populations ou le désarmement, les deux principaux axes du processus de paix.

Le GTI a donc exprimé "sa vive inquiétude à voir l’impasse actuelle prolonger les souffrances des populations, aggraver les tensions politiques et sociales et menacer de déstabiliser la sous-région ouest-africaine".

Pour débloquer la situation, il invite l’ONU à s’en remettre aux institutions africaines, UA et Cédéao, qui doivent envoyer le 1er février au conseil de sécurité un rapport d’étape sur l’application de la 1721.

Le Groupe "suggère au conseil de sécurité (de l’ONU) d’exhorter les présidents en exercice de la Cédéao et de l’UA à réunir, dès que possible, les parties ivoiriennes afin de débloquer la situation".

Il lui suggère également "d’envoyer une mission en Côte d’Ivoire" pour "appuyer l’action des dirigeants africains" et "obtenir le ferme engagement des parties ivoiriennes d’appliquer la résolution 1721 dans son intégralité".

"C’est d’abord aux Ivoiriens de manifester la volonté de sortir de la crise", a insisté le chef de l’Onuci, Pierre Schori, à l’issue de la réunion.

Le GTI a accueilli vendredi le chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN), Guillaume Soro, à qui le président Laurent Gbagbo a proposé fin décembre d’entamer un "dialogue direct" pour résoudre la crise.

Devant le GTI, M. Soro a réaffirmé "qu’il était prêt au dialogue à condition" que celui-ci "soit un mécanisme pour accélérer l’application de la résolution 1721", note le communiqué du GTI.

La journée de vendredi aura tout au moins permis d’observer une amorce de dégel entre la France et la Côte d’Ivoire avec la toute première rencontre entre le président Gbagbo et la ministre française déléguée à la Coopération, Brigitte Girardin, qui assiste chaque mois au GTI.

Mme Girardin y a vu le symbole des "relations apaisées entre M. Gbagbo et la communauté internationale" et "une reconnaissance du rôle important que joue la France pour aider, dans le cadre de l’ONU, la population ivoirienne à sortir de cette crise", à la sortie de cet entretien d’une heure au palais présidentiel.

AFP


Communiqué final de la 12è réunion du GTI

1. La 12e réunion ministérielle du Groupe de Travail International (GTI) s’est tenue à Abidjan le 12 janvier 2007, sous la co-présidence de S.E.M. Rodolphe Adada, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Francophonie du Congo, et de M. Pierre Schori, Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire. Etaient présents les Ministres de la France, du Ghana, du Niger, de la République Sud-africaine et de l’Allemagne au titre de la Présidence de l’Union européenne ainsi que le Représentant Spécial du Président en exercice de l’Union Africaine, le Commissaire Européen Chargé du développement et de l’aide humanitaire, le Président de la Commission de la CEDEAO, le Haut Représentant pour les Elections en Côte d’Ivoire et les Représentants du Bénin, des Etats-Unis d’Amérique, de la Guinée, du Nigeria, du Royaume-Uni, de la Commission de l’Union Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de la Banque Mondiale.

2. Le Groupe a entendu une intervention du Premier ministre sur l’état de mise en œuvre de la résolution 1721 du Conseil de Sécurité, à commencer par les échéances concrètes fixées par le GTI du 1er décembre 2006. Le Groupe a également entendu le Ministre d’Etat et Secrétaire général des Forces nouvelles qui s’est dit disposé à accepter l’offre de dialogue direct émanant du Chef de l’Etat, à condition que ce dialogue soit un mécanisme pour accélérer l’application de la résolution 1721. Le Groupe a en outre entendu les comptes rendus du Haut Représentant pour les Elections et des Commandants de l’ONUCI et de la Force Licorne.

3. A trois semaines de l’échéance du 1er février à laquelle, en vertu du paragraphe 21 de la résolution, la CEDEAO et l’Union Africaine doivent procéder à un réexamen de la situation, le Groupe constate une impasse totale due principalement au refus de certaines parties ivoiriennes d’accepter et d’appliquer la résolution 1721, en dépit des efforts déployés notamment par le Groupe de médiation.

4. Compte tenu de la proposition de dialogue direct faite par le chef de l’Etat, le Groupe réaffirme son attachement à une concertation permanente entre les parties ivoiriennes en vue de la mise en œuvre intégrale de la résolution 1721. Ce dialogue direct doit viser à l’application de solutions concrètes et précises, notamment en ce qui concerne l’identification, le processus de désarmement, la restructuration des forces armées et la tenue d’élections crédibles sur l’ensemble du territoire national.

5. Le Groupe exprime sa vive inquiétude à voir l’impasse actuelle prolonger les souffrances des populations, aggraver les tensions politiques et sociales et menacer de déstabiliser la sous-région ouest-africaine. A cet égard, le Groupe suggère au Conseil de Sécurité les mesures suivantes :

i) exhorter les Présidents en exercice de la CEDEAO et de l’Union Africaine à réunir, dès que possible, les parties Ivoiriennes afin de débloquer la situation et de relancer la mise en œuvre de la résolution 1721 ;

ii) envoyer une mission ad hoc du Conseil de Sécurité en Côte d’Ivoire en vue d’appuyer l’action des dirigeants africains et d’obtenir le ferme engagement des parties ivoiriennes d’appliquer la résolution 1721 dans son intégralité.

6. Le Groupe tiendra sa prochaine réunion le 23 février 2007 en Côte d’Ivoire.

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Vos commentaires

  • Le 16 janvier 2007 à 16:56, par Willy GOGO En réponse à : > Côte d`Ivoire : le processus de paix dans une "impasse totale" selon le GTI

    tout ce que le GTI est entrain de tramer n’est que du vent.ce n’est qu’une confrerie diabolique qui chaque fois se retrouve pour danser le "adjanou"(danse fetiche en cote d’ivoire).je vais vous dire aujourd’hui, ni le GTI (Groupe de Theoriciens International) ni l’ONU alias la "guillotine" ne pourront stopper la crise ivoirienne,mais...la FRANCE oui la france. Et cela en 72 heures avec l’aide bien entendu des ivoiriens eux-meme.Je vous prie de faire un sondage à travers les ivoiriens en leur demandant le credit qu’ils accordent au GTI et à L’ONU dans la resolution de la crise ivoirienne.Ils vous demanderont certainement de quoi est-ce que vous parlez,parcequ’il ne savent rien concrètement de ceux-là !c’est un machin ou il n’ya pas de tete ou n’y pas de queux.Essayez, allez au sondage, allez ! mais allez-y quand meme !

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