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Tourisme : L’Organisation mondiale du tourisme fait un clin d’œil à des sites burkinabè

Publié le samedi 13 janvier 2007 à 08h46min

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Le site de Bazoulé

Le Burkina Faso mène depuis des années des actions en faveur du tourisme national. Il entretient également de bonnes relations avec l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) grâce à sa politique de promotion du secteur.

C’est ainsi que l’OMT a dépêché au Burkina Faso en décembre 2006 un expert pour répertorier des sites touristiques susceptibles d’être financés par son programme de réduction de la pauvreté par le tourisme appelé STEP. Lui, c’est Timothée Tabapssi consultant camerounais à l’OMT. Nous l’avons rencontré pour en savoir plus sur sa mission.

Sidwaya (S) : Parlez-nous davantage du programme STEP ?

Timothée Tabapssi (T.T). : Le programme STEP (Sustainable tourism éliminating poverty) a vu le jour lors du sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg (Afrique du Sud). Il a son siège en Corée du Sud. Ses
activités s’articulent autour de deux pôles importants notamment la recherche et le financement de micro projets liés au développement du Tourisme dans les pays en voie de développement. Je suis venu détecter au Burkina Faso, en collaboration avec le ministère en charge du tourisme, les projets touristiques susceptibles d’être appuyés par la fondation STEP.

S. : Quels sites touristiques avez-vous visités ?

T.T. : J’ai vu un certain nombre de sites touristiques très pittoresques. Le Burkina Faso a des dotations touristiques formidables. J’ai visité Bazoulé, Koumi qui est un site pittoresque, Tiebélé, Gani et Oursi dans le Sahel. Avec le travail qui s’effectue sous la houlette du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), nous arriverons à des résultats patents et concrets.

S. : Pensez-vous que le programme STEP peut-il sortir des pays africains comme le Burkina Faso de la pauvreté où ont échoué plusieurs programmes économiques ?

T.T. : Le tourisme est une activité transversale qui touche beaucoup de domaines de l’économie.

L’initiative STEP est assez originale. Je me réjouis de constater que les actions du ministère burkinabè en charge du tourisme entrent en droite ligne dans les préoccupations du programme STEP. Il s’agit maintenant d’un développement à la base avec les communautés qui peuvent s’organiser pour tirer le maximum de bénéfices possibles du redéploiement des activités touristiques. C’est le développement grâce aux retombées financières du tourisme. C’est une innovation.

S. : En tant qu’expert de l’OMT et au regard de ce que vous avez déjà vu, quels sont les secteurs du tourisme susceptibles d’apporter beaucoup de devises au Burkina Faso ?

T.T. : Le Burkina Faso recèle de potentialités touristiques. Je me suis rendu compte qu’un programme de tourisme culturel à Tiébélé rapporte bien. Notre préoccupation, ainsi que celle du ministère burkinabé de la Culture, des Arts et du Tourisme, est de s’assurer que les communautés d’accueil sont des acteurs à part entière du tourisme. Il faut également s’assurer que la qualité du service et l’accueil du visiteur ne souffrent d’aucun écueil.

S. : Les conditions sont - elles réunies pour atteindre cet objectif ?

T.T. : Les conditions sont plus que réunies. Le travail de fond consiste à faire en sorte que les communautés d’accueil deviennent des acteurs à part entière. Le tourisme durable sera avec les communautés d’accueil ou ne le sera pas.
Sans ces communautés d’accueil, il n’ y a pas de tourisme durable parce que c’est un tourisme qui tient compte de la préservation, de la valorisation de l’environnement, des conditions socioéconomiques des communautés d’accueil et de l’expérience enrichissante du visiteur.

S. : Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso développe de plus en plus d’actions en faveur du tourisme. Parmi ces initiatives, se classe en bonne place le Salon international du Tourisme de Ouagadougou (SITHO). Existe-t-il dans le programme STEP, des mécanismes de financement d’une telle manifestation ?

T.T. : Au STEP, nous avons sept mécanismes fondamentaux pour atteindre l’objectif de réduction de la pauvreté. Le premier mécanisme est la promotion de l’emploi dans les zones touristiques.

Le deuxième mécanisme consiste à faire des communautés d’accueil des prestateurs de biens et de services pour les entreprises touristiques. Le troisième est la vente directe d’objects d’art, d’artisanat aux touristes. Le quatrième mécanisme, c’est la création de micro entreprises touristiques gérées par les communautés elles-mêmes (les campements touristiques). Le cinquième mécanisme concerne les prélèvements des bénéfices par les communautés organisées pour le développement local de ce tourisme et la préservation des sites. Le sixième mécanisme concerne les dons des touristes aux communautés pour mieux s’organiser. Le dernier mécanisme, c’est le développement d’un certain nombre d’infrastructures. Sur ce point, le ministère à travers l’Office national du Tourisme burkinabé (ONTB) a fait beaucoup d’efforts. Voici ainsi présentés les sept mécanismes par lesquels l’OMT, par le biais du programme STEP, essaie de renforcer les capacités économiques des populations d’accueil de touristes.

S. : Pensez-vous qu’il existe au Burkina Faso d’entreprises touristiques susceptibles d’offrir des emplois aux communautés d’accueil ?

T. T. : Dans les grandes villes, plusieurs personnes travaillent dans divers domaines touristiques (Agence de voyage, hôtels, etc.). Dans le programme STEP, nous repérons les sites où la question de la pauvreté se pose avec acuité. Des structures communautaires, par exemple les logements peuvent être créés. L’entretien de ces lieux peut créer d’autres emplois dans les villages.

S. : Avez-vous pu rencontrer des communautés d’accueil surtout celles des sites choisis pour le programme STEP ?

T. T. : Nous tenons compte des priorités gouvernementales. Le ministère en charge du Tourisme a repéré des sites, mon travail a consisté à voir comment organiser la création de micro entreprises touristiques.

S. : Le secteur privé joue un rôle important dans la promotion touristique au Burkina Faso. Avez-vous eu le temps de rencontrer les acteurs de ce secteur ?

T. T. : Ma mission s’est faite en deux étapes. La première étape a consisté à aller sur le terrain et la deuxième a servi à rencontrer les acteurs du tourisme surtout ceux du privé afin de coordonner les synergies.

S. : Le programme STEP finance-t-il le secteur privé touristique ?

T. T. : Le programme STEP peut renforcer les capacités des ressources humaines des entreprises privées de tourisme par des formations, des stages.

S. : A quand les premières retombées du programme STEP au profit du tourisme burkinabè ?

T. T. : Je dois fournir un rapport de mon travail effectué au Burkina Faso. C’est sur ce rapport que l’OMT va statuer pour décider.

Entretien réalisée par Alassane KERE

Sidwaya

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