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Augmentation du prix des condoms : Payer plus pour ne pas banaliser les capotes

Publié le vendredi 12 janvier 2007 à 07h05min

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L’association Programme de marketing social et de communication pour la santé (PROMACO), en collaboration avec le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (SP/CNLS-IST) a animé une conférence de presse, jeudi 11 janvier 2007 à Ouagadougou. L’augmentation du prix des condoms Prudence était au menu de la rencontre.

La hausse du prix de 50% des condoms Prudence à partir du 1er janvier 2007 a fait l’objet d’une rencontre entre la presse et les responsables de l’association Programme de marketing social de communication pour la santé (PROMACO) pour situer le bien-fondé de cette décision.

Dans sa déclaration liminaire, le directeur exécutif de Promaco, Simplice Toé, s’est appesanti, ce jeudi 11 janvier 2007, à donner les raisons qui ont guidé sa structure à augmenter le prix des préservatifs Prudence qui passe de 50 à 75 F CFA le paquet de 4 condoms. « La perception de qualité du produit, le niveau de prix pratiqué dans les pays voisins, le recouvrement des coûts et la disposition des populations à payer plus sont autant de facteurs qui expliquent le besoin d’ajuster aujourd’hui le prix des condoms », a indiqué M. Toé. En effet, pour lui, la notion de prix psychologique est déterminante dans la perception de la qualité d’un produit.

Un niveau de prix assez bas pourrait nuire à l’image de marque du produit. « C’est ce qui a été constaté pour le condom Prudence », a-t-il ajouté. Ainsi, la corrélation entre le prix et la qualité généralement établie par le consommateur, a octroyé à Prudence un positionnement réel de produit de moindre qualité, malgré les explications fournies par rapport à sa subvention, qu’il convient de corriger.

Par ailleurs, les prix pratiqués par les programmes de marketing social de la sous-région ont été revus à la hausse et sont pratiquement le double de celui qui était en vigueur pour Prudence. « En Côte-d’Ivoire, au Mali, au Bénin et au Togo, le paquet de 4 condoms est actuellement vendu à 100 F CFA. Au Niger, le prix est de 75 F CFA pour le paquet de 3 condoms.

La différence entre ces prix et celui des condoms du Burkina est difficilement justifiable, surtout quand on sait que les mêmes partenaires au développement apportent un appui à plusieurs pays évoluant dans un environnement difficile », a reconnu le directeur exécutif de PROMACO. Il est à noter que l’un des critères d’appréciation des programmes de marketing social est le recouvrement des coûts. Les recettes des produits et services qui sont au cœur de ce recouvrement de coût sont intégrées aux budgets des programmes.

Ces recettes servent donc à l’extension et au renforcement des interventions contribuant ainsi à maintenir une grande disponibilité des condoms sur tout le territoire burkinabé. « Dans notre cas de figure, l’augmentation de prix se justifie d’autant qu’en plus de l’environnement économique inflationniste, l’évolution du niveau de connaissance induit un changement des approches et messages pour espérer obtenir le comportement souhaité, ce qui suppose davantage de ressources à engager », a dit M. Toé.

Au demeurant, dans le souci d’offrir une option de prévention du VIH/Sida et des IST aux populations burkinabé ; PROMACO avait entrepris d’explorer la possibilité d’ajouter le prix des condoms. Ainsi les responsables de PROMACO ont relevé que des études menées auprès des groupes cibles comme les orpailleurs et les routiers indiquaient que ceux-ci étaient disposés à acheter les condoms à un prix plus élevé que 50 F CFA le paquet des 4 condoms.

Les journalistes ont voulu savoir davantage sur le fait que PROMACO, avec l’augmentation du prix des condoms n’est pas en train de se départir de son volet social, quelle lecture fait le SL/CNLS-IST de cette augmentation, n’est -il pas en train de porter préjudice à la lutte contre le Sida au vu des résultats satisfaisants observés ces derniers temps ?

Les responsables de PROMACO reconnaîtront que malgré cette augmentation, le préservatif que prudence reste toujours le moins cher au Burkina Faso. Le Dr Wamarou Traoré, représentant le SP/CNLS-IST, a laissé entendre que la mission essentielle de la structure de coordination de la lutte contre le Sida au Burkina est d’assurer la promotion des mesures de prévention conformément à l’axe I du cadre stratégique de lutte contre le Sida.

Dans ce sens, le SL/CNLS-IST encourage la promotion de la prévention. « Le mieux est d’arriver à la mise à disposition sans contre-partie des condoms. Mais, pour cela, il faudra qu’un ou des partenaires acceptent prendre en charge le coût pour au moins 5 ans », a dit Dr Wamarou Traoré.

Charles OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 12 janvier 2007 à 10:20 En réponse à : > Augmentation du prix des condoms : Payer plus pour ne pas banaliser les capotes

    Le capitalisme sauvage est vraiment partout !!!!
    Le prix d’un produit est lié a son cout de fabrication, et a la quantité de produit fabriqué.
    Plus on en frabrique, et moins c’est cher a fabriqué. les techniques se modernisants, le cout de fabrication baiss !

    Au niveau des capotes, on en fabrique de plus en plus...
    On a pas changé la qualité du produit...

    Le fait d’augmenter le prix, ne se justifie que pour faire de l’argent... plus d’argent pour le patron et les actionnaires !

  • Le 12 janvier 2007 à 12:44, par burkinbila En réponse à : > Augmentation du prix des condoms : Payer plus pour ne pas banaliser les capotes

    Je suis sceptique quant à cette augmentation de prix du condom, surtout dans un environnement de pauvreté chronique qui caractérise notre pays. ce n’est pas parce que dans les pays de la sous region on y vend le condom plus cher qu’il faut systématiquement s’aligner sur ces prix-là !!!Nous n’avons pas les memes niveaux de vie ... ni les memes mentalités !!!

    Quand je compare à la France, où ayant constaté que les jeunes utilisent de moins en moins les préservatifs, le gouvernement a decidé d’en baisser le prix et de le vendre partout pour inciter à plus se protéger et à ne pas se refugier derrière le pretexte de la non disponibilité du condom ... je me dis que nous sommes encore loin de réussir dans la lutte contre le sida au Faso. Si au moins, on éduquait plus les gens à la responsabilité dans la sexualité, je pouvais comprendre mais là, je ne sais que penser ...

    Est-ce que vous avez pensé au pauvre jeune de village qui avec 100f pouvait se payer une calebassée de dolo à 50f et se prendre un paquet de condom avec les 50f restants et qui va desormais tout depenser dans le dolo parce que le condom est dorenavant hors de sa portée ...

    Dieu sauve mon cher Faso !

  • Le 12 janvier 2007 à 17:18, par maimi En réponse à : > Augmentation du prix des condoms : Payer plus pour ne pas banaliser les capotes

    J’ai quand même été surprise par l’augmentation du prix du condom PRUDENCE au Burkina Faso et je dois dire que les raisons ne me satisfont pas.

    Je crains qu’au moment où les efforts des associations, des politiques, etc. commencent à porter que cette augmentation ne vienne tout détruire. Le Sida, moi je lutte contre depuis bientôt 18 ans et je dois dire que je suis préoccupée par ce que font faire les jeunes qui n’ont pas suffisamment de moyens et qui sont laissés à eux memes sur tous les plans. Ceux-ci utilisaient le condom PRUDENCE surtout parce qu’il était à leur portée. Je souhaite qu’il ne se mettent pas penser comme beaucoup que la lutte contre le Sida au Faso est une affaire de gros sous.

    Je pense surtout à mes soeurs femmes qui comme on le sait sont très pauvres alors que le Sida est en train de se féminiser.

    J’ai de sérieuses craintes.

    Une personne entourée de séropositifs.

  • Le 16 janvier 2007 à 10:37 En réponse à : > Augmentation du prix des condoms : Payer plus pour ne pas banaliser les capotes

    c’est tout simplement scandaleux. On a beau faire toutes les contorsions intellectuelles possibles pour expliquer ca et ca c’est plus que écoeurant. Tout ca c’est une odeur de pressions et de fric, et certainement pas l’interet des populations qui n’arrivent deja meme pas a les acheter deja a ce prix la.
    somé

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