Le rapport relatif à la concertation sur le dossier Coton à Genève a relevé que « la situation du dossier Coton à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est problématique suite à un blocage occasionné par des malentendus ».

C’est pour lever les blocages concernant le dossier que les ministres chargés du Commerce des pays membres du C4 (Groupe des pays co-auteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton) élargis à ceux des pays de l’UEMOA et du Cameroun, ont tenu à Ouagadougou, une réunion de concertation le lundi 8 janvier 2007.
La rencontre de la capitale burkinabè a pris en compte l’état des négociations à l’OMC concertant la question du coton.

Ainsi, il est ressorti que dans le cadre de la poursuite des négociations sur le dossier Coton, la VIe conférence ministérielle de l’OMC a adopté entre autres la réduction substantielle des soutiens internes accordés au coton en vue de leur élimination totale. Aussi, l’élimination de toutes les formes de subventions à l’exportation du coton a été recommandée.

Pour mettre en œuvre les décisions prises à Hong Kong sur le coton, les pays du C4 ont formulé des propositions qui ont été soutenues par plusieurs pays membres de l’OMC. Mais les Etats-Unis (USA) et l’Union européenne (UE) ont eu des « réactions différentes sur ces propositions ». Les USA estiment que les modalités précises et détaillées sur le coton ne devaient pas être définies avant les négociations concernant l’agriculture.

Quant à l’UE, elle a émis des réserves par rapport au plafonnement des soutiens internes de la « catégorie bleue » accordée au coton.

En dépit de la suspension des négociations (en fin juillet 2006), le dossier Coton a été maintenu comme question préoccupante dans les consultations par les pays impliqués dans le dossier.

C’est à juste titre qu’en terme de perspectives, il ressort entre autres, l’organisation par le secrétaire de l’OMC au premier semestre de 2007, d’un séminaire d’évaluation de la mise en œuvre des conclusions et recommandations de l’atelier régional de l’OMC sur les aspects de développement du coton.

Un accent particulier devra également être mis sur la mobilisation des appuis politiques et le développement des alliances pour soutenir les dernières propositions de modalités soumises à l’OMC par les pays co-auteurs soutenus par les pays africains.

De l’avis du ministre burkinabè en charge du Commerce, Benoît Ouattara, le coton occupe une position stratégique dans les pays de la sous-région. C’est pourquoi selon lui, « nos Etats doivent s’investir à travers des rencontres régionales et internationales pour trouver des solutions et lever tous les blocages qui sont de nature à désavantager les producteurs des pays pauvres ».

Pour sa part, l’ambassadeur représentant permanent du Bénin auprès de l’office des Nations unies à Genève, « la présente réunion est en prélude à la grande rencontre des ministres du Commerce qui se tiendra à Addis-Abeba les 15 et 16 janvier 2007, où il sera demandé à tous les pays africains de s’impliquer dans les négociations relatives au coton ».
En rappel, les pays membres du C4 sont le Bénin, le Mali, le Tchad et le Burkina Faso.

Alban KINI

Sidwaya