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Grogne des militaires et paramilitaires : Il ne manquait plus que les GSP !

Publié le lundi 8 janvier 2007 à 08h04min

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Encore un jeudi. Dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 janvier 2006, des coups de feu ont été entendus du côté de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Des tirs sporadiques qui ont ravivé chez certains le souvenir des événements des 20 et 21 décembre dernier, au cours desquels les militaires sont allés ouvrir les portes de cet établissement pénitentiaire, libérant quelque 600 détenus, toujours dans la nature.

Vendredi dans la matinée, nous avons rencontré les gardes de sécurité pénitentiaire mécontents de leurs conditions de vie et de travail.

« Fermé ». Pour le visiteur qui n’avait pas fait attention à cette mention sur le portique de la MACO, il se voyait accueilli par un « il ne faut pas nous déranger ». Les travailleurs comme les usagers de ces lieux étaient logés à la même enseigne, contraints qu’ils ont été de faire le pied de grue devant une porte bloquée. Par ce geste, les surveillants de nos prisons entendaient protester contre leurs mauvaises conditions de vie et de travail. C’est ce qu’ils ont fait savoir en nous recevant devant le portail parce que, disent-ils, « c’est chaud dedans ».

« Nous réclamons la prime alimentaire, des indemnités de sujétion pour la garde que nous assurons 24 heures sur 24. Le S.G. a promis le relèvement de nos indemnités de logement pour 2006, mais rien n’a été fait jusque-là. Qu’on règle le cas de nos engins détruits au cours des événements des 20 et 21 décembre. Les G.S.P. veulent une caserne à eux et une prise en charge médicale. » Voilà, pêle-mêle, les revendications que nos différents interlocuteurs ont exprimé, à défaut d’un porte-parole fixe. Le mouvement concernerait toutes les maisons d’arrêt à travers tout le pays, ont précisé les gardes mécontents, qui ont demandé à discuter directement avec le ministre de la Justice.

Les choses n’ont pas traîné, puisque le directeur de la sécurité pénitentiaire, Dieudonné Koyenga, que nous avons rencontré en fin de matinée nous a laissé entendre que les éléments ont pu effectivement voir le garde des sceaux et que le mouvement a été contenu. M. Koyenga a tenu à relativiser la portée de la protestation : « Ils ont tenté de joindre les autres maisons d’arrêt, mais c’est quelques villes, comme Koudougou, qui ont suivi le mouvement ». Au-delà de la légitimité, c’est sur la manière dont les réclamations ont été faites que le directeur de la sécurité pénitentiaire s’est expliqué. Des préoccupations qui, à son avis, auraient pu se résoudre sur une simple demande d’audience.

Le ministre était le premier à demander les indemnités pour eux

C’est également la manière de faire qu’on désapprouve au ministère de la Justice. Les questions de primes avaient déjà fait l’objet d’échanges avec le ministre des Finances, a déclaré le secrétaire général, Jerôme Traoré. Il a par ailleurs laissé entendre que les agents étaient satisfaits à l’issue de leur entrevue avec le ministre Boureima Badini. C’est en effet une satisfaction pour ceux ayant perdu leurs engins : une solution sera trouvée dès la semaine prochaine (à partir de ce lundi donc), en attendant que l’Etat répare par voie normale le préjudice subi. Le ministre a promis d’examiner les autres problèmes, dont la résolution demande du temps. A titre d’exemple, la préoccupation qualifiée de fondamentale par le secrétaire général, à savoir la construction d’une caserne pour les G.S.P., est au stade des études. Une autre satisfaction pour tous les Ouagalais, cette fois, c’est que le mouvement n’a pas perturbé la circulation et les activités autour de la MACO où, selon le S.G. du ministère, « il y a eu des tirs en l’air, mais il n’y a pas vraiment eu de dégâts, encore moins de blessés ni de pertes en vies humaines ».

Mahamadi Tiégna Alassane (Stagiaires)

Observateur Paalga

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