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Marché des tôles au Burkina : Les visages découverts

Publié le jeudi 4 janvier 2007 à 06h59min

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Le malaise qui s’est installé au sein des industriels burkinabè des tôles mérite des autorités plus qu’un silence coupable. L’arrêté réglementant les épaisseurs des tôles vendues sur notre sol ne viserait qu’à protéger les intérêts d’un magnat nommé Hage, d’où la colère justifiée des autres qui semblent prêcher dans le désert des businesses et des deals.

L’affaire est pendante depuis des années sans que les autorités en charge du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat n’esquisse le moindre début de solution, sauf les menaces permanentes de fermeture des usines des plus faibles, pourtant légalement installées dans la zone industrielle de Kossodo.

En dépit de la sonnette d’alarme maintes fois tirée par la presse depuis deux années, le ministre en charge du Commerce et des unités industrielles, Benoît Ouattara, pour ne pas le citer, refuse de desserrer les dents (cf. entre autres L’Observateur paalga n° 6781 du 06 décembre 2006 et L’Indépendant n°693 du 19 décembre 2006.

Le silence est des plus éloquents et laisse libre cours à toutes interprétations et compréhensions. Si fait que pour certains, à tort ou à raison, le landernau des industriels burkinabè serait infesté par le virus de la corruption.

Et nous entendons encore résonner à nos oreilles cette question d’un consommateur : "Si tant il est vrai que les épaisseurs des tôles vendues au Burkina Faso doivent être réglementées, que dire alors des cylindrées des engins à deux roues qui font plutôt le bonheur des industriels asiatiques ?"

Paradoxe, jusqu’à la fin de la semaine de l’Industrie burkinabè tenue dans notre capitale du 22 au 29 décembre 2006, aucune voix autorisée n’a daigné lever le voile. Mais les visages commencent à se découvrir, et le père de l’arrêté querellé Benoît Ouattara sort enfin de l’ombre qui n’en était pas une.

Notre confrère Sidwaya Plus, dans son édition n°5784 du 23 au 25 décembre 2006 a tendu le micro à quelques industriels des tôles, qui se révèlent être une réponse à toutes les interrogations.

En effet, si du côté de la SITACI de Ziad Attié, la PROFEL de madame Férial Saba et la SITAB de Hussein Youssouf, l’on crie à l’arbitraire, chez celui du Groupe Hage, on se frotte plutôt les mains.

Extrait des propos du PDG Joseph Hage : "...Le problème qui se pose est que le marché est trop petit pour quatre industriels et ça devient difficile d’accepter d’autres personnes, si l’on ne prend pas certains garde-fous. Nous avons échangé avec le ministère du Commerce pour discuter de l’ouverture du marché burkinabè à d’autres opérateurs économiques.

La formule trouvée a été de permettre à ceux qui le désirent d’être des actionnaires dans les sociétés existantes.

... Face à l’échec des discussions, le ministre du Commerce et de l’Industrie de l’époque, Idrissa Zampaligré, a autorisé l’installation de nouvelles sociétés au Burkina Faso.

Ces nouveaux investisseurs ont mis sur le marché de la tôle de 0,15 mm, et 47% des tôles sur le marché sont de cette qualité.

...Le Groupe Hage a refusé de cautionner cette situation inacceptable... J’avais proposé le retrait du marché de tous les produits qui ne respectent pas les normes de qualité comme solution définitive...".

Nous ne voudrions pas en tirer une conclusion hâtive, convaincu que Benoît Ouattara dont on accuse de tous les péchés de Kossodo, ne tardera pas à faire entendre sa part de vérité.

Dans cette attente, difficile de ne pas croire qu’il n’est qu’un exécutant.

Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 5 janvier 2007 à 02:46, par drissa En réponse à : > Marché des tôles au Burkina : Les visages découverts

    S’il vous plait, n’en veuillez surtout pas a Benoit Ouattara. Le pauvre cherche sa pitence comme tout le monde et ne fait que ce qu on lui demande de faire. L histoire des toles n est pas le premier acte visant a favoriser un operateur economique. souvenez-vous de la decision le mois dernier de suspendre l’importation de sucre tout ceci pour favoriser ce richissisme homme d’affaire de l’ouest a qui appartient la sosuco. Donc ce n est pas la faute du ministre ouattara car c est le systeme qui est comme ca

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