Depuis le marché de Gon-Boussougou, le camion avait fait son plein : des sacs de maïs, d’arachide, d’amandes de karité, de piment, des volailles, 19 boeufs et une cinquantaine de voyageurs et de commerçants "perchés sur le toit". Selon les témoins oculaires de l’accident, c’est aux environs de 21h 09, que l’accident s’est produit. Au croisement de la nationale n°5 à Bangbaré, le chauffeur du camion négocie mal le virage.

Aux dires des rescapés du drame, la vitesse était très élevée pour un tel virage. Certains passagers, du haut du camion ont même crié sur le chauffeur pour qu’il ralentisse, mais trop tard. Le camion déborde et se renverse violemment sous les regards des riverains. Le spectacle est tout simplement désolant.

Le bilan triste : 13 personnes tuées sur le champ dont quatre enfants, 25 blessés graves évacués d’urgence à Ouaga où, selon les dernières nouvelles, deux d’entre eux auraient succombé suite à leurs blessures. Ce qui fait un total de 15 personnes tuées. Mais on parle déjà de 16 morts. La plupart des victimes ont été étouffées par les sacs et les animaux. Le camion a été sérieusement endommagé.

Le bilan aurait été plus lourd n’eût été l’intervention des riverains qui ont réussi à retirer plusieurs personnes sous les sacs et donner des couvertures aux rescapés pour se protéger du froid. Un geste que le gouverneur de la région du Centre-Sud et son secrétaire général ont salué, eux qui ont fait le déplacement sur le théâtre du drame.

Sauf erreur, c’est la première fois qu’un accident de la circulation fait autant de victimes dans la province du Zoundwéogo. Les 13 victimes ont été enterrées non loin du lieu du drame le samedi 30 décembre par les populations de Bangbaré. En attendant de situer les responsabilités, l’excès de vitesse et la surcharge pourraient être à l’origine de l’accident. Un fait : au moment où l’on procédait à l’enterrement des cadavres, un autre camion dix tonnes a chargé les boeufs "rescapés" pour Ouagadougou car sur les 19 boeufs, trois sont morts suite au choc.

A son bord, une dizaine de personnes perchées sur le toit du camion que les gendarmes présents sur les lieux ont fait descendre. Si seulement cela pouvait être le début d’une prise de conscience, l’on éviterait à l’avenir ce genre d’accident et découragerait les responsables de ces camions qui tuent.

Par Steven Bayala

Le Pays