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Saint Sylvestre : les Ouagalais s’activent pour le jour « J »

Publié le samedi 30 décembre 2006 à 10h16min

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Les fêtes de fin d’année s’annoncent et les Burkinabè de toutes les couches sociales s’attelent à se faire un look digne des grands jours. Un évènement qui offre une belle opportunité d’affaires pour les marchands et professionnels de l’habillement et de cosmétiques de Ouagadougou.

Malgré les difficultés du vécu quotidien, les magasins et boutiques de la sape ne désemplissent pas. Du côté des sapeurs-pompiers et de la police, l’heure est à la grande mobilisation pour la sécurité des fêtards.

Les Burkinabè ont un goût prononcé pour l’art vestimentaire. Ils le manifestent surtout à l’occasion des fêtes et autres cérémonies solennelles. Pour la célébration des fêtes de la Saint Sylvestre et du nouvel an, les préparatifs vont bon train. Une visite effectuée dans divers points de vente d’habillement dans la ville de Ouagadougou révèle une fréquentation assidue de la clientèle. La plupart des magasins affichent des réductions de prix pour la circonstance. De l’avis des commerçants, les articles prisés sont essentiellement les costumes, chaussures et surtout les tenues féminines de soirée.

A la cité 1200 logements, Mme Bounkoungou Odette est gérante d’un magasin de vente d’habillement. Elle affiche un optimisme de pouvoir écouler sa marchandise dans les jours à venir : « ...nous vendons des tenues de soirée importées des Etats Unis et des pays asiatiques, ce sont des chaussures dames et des robes de soirée. Nous vendons également des parures de dames et des perles de beauté notamment des colliers. C’est vrai pour le moment, l’affluence des clients dans notre boutique varie selon les jours. Mais avec les fêtes, nous pensons réaliser de bonnes affaires.

Les gens admirent nos produits et veulent acheter, mais beaucoup d’entre-eux n’ont pas suffisamment d’argent. Vous voyez cette cliente (NDLR : une dame ressortant de la boutique munie d’un emballage), elle vient d’acheter une robe après une longue séance de marchandage. Cette scène, nous la vivons tous les jours... »

Une tradition chez les Burkinabè

D’une boutique à l’autre, les clients changent de comportement. Chez Congo Salif dit « Zaïre », gérant d’une boutique de prêt-à-porter homme et femme située sur l’avenue Bassawarga au secteur n°16, les clients ne marchandent pas avant d’acheter, à en croire le propriétaire des lieux. Il explique cette attitude de la clientèle par la qualité et le prestige des tenues commercialisées dans sa boutique « ...nous vendons ici des tenues mixtes haut de gamme dont les prix sont connus des clients. Il s’agit des articles de qualité, le prix d’achat élevé fait que nous ne pouvons pas baisser le prix de vente en dessous d’un certain montant. Et malgré tout, les clients achètent.

Par exemple un costume de soirée varie entre 75 000 et 150 000 F CFA selon la griffe du styliste. Ces souliers que vous voyez-là, coûtent 30 000 F CFA. Certains clients trouvent que c’est cher, mais on n’y peut rien, nous avons opté de ne vendre que des produits de qualité... » Congo Salif dit « Zaïre », tout fier de ses marchandises nous informe que ses clients sont issus du monde des affaires et du milieu politique. « C’est à l’occasion des grandes rencontres internationales organisées à Ouagadougou que nous faisons de bonnes affaires plutôt que pendant les fêtes de fin d’année. Ceux qui fréquentent notre boutique sont des gens respectables » a-t-il conclu.

A la question de savoir quel est son chiffre d’affaires journalier en cette période de fin d’année, « Zaïre » n’a pas voulu y répondre. Même si à quelques endroits les commerçants font de bonnes affaires, il faut reconnaître tout de même que ces fêtes de fin d’année qui interviennent à deux mois de la rentrée des classes ne laissent pas assez de manouvres financières pour la majorité des Burkinabè pour bien les célébrer.

Comme on le dit, ils se sont serrés la ceinture pour faire face aux exigences de la réouverture des classes dont certains n’ont pas encore fini de rembourser les prêts contractés à cet effet. Vie chère 6 pas ou le nouvel an est une tradition chez les Burkinabè depuis la nuit des temps. La bière, les brochettes, les gallinacés envahiront les tables et la musique de toutes les sonorités battront le rappel des décibels dans les boîtes de nuit et dancings populaires avec ou pas les « feuilles » dans les poches.

C’est le génie de l’homme burkinabè qui se manifeste quand il s’agit de fêter et de créer l’ambiance. Mais attention à l’après-fête car la vie continue, elle ne s’arrête pas aux manifestations de joie d’une soirée. C’est pourquoi la prudence et la modération dans les ardeurs festives sont vivement recommandées par les forces de l’ordre et les sapeurs pompiers pendant cette succession de fêtes. Le dispositif de sécurité mis en place dans les états- majors de la police et de la brigade des sapeurs pompiers est là pour le rappeler.

Salifou OUEDRAOGO

Sidwaya

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