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SOFITEX : "Sur le coton transgénique nous sommes dans une bonne direction"

Publié le mardi 13 avril 2004 à 09h52min

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Il se tient en ce moment à Bobo-Dioulasso un atelier international sur le phénomène de la résistance des ravageurs du coton aux pesticides. A l’occasion nous avons rencontré le directeur adjoint de la production cotonnière, Dakuo Déhoun. Il nous situe sur l’importance de l’atelier et l’état de la lutte contre l’insecte helicoverpa Armigera.

Sidwaya (S.) : Pouvez-vous nous situer sur le contenu thématique de l’atelier du PR-PRAO ?

Dakuo Déhoun (D.D.) : Les thèmes principaux abordés, c’est d’abord le suivi de la dynamique des problèmes de l’insecte durant la campagne cotonnière, et ensuite quels sont les mouvements en fin de campagne cotonnière. Vous savez que les mêmes insectes attaquent aussi bien le coton que les cultures maraîchères. L’autre effet c’est de déterminer quelle est sa sensibilité aux produits que nous utilisons. Parce que sa résistance varie selon les types de produits.

Il y a ensuite des méthodes de lutte nouvelle qu’on essaie (car il ne s’agit pas de dire qu’on a trouvé et de s’asseoir sur les lauriers) car l’insecte lui aussi développe, des méthodes pour résister à nos produits. Ces méthodes que nous continuons d’étudier comprennent aussi la formation des producteurs. Dans le cas du Burkina, il y a en plus l’alphabétisation car nous avons beaucoup de producteurs non lettrés. Enfin, il y a cette nouvelle donnée des OGM qui arrive sur le marché et que nous allons prendre en compte dans la lutte intégrée.

S. : Ne faut-il pas accuser la mauvaise application du paquet technologique par les producteurs ?

D.D. : Effectivement, dans ce cas de figure, nous sommes tous un peu concernés. C’est vrai que les producteurs n’ont pas toujours su appliquer ce que la recherche a mis au point. Fréquemment au Burkina, il y a des cas de sous-dosage.

S. : Il faudra encore du temps pour vaincre ce phénomène-là...

D.D. : Forcément. Et c’est pourquoi nous les associons à toutes nos rencontres. On essaie de les sensibiliser, de les former aux techniques de lutte contre les ravageurs afin que leurs résultats soient une meilleure application des produits dans leurs parcelles.

S. : Le Burkina est coordonateur du projet. Pouvez-vous présenter de la situation au plan sous-régional ?

D.D. : Dans tous les pays de l’Afrique de l’Ouest producteurs de coton et même de l’Afrique centrale (parce que le Cameroun devait être présent), la situation du parasitisme varie. Si vous prenez le cas du Burkina, nous avons trois zones phytosanitaires, cela en fonction du type de ravageurs qu’on y trouve. Il y a la zone de Dédougou (vieux bassin) où ce ne sont pas les mêmes espèces, où le parasitisme est plus sévère. Il y a la zone de Fada, où les insectes phytophages sont plus développés. Comparons les pays côtiers et ceux du Sahel. Au niveau des pays du Sahel, il n’y a pas beaucoup de chenilles endocarpites Par contre dans les pays comme la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, c’est un phénomène très développé. Il y a donc une petite différence en fonction du climat.

S. : Il y a quelques saisons, on disait que l’Andosulfan était le dernier produit recours. Est-il à l’heure actuel dépassé ?

D.D. : L’Andosulfan reste efficace, contre les ravageurs. Du point de vue du rapport efficacité-coût, c’est le meilleur que nous avons encore sous la main.

S. : Où en sommes-nous au Burkina avec le problème des OGM, du coton transgénique ?

D.D. : Durant la campagne cotonnière écoulée, l’INERA a eu à expérimenter du coton transgénique provenant de deux firmes, à savoir Monsento et Syngenta. J’ai suivi les séances de restitution, et ( je parle sous réserve de l’INERA), nous pouvons dire que nous sommes dans la bonne direction en ce sens que tous les types de coton transgénique ont présenté une bonne résistance à Helicoverpa Armigera. Mais ces résultats demandent à être confirmés et repris dans d’autres localités pour qu’on sache une fois pour toute ce sur quoi on peut compter.

Jean-Luc BONKIAN
Sidwaya

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