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Noël aujourd’hui à Toma : La nostalgie des années 1913, 1954

Publié le samedi 23 décembre 2006 à 09h30min

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Le premier Noël fut célébré à la mission catholique de Toma le 25 décembre 1913 à l’époque des premiers baptisés du Burkina Faso. Près de cent ans après, Noël est devenu une fête qui dépasse son simple cadre religieux. Il est devenu une fête populaire. Mais à Toma, il n’a plus son attrait des années d’antan.

Toma, chef-lieu de la province du Nayala (Boucle du Mouhoun) est la localité où est issu le premier chrétien du pays en la personne de Dii Alfred Diban Ky, père de Joseph Ki-Zerbo. Dans cette ville où ont poussé beaucoup de vocations (prêtres, sours, catéchistes, frères), la fête de Noël a été toujours considérée comme la plus grande fête du point de vue religieux. La popularité de Noël constatée dans le temps et même aujourd’hui tient à deux raisons essentielles. D’abord Noël dans les campagnes du pays san coïncide avec la fin des récoltes.

« C’est une période où les gens disposent d’assez d’arguments pour fêter. Il y a le mil, l’argent et les gens veulent bien en profiter. On achète les plus beaux habits, les femmes veulent de belles coiffures, on cherche à manger les meilleurs repas », a relevé le président de la communauté chrétienne de Toma, M. Luc Michel Siambo. Cet état de fait suscite alors une grande animation le jour de Noël. La seconde raison de la popularité de Noël tient à son côté spirituel. Selon le curé de la paroisse, l’Abbé André Ki, Noël est le premier événement de la vie chrétienne, la venue de Dieu dans le monde, Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous.

« L’événement est beaucoup attendu. Dans notre communauté chrétienne, les fidèles se préparent beaucoup pour l’événement. Noël est beaucoup fêté et montre notre amitié et soutien fraternel. Dans une famille, quand vient un nouveau-né, tout le monde est content et s’y prépare », a déclaré le curé, l’Abbé André Ki.

Pour les premiers chrétiens de Toma, Noêl était très bien fêté dans le temps : « Les gens avaient pris l’habitude de faire des baptêmes d’enfants, surtout d’adultes, de distribuer des chapelets aux catéchumènes. A chaque Noêl, il y avait des baptêmes, ceux des enfants sont venus par la suite lorsqu’il y a eu les enfants des premiers chrétiens. Cela veut dire qu’on amenait les chrétiens à prendre conscience de leur naissance spirituelle (ce qu’on appelle renaissance par le baptême). Jésus naît et nous aussi naissons dans la vie chrétienne. A la suite, des changements sont intervenus et le baptême des enfants a été ramené à Pâques » a témoigné M. Guy Léon Ky.

Le 1er janvier prend le pas sur Noël

Noël aujourd’hui à Toma a pris une autre allure. Avec la propagation de la religion, tous les villages célèbrent Noël au lieu de se rabattre sur Toma. En plus de ce fait, il y a que la fête du 1er janvier a tendance à prendre le pas sur celle de Noël. C’est d’ailleurs une réalité qui préoccupe actuellement les responsables de la communauté chrétienne. « Le 1er janvier, c’est la nouvelle année, c’est une fête civile, mais pour nous chrétiens, la nouvelle année, c’est Noël.

Nous nous efforçons à faire comprendre aux gens qu’il faut d’abord fêter Noël, la nouvelle année chrétienne, ensuite le 1er janvier. En ce moment-là, nous donnerons réellement le sens qu’il faut à cette fête. Autrement, les gens ne pourront pas faire deux grandes fêtes en l’espace d’une semaine. Ils vont alors reporter tout ce qui est matériel et financier sur le 1er janvier », a fait remarquer le président de la communauté chrétienne, M. Siambo.

Aujourd’hui à l’approche de Noël à Toma, l’heure est à la redynamisation de l’événement. Les fidèles catholiques sont appelés à venir à l’église en famille avec les repas le 24 décembre. La communauté chrétienne s’organise de telle sorte que les chrétiens puissent faire le réveillon ensemble et manifester leur joie dans la danse.

Ismaël BICABA

Sidwaya

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