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Procès : les putschistes devaient donner l’assaut contre la présidence

Publié le vendredi 9 avril 2004 à 19h19min

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Sgt-chef Abdoulaye Konfé

Le sergent-chef Konfé Abdoulaye, appelé à la barre au procès sur la tentative de putsch a affirmé vendredi que le "plan d’attaque" prévoyait "un assaut contre le palais présidentiel au cours d’un conseil des ministres".

L’assaut devait être donné "un mercredi" à "l’heure de tenue du conseil des ministres et seul le général Kouamé Lougué (ex-ministre de la Défense, limogé peu après les arrestations des présumés putschistes, ndlr) devait être extrait", a déclaré à la barre le sergent-chef Confé Abdoulaye, l’un des onze militaires poursuivis "complot" et "atteinte à la sûreté de l’Etat".

L’officier, qui a dit avoir fourni en septembre 2003 à ses co-accusés "un schéma et un plan" de la présidence, n’a cependant pas précisé le sort qui devait être réservé au président Compaoré, au pouvoir depuis 1987, et aux autres membres du gouvernement.

Selon lui, "l’opération", discutée en septembre 2003 dans l’église du pasteur Paré Israel, un des deux civils également jugés, "n’était pas imminente".

Il a reconnu que des "missions" avaient été déjà confiées à plusieurs des présumés putschistes, dont certaines consistaient à "neutraliser" les principaux postes militaires de surveillance à la présidence.

Sgt-chef Souleymane
Zalla

Le sergent Souleymane Zala, dernier des accusés à avoir été entendu, a affirmé que seuls les deux capitaines présents au procès, ainsi que le sergent Naon Babou, ancien élément de la garde présidentielle, "connaissent les vrais commanditaires".

Les autres n’ont selon lui pas eu d’autres détails ou "d’informations complètes du plan".

"Après avoir écarté Blaise (Compaoré) il y aurait eu une période de transition dirigée par un officier désigné au sein d’un collège militaire", a précisé à la barre le capitaine Luther Ouali, "cerveau" présumé du complot et seul à être également poursuivi pour "trahison" et "intelligence avec une puissance étrangère" pour renverser le régime burkinabè.

Le 7 avril, le capitaine Ouali a dit avoir reçu 50 millions de francs CFA (76.000 euros) "lors d’un séjour à Abidjan" du colonel Raphaël Logbo, aide de camp du président ivoirien Laurent Gbagbo, "un ami de longue date" rencontré sur les bancs d’une école d’officiers ivoirienne.

Il a toutefois assuré que la somme n’était pas destinée à financer un coup d’Etat et le colonel Logbo a démenti par voie de presse toute relation avec le capitaine Ouali depuis leur sortie de l’école.

Après avoir entendu les treize accusés, le tribunal militaire de Ouagadougou devait poursuivre ses débats vendredi après-midi avec l’audition des premiers témoins, au nombre d’une soixantaine au total.

AFP

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