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Printemps des législatives : Quand les opposants dispersent leurs voix

Publié le mercredi 20 décembre 2006 à 05h59min

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L’année qui s’annonce, assurément, est pour certains pays un tournant décisif, bien entendu au plan politique. Si des contrées sortent d’élections présidentielles, comme la RD Congo et Madagascar, d’autres, à l’instar du Mali et le Burkina Faso, vont se lancer en 2007 dans la bataille pour les législatives.

Le Gabon par exemple, est en train de boucler ses élections législatives. Et les premiers résultats donnent le Parti démocratique gabonais (PDG) du président Omar Bongo Ondimba en passe de rafler la majorité des sièges. Les tendances, du moins celles de lundi dernier, que la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) a livrées, laissent entrevoir, en effet, que le PDG devrait renouveler son bail pour les cinq ans à venir, avec une forte majorité.

On pense même que nonobstant un certain effritement du camp présidentiel, nombre de figures importantes de l’ancien parti unique se verraient réélues. A l’issue de ces législatives gabonaises, les partis qui se partageront les sièges à l’Assemblée nationale sont, entre autres, le Parti démocratique gabonais (PDG), le Rassemblement pour le Gabon (RPG), l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD) et l’Union du peuple gabonais (UPG). Ces deux derniers, de l’opposition, feraient une percée lors de ce scrutin. Dans l’ensemble, constate-t-on, les choses se sont bien déroulées, sans incidents majeurs, sauf quelques problèmes organisationnels.

Pour parler de l’objet de notre regard, au Sénégal par contre, qui organise l’année prochaine une élection présidentielle et des législatives, se profilent de chaudes empoignades. Le pays de la Téranga est souvent cité parmi les exemples de démocratie en Afrique. Et son actuel président, Me Abdoulaye Wade, qui a longtemps fourbi ses armes politiques dans l’opposition, est le prototype d’homme patient et animé d’un courage à toutes épreuves.

Au Sénégal donc, les joutes électorales à venir se préparent dans un climat tendu et selon des scénarii qui ne sont pas sans rappeler ce qu’on a souvent reproché aux oppositions dans certains pays, le boycott ou aller aux élections en rangs dispersés constituent l’unique plan de bataille. Si, comme on le dit le pouvoir ne se partage pas, il y a que sa conquête exige qu’on adopte des stratégies qui conduisent aux alliances et aux coalitions. Les partis d’opposition au Sénégal semblent ne pas savoir à quelle stratégie recourir pour d’abord, battre le parti de Wade au pouvoir et ensuite, s’arracher des sièges au Parlement en 2007.

Dans le landerneau politique sénégalais, plusieurs fronts se présentent aux concurrents d’en face, qui tentent de s’organiser comme ils peuvent. Il existe d’abord le combat des alliances à gagner. A ce niveau, il y a la Coalition populaire pour l’alternative (CPA), éclatée en deux pôles : l’un, où l’on retrouve les partisans pour un candidat unique à la présidentielle et pour une liste unique aux législatives, option prônée par l’Alliance des forces de progrès (AFP) ; et l’autre, qui compte en son sein ceux qui prônent des candidatures multiples à la présidentielle et une liste commune pour les législatives.

L’énième combat à mener est celui contre le décret n° 2006-1350 du 14 décembre 2006, portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental. L’option d’une liste commune, faite par certains, semble se justifier par le fait que pour les législatives, ce mode de scrutin favoriserait les partis en coalition. Mais encore faut-il se coaliser comme cela se doit !

Comme on le voit, l’effritement des alliances et le désaccord sur une stratégie commune pour battre l’adversaire commun ne sont pas pour arranger les partis d’opposition, qui éprouvent toutes les peines du monde à rassembler leurs voix.

Agnan Kayorgo

L’observateur

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