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Environnement : Deux ONG à la rescousse de la mare d’Oursi

Publié le vendredi 15 décembre 2006 à 07h22min

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La sauvegarde de la mare d’Oursi et du parc national Tambi-Kaboré préoccupe la fondation Naturama et l’ONG VBN. Ces deux partenaires ont amené des journalistes burkinabè et hollandais découvrir les dangers qui menacent ces deux sites.

« Promouvoir la conservation des oiseaux et de leurs habitats au Burkina Faso en général et dans le complexe mare d’Oursi-Darkoye, la vallée du Sourou et le parc national Tambi-Kaboré en particulier ». Tels sont les termes d’un partenariat signé entre la fondation Naturama (Burkina Faso) et l’ONG VBN (Pays-Bas) pour la période 2005-2009.

A Oursi, la mare est déjà presque sèche, à peine la saison pluvieuse terminée. Le sable a fait ses effets.

Pendant combien de temps encore cette mare, autrefois paradis des oiseaux du monde entier, va-t-elle tenir face à l’invasion du sable et des déchets ? La pression humaine et celle des animaux ont également des effets néfastes pour ce site. Les deux partenaires ont compris la gravité de la situation et veulent agir. Ils ont également compris que sans une adhésion des populations à leurs actions le changement ne pourra être possible.

A Oursi donc, après s’être rendus sur le site de la mare très tôt le matin du 29 novembre 2006, les responsables de la fondation Naturama et de VBN ont eu en fin de matinée une rencontre avec les populations de cette localité.

En présence du préfet, Kayaba Korsaga, les échanges avec les populations ont permis les constats suivants : les populations sont conscients que l’assèchement de la mare menace directement leur vie et celle de leurs animaux ; les plus anciens ont reconnu que certaines espèces d’oiseaux ne sont plus apparus dans le village depuis longtemps, les habitants d’Oursi savent qu’il faut agir et vite. La perception des populations est en phase avec celle de la fondation Naturama.

Depuis le mois de juillet 2006, l’ONG burkinabè grâce à l’aide de ses partenaires, a lancé une campagne de plantation d’arbres sur le site de la mare. Il s’agit selon les explications du directeur exécutif de Naturama, Idrissa Zéba, de constituer une ceinture de protection pour la stabilisation des berges de la mare. La partie déjà reboisée s’étend sur plus de 3 km. L’opération se poursuivra les années à venir. Une autre menace qui plane sur la mare aux oiseaux est la colonisation de ce lieu par des espèces envahissantes : la laitue d’eau, la salade d’eau, la jacinthe...).

Le parc Tambi-Kaboré renaît

Le Parc national Tambi-Kaboré (PNTK) est également en mauvais état. Supposé être une réserve classée, le PNTK est envahi par des agriculteurs, des éleveurs, des braconniers. D’autres, à longueur de journée, coupent les arbres du parc pour vendre. Ce site presqu’abandonné sinon délaissé est désormais sous la responsabilité de Naturama avec le soutien de ses partenaires.

Ainsi, des actions sont entreprises pour sortir les agriculteurs et les éleveurs de ce lieu. Des pistes y ont été construites pour favoriser la circulation à l’intérieur du parc. Le retour de certains animaux qui avaient quitté le parc est vu, du côté de Naturama et de ses partenaires, comme le fruit des actions déjà menées. « C’est une victoire d’étape » , lance M. Zèba.

C’est aussi selon lui, une invitation à persévérer. Comme à Oursi, les populations ont été pleinement associées à la lutte pour la sauvegarde du PNTK. Elles bénéficient même de pour mener des activités génératrices de revenus abandonnant ainsi, l’exploitation, voire la dégradation du parc. Malgré cela, il y a toujours des résistances (le braconnage, la divagation des animaux...).

Mais il en faut plus pour décourager les deux partenaires (Naturama et VBN) déterminés à tout mettre en ouvre pour d’une part « garantir la conservation de la biodiversité des sites ». D’autre part, « l’utilisation durable des ressources naturelles au bénéfice des communautés locales », constitue également une préoccupation. Et pour inscrire leur action dans la durée, la partie burkinabè s’investit dans l’éducation environnementale des tout-petits.

A ce propos, des écoles d’Oursi ont été dotées de matériel d’observation des oiseaux. Les élèves de l’école d’Oursi, comme pour marquer leur adhésion, ont donné une représentation théâtrale sur la nécessité de protéger les oiseaux et l’environnement en général. Dans ce sens, le partenariat Naturama/VBN permettra d’éditer un livre sur les oiseaux du Burkina Faso dans les années à venir. Ce partenariat s’annonce durable car les Hollandais, après ce qu’ils ont constaté sur le terrain, se sont dit « satisfaits ».

Ils ont réaffirmé leur soutien à leur partenaire du Burkina Faso d’autant plus qu’à Oursi, ceux-ci ont découvert des oiseaux qu’ils n’avaient jamais vus. La surprise a été très grande chez eux quand ils ont découvert à Oursi la barge à queue noire, un oiseau qui ne niche qu’en Hollande.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA


Le sens d’un partenariat

La Fondation des amis de la nature (NATURAMA) est une organisation non gouvernementale créée en décembre 1990 au Burkina Faso.

Naturama se veut une force de proposition et d’actions dans le domaine des politiques et programmes de conservation de la nature. Elle a pour mission la promotion de la conservation de la nature au sein de la société civile pour une gestion durable des ressources et pour améliorer le niveau de vie des populations.

Pour mieux réussir sa mission, la fondation Naturama, partenaire de Birdlife Internationale au Burkina Faso, s’est engagée dans un partenariat avec Vogelbescherming Nederland (VBN), partenaire de Birdlife aux Pays-Bas.

R.A.Z

Sidwaya

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