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Affaire Norbert Zongo : Au-delà du dossier Norbert ZONGO, le Burkina

Publié le jeudi 14 décembre 2006 à 08h56min

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Incontestablement, les mots manquent pour qualifier le drame de Sapouy tant le cynisme l’emporte sur l’horreur. Cependant, cela doit-il cristalliser les ressentiments au point d’hypothéquer l’avenir de toute la nation burkinabè ?

En ce 8e anniversaire du drame, il convient d’appeler les uns et les autres, à, non seulement faire confiance à la justice mais aussi à jeter un regard sur les différents acquis enregistrés par notre pays depuis 1991 et se dire qu’au-delà du dossier Norbert ZONGO, il y a le Burkina. Un Burkina qui, malgré tout, avance. Les acquis sont énormes et sont à préserver si tant est que chacun se bat pour le développement de notre Faso, la maison commune.

C’est vrai qu’avec l’affaire Norbert ZONGO, on a vu une autre "race" de Burkinabè qui, s’ils avaient les moyens auraient transformé le Burkina en un enfer. D’ailleurs, les tentatives dans ce sens n’ont pas manqué après le drame. On a vu certains qui ont appelé à l’insurrection populaire, d’autres ont appelé l’armée à la rescousse... oubliant parfois que nous sommes dans le même bateau.

Pour ces derniers, le Burkina, c’est l’affaire Norbert ZONGO. Tout le Burkina part donc de cette affaire et se limite à elle. Ces gens, on a fini par les comprendre dans la mesure où en réalité l’affaire Norbert ZONGO n’était qu’un prétexte pour se faire une place au soleil (politique, économique...). Et c’est avec juste raison qu’un certain Thibaut NANA avait à l’époque dit que l’affaire Norbert ZONGO est devenue un champ de café pour certains.

D’ailleurs, ils sont nombreux parmi ceux dont il est question qui ne peuvent nier le fait d’autant que depuis lors, on peut dire qu’ils sont cotés en bourse ou qu’ils « démarrent » selon le bon mot de l’homme de la rue. Malheureusement, le monde est ce qu’il est : cinique ; car en effet, on dit souvent que à quelque chose malheur est bon ou que le malheur des uns fait le bonheur des autres. D’aucuns n’hésitent pas à se beurrer les épinards quelle que soit la situation.

Ainsi, malgré le commerce honteux que certains ont pu faire et continuent de faire sur la base de cette affaire macabre, il importe que chacun, froidement, analyse et comprenne que le Burkina Faso ne s’arrête pas, mais marche vers le développement et l’enracinement de la démocratie. Ce qui n’était vraiment pas évident pour un pays dont l’histoire est jalonnée de régimes d’exception remettant souvent en cause les maigres acquis économiques.

Le passé, le présent et le futur

Il a fallu un certain 15 octobre 1987 et un certain juin 1991 pour que le pays retrouve une certaine stabilité politique jamais égalée dans notre histoire. Depuis 1991, même si tout n’a pas été rose, tout le monde s’accorde cependant à reconnaître notre stabilité politique doublée de plusieurs acquis dans le domaine économique, social... Le Burkina se construit donc patiemment, sans renier son passé et en ayant un regard critique sur son présent et son future. "Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ le respect profond du passé", disait Ernest RENAN. Il a vu juste et le pays est dans la bonne dynamique.

Le Burkina, il faut le dire, vient de loin. Et si des hommes et des femmes ont réussi à capitaliser ses forces et ses faiblesses pour en faire aujourd’hui, un pays démocratique qui avance, il ne faudrait certainement pas que des malentendus, des préjugés et des oiseaux de mauvais augure, viennent remettre en cause cet équilibre qui, bien évidemment, reste précaire.

C’est d’ailleurs convaincu que le maintien de cet équilibre passe par la paix des cœurs et la réconciliation que le président du Faso, un certain 30 mars 2001 (JNP), avec humilité et sagesse a demandé pardon pour tous les crimes commis depuis l’indépendance, au nom de l’Etat. Et comme "Dieu aime les hommes de pardon", le Burkina, dirigé par un homme de pardon ne peut que "baigner" dans la stabilité, même quand certains dans leurs prières et rêves souhaitent le contraire.

En somme, au-delà du dossier Norbert ZONGO en justice et qui tôt ou tard connaîtra une issue, chacun doit reconnaître qu’il y a un Burkina qui vit, qui lutte, qui se construit patiemment. En d’autres termes, et sans exagération aucune, on peut affirmer que "le Burkina n’est pas l’affaire Norbert ZONGO". Ceux qui pensent le contraire, sont ceux qui aveuglés par leurs velléités politiques refusent de voir la réalité en face. La politique de l’autriche en fait. Fort heureusement, ils ne sont pas nombreux.

Et comme on ne peut pas réveiller quelqu’un qui ne dort pas, on ne peut que compter sur la grande majorité des Burkinabè qui restent convaincus que malgré les problèmes sociaux, le Burkina enregistre des acquis dans plusieurs domaines et qu’à côté du dossier Norbert ZONGO et tous les autres dossiers non moins importants en justice, le Burkina doit continuer de vivre, de poursuivre sa marche radieuse vers le développement, comme on le disait à une certaine époque.

Vouloir réduire le Burkina à l’affaire Norbert ZONGO en ayant d’yeux que pour elle, c’est remettre en cause, les acquis enregistrés par notre pays depuis des décennies. La liberté dont on use et abuse aujourd’hui par l’exploitation honteuse de cette affaire n’est rien d’autre qu’un pan de ces acquis. Ceux qui s’excitent aujourd’hui, acteurs d’une époque, savent ce que vaut la liberté.

Alors que chacun médite cette pensée de feu le président Félix Houphouët BOIGNY : "Le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu...". Que chacun dans ses actes au quotidien fasse en sorte qu’on ne perde pas notre bonheur qui n’est rien d’autre que les acquis enregistrés par notre pays dont la démocratie, la liberté et la stabilité ne sont que des éléments.

Les exemples de certains pays autour de nous et plus loin de nous doivent nous amener à réfléchir plus d’une fois avant de poser nos actes. Ayons donc en tête que le Burkina n’est pas l’affaire Norbert ZONGO. Laissons la justice faire son travail et continuons notre combat pour le développement du Burkina, la maison commune.

Par Ben Alex Béogo

L’Opinion

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