« Dans le domaine particulier de la culture du coton où le Burkina est aujourd’hui le 1er producteur africain et le 5ème exportateur mondial avec des perspectives de 800 000 tonnes pour la campagne 2006-2007, le potentiel de production reste immense et notre souhait est de voir se réaliser avec le secteur privé de Taïwan, des industries de transformation autour de cette filière ». C’est en ces mots que le président du Faso, Blaise Compaoré a mené l’opération de charme en direction des opérateurs privés taïwanais. Le textile est l’un des secteurs clés de l’industrie taïwanaise (qui représente 29,54% du PIB) et le coton burkinabè pourrait ainsi intéresser les acteurs dudit secteur.

Taïwan serait réputé dans la fabrication des tissus antibiotiques, antitranspiration et ceux adaptés aux différentes saisons. En acceptant de s’investir dans le domaine de la transformation et en utilisant 60% des matières premières burkinabè, les Taïwanais bénéficieront d’une fiscalité zéro, a rassuré le ministre des Finances et du Budget, Jean Baptiste Marie Pascal Compaoré.

Le Burkina également, grand producteur de sorgho rouge, est un marché potentiel pour les industriels taïwanais. En effet, les Taïwanais disposent d’une unité de transformation du sorgho rouge en alcool médical et en biocarburant et auront besoin certainement du sorgho rouge burkinabè ou encore, de l’alcool que le Burkina Faso compte également fabriquer.

Le grand Projet ZACA a eu, lui aussi, un clin d’oil de Taïwan. Des échanges avec le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Sékou Bâ ont eu lieu et des perspectives avec Taïwan existent. « Je puis vous assurer que les opérateurs économiques taïwanais sont intéressés par le projet ZACA. De façon concrète, nous avons mené des discussions avec eux afin de les amener à investir.

Ainsi, la République de Chine veut nous accorder une aide financière pour nous accompagner dans la réalisation des voiries, réseaux divers (V.R.D). Par contre en ce qui concerne les équipements collectifs, notamment les hôtels de grand standing, une zone commerciale, un centre culturel polyvalent, une aire de jeux pour enfants ; des discussions officielles se sont tenues avec le ministère des Affaires étrangères taïwanais pour la mise en ouvre de ces chantiers », a confié le ministre Sékou Bâ.

Pays de grandes potentialités minières, où l’exploitation de l’or représente la troisième matière d’exportation après le coton et l’élevage, le Burkina dispose également d’autres gisements comme le zinc, le manganèse, l’antimoine, le calcaire, le marbre, le nickel et le phosphate. Et toutes ces ressources constituent des opportunités d’investissements pouvant intéresser les opérateurs privés taïwanais.

L’environnement économique burkinabè caractérisé par une stabilité politique, un cadre législatif, règlementaire et fiscal favorable, une liberté de rapatriement des dividendes et des profits et une monnaie librement convertible avec une parité fixe par rapport à l’euro, constitue un indicateur majeur pour les investissements étrangers.

Le Burkina a aussi accès au marché des USA avec l’AGOA. Tout ceci a fait dire au président Compaoré que « c’est à bras ouverts et avec une grande disponibilité que nous vous recevrons au Burkina Faso, pays des hommes intègres » en l’endroit des opérateurs privés taïwanais.

Aline Verlaine KABORE

Sidwaya