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Sida : Le centre culturel américain fait l’état des lieux

Publié le jeudi 14 décembre 2006 à 07h43min

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Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le VIH-Sida, le centre culturel américain de Ouagadougou a organisé une conférence publique sur l’état de la lutte contre ce fléau au Burkina Faso. C’était jeudi 7 décembre 2006 au sein dudit centre en présence de Mme Jeanine E. Jackson, ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso.

Y a-t-il de l’espoir dans la lutte contre le Sida au Burkina Faso ? Telle a été la question fondamentale à laquelle devait répondre le docteur Alain Hien du Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy au cours de la conférence à laquelle il a été invité par le centre culturel américain le jeudi 7 décembre dernier. Au terme d’une démonstration basée sur le bilan de cette lutte ainsi que les acquis enregistrés, le docteur a affirmé sans ambages que l’espoir est permis. Selon lui, au regard des chiffres, notamment le taux de séroprévalence qui a chuté de 7% à 2% de 1997 à nos jours et surtout de l’arsenal institutionnel de riposte mis en place pour contrecarrer la maladie, il y a des raisons d’espérer des lendemains meilleurs. Toutefois, s’empresse-t-il de faire remarquer, cela n’est possible que si certaines pratiques néfastes participant à la propagation de la maladie disparaissent.

Il s’agit notamment de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH, le refus du dépistage etc. Aussi, le conférencier a noté avec satisfaction que le visage du Sida est en train de changer. Selon lui, de moins en moins de malades arrivent dans les centres de santé n’ayant que la peau sur les os comme cela était le cas dans un passé récent. Il a noté un engagement politique de plus en plus accru, tout comme celui des partenaires.

Les questions du public ont porté entre autres sur la gestion des fonds alloués à la lutte et la limitation de l’aide des Etats-Unis à la prévention. Concernant la gestion des fonds, le conférencier a déploré, avec le public, que ces fonds soient souvent plus utilisés dans l’achat de grosses voitures et la construction de bâtiments luxueux au détriment des malades qui n’ont pas une prise en charge conséquente.

Quant à l’intervention des Etats-Unis, Mme Jeanine Jackson a expliqué que celle-ci est basée sur des critères de besoin. Selon elle, mis en rapport avec d’autres pays comme l’Afrique Sud ou le Kenya, le Burkina Faso a un taux de séroprévalence qui ne nécessite pas que son pays aille au delà de son soutien actuel. Par ailleurs, M. Tougma Belem, de la médecine préventive de l’OST, a intervenu sur l’impact du Sida sur le milieu du travail. Selon lui, cet impact est important sur la notion de travail décent qui est au centre des préoccupations des partenaires au développement.

Le milieu du travail se présente à ses yeux comme un cadre de propagation de la maladie. Cela, du fait, notamment des multiples déplacements du travailleur pour raisons professionnelles, de l’analphabétisme etc. Toutefois, note-t-il, les travailleurs, quand bien même, ils sont vulnérables, peuvent devenir de véritables agents de changement s’ils bénéficient d’une sensibilisation soutenue et d’un encadrement conséquent.

Ladji BAMA (Stagiaire)

Sidwaya

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