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Amnesty dénonce des "exécutions sommaires" en Côte d’Ivoire

Publié le jeudi 8 avril 2004 à 09h43min

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Amnesty International a dénoncé mercredi les "arrestations arbitraires et exécutions sommaires" perpétrées en Côte d’Ivoire par les forces de l’ordre "dans les nuits qui ont suivi la manifestation" de l’opposition le 25 mars à Abidjan.
Dans un rapport intitulé "Côte d’Ivoire : répression aveugle et disproportionnée d’une manifestation interdite" et reçu par l’AFP à Londres, l’organisation internationale des droits de l’Homme a dénoncé "un nombre important d’exécutions extrajudiciaires et de +disparitions+".

Amnesty international a également recueilli des témoignages faisant état d’une "fosse collective près de Yopougon" (NDLR : un quartier périphérique d’Abidjan), où les témoins auraient vu "de nombreux cadavres qui auraient ensuite été emmenés par les forces de sécurité vers une destination inconnue".

"D’autres témoins ont fait état de traces de sang suspectes à l’entrée de la déchetterie d’Akouedo, un quartier d’Abidjan, après que des militaires ont enterré le contenu de leurs véhicules dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 mars 2004", indique l’organisation.

Ces informations n’ont toutefois pas pu être vérifiées par Amnesty car les forces de sécurité ont "interdit ou retardé l’accès" de ces zones à des observateurs indépendants, notamment des représentants de la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Minuci).

Amnesty a également noté la répression dont ont été victimes des militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) le 25 mars, en soulignant toutefois que "dans au moins un cas, les manifestants ont eu recours à la violence, tuant notamment deux policiers, dont les cadavres ont ensuite été découpés à la machette".

L’organisation a par ailleurs salué "la requête déposée, à la fois par le président ivoirien Laurent Gbagbo et le comité de suivi des accords de Marcoussis, auprès d’une commission des droits de l’Homme, afin qu’une commission d’enquête internationale soit mise en place".

Amnesty a estimé que toutes les "allégations sérieuses d’atteintes très graves aux droits humains doivent être vérifiées par la future commission d’enquête".

Pour que la crise ouverte par l’insurrection armée de septembre 2002 soit résolue, "il est essentiel de mettre un terme à l’impunité dont jouissent les éléments armés de toutes les parties au conflit. Il faut également placer la communauté internationale devant ses responsabilités en matière de protection" des populations civiles".

Des violences à Abidjan, les 25 et 26 mars, entre forces armées et militants supposés ou avérés de l’opposition, ont fait 37 morts selon un bilan officiel, 200 morts et 400 blessés selon le Mouvement ivoirien des droits de l’Homme (MIDH) et de 350 à 500 tués selon l’opposition.

AFP

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