Ils étaient nombreux hier à la cathédrale où le corps de l’illustre disparu a été conduit pour l’absoute avant le départ pour Toma, sa ville natale. De nombreuses personnalités au rang desquelles on notait la présence du président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, des membres du gouvernement, des députés et bien sûr, des amis et proches de la famille du professeur. La messe, célébrée par le vicaire de la paroisse cathédrale, l’abbé Paul Serge Bassinga, a connu la présence de trois hauts dignitaires de l’Eglise catholique au Burkina. Il s’agit des archevêques de Koupèla, Monseigneur François Séraphin Rouamba et de Ouagadougou, Monseigneur Untaani Jean-Marie Compaoré ainsi que du nouvel évêque du diocèse de Diébougou, Monseigneur Der Raphaël Dabiré.

Né en 1922, l’illustre disparu est le fils du premier baptisé du Burkina, Diban Alfred Ki-Zerbo et a fait le petit séminaire de Pabré. Au cours de cette messe, il est ressorti que l’homme que tout le Burkina pleure a été un fervent croyant. Homme de foi et de paix, le professeur a vécu toute sa vie, sa foi. "Aujourd’hui, nous sommes ici rassemblés pour prier pour un pécheur comme nous.

Il a fait sans doute ce qu’il a pu...Nous comptons sur la miséricorde de Dieu, nous croyons à la communion des Saints...L’illustre disparu laisse un message pour les fils et filles de ce pays : un message de paix et de tolérance. Prions donc pour lui afin que brille sur son visage, la lumière de Dieu...", ce sont là, quelques propos de l’abbé Paul Serge Bassinga dans son homélie.

A fin de la messe, la chorale mooréphone a entonné, à la demande de la famille, une chanson que l’illustre disparu aimait. Lorsqu’il entendait cette chanson bien que ce soit un chant en mooré, le professeur se levait et esquissait, semble-t-il, quelques pas de danse.

La famille a tenu à ce que la chorale entonne ce chant pour accompagner le cercueil dans l’ambulance de la mutuelle santé de l’université de Ouagadougou qui devait le transporter à Toma vers le dernier grand voyage. Mais devant le véhicule, se dressait un obstacle. Les Mossi étaient là, refusant de laisser embarquer la dépouille tant que leurs serviteurs, les Samo n’auront pas versé la dîme.

Ce sera chose faite d’abord par le président Saye Zerbo et ensuite, par un autre membre de la famille. Après ce préalable, le corps fut embarqué et le cortège s’ébranla en direction de Toma, son dernier grand voyage.

Nous reviendrons sur les différentes étapes des obsèques, notamment sur le trajet Ouagadougou-Toma et l’inhumation à Toma dans notre édition de demain.

Etienne NASSA

Sidwaya