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Procès du chatiment corporel : Faut-il supprimer la "pédagogie du bâton" ?

Publié le mercredi 7 avril 2004 à 07h09min

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La section du Yatenga du Syndicat national des travailleurs de
l’éducation de base (Synateb) réagit face à la condamnation à
trois mois de prison ferme d’une enseignante pour coups et
blessures sur une de ses élèves.
L’affaire opposant notre consoeur Estelle Woba née
Thiombiano aux parents d’une de ses élèves a rendu son verdict
le 22 mars dernier.

Le tribunal correctionnel de Ouaga a
condamné l’enseignante à L’affaire opposant notre consoeur,
Estelle Woba née Thiombiano, aux parents d’une de ses
élèves, a connu son épilogue le 22 mars dernier. Le tribunal
correctionnel de Ouaga a condamné l’enseignante à trois mois
de prison ferme et à 15 millions de franc CFA de dommages et
intérêts pour "coups et blessures volontaires" sur la personne
d’une de ses élèves. La sentence, selon le droit, est à la
hauteur du forfait. Ainsi, le droit est dit au bonheur de la famille
de l’élève.

Notre souci n’est pas de contester la décision
judiciaire. Seulement, le domaine de l’éducation est très
complexe. Il est vrai que "la pédagogie du bâton" relève de la
vieille école et est proscrite par les textes en vigueur. Qu’a-t-on
proposé à la place du bâton quand on sait qu’on attend
toujours du maître de bons résultats ? On oublie du même coup
les textes régissant le recrutement dans les écoles (65 élèves
maximum par classe).

Que peut faire un pauvre enseignant
face à plus d’une centaine d’élèves si les bases élémentaires
de l’éducation ne sont pas acquises en famille ? D’ailleurs,
aucun maître n’a l’intention de blesser un élève en le corrigeant.
Le verdict prononcé à l’encontre de Mme Woba, au-delà de sa
propre personne, nous concerne et nous affecte tous. A qui la
faute ? Bien malin qui saurait y répondre.

Lorsque l’élève est
bon, c’est lui qui est intelligent. S’il ne vaut rien, c’est le maître
qui est mauvais. Cette situation renforce davantage la maxime
qui dit que l’enseignement est un métier noble mais ingrat.
Face à cette situation, la section SYNATEB (syndicat national
des travailleurs de l’éducation de base) du Yatenga

- Interpelle tout enseignant à une prise de conscience des
enjeux et des contraintes de ce métier dit "noble".

- Fonde l’espoir d’une issue heureuse du jugement en appel .

- Manifeste sa solidarité à sa consoeur dans l’épreuve difficile
qu’elle traverse même si elle n’est pas détenue, attendant le
verdict de l’appel.

- Appelle tous les enseignants à la mobilisation pour la
réhabilitation de l’image de marque du corps.

Pour le bureau de la section

Le Trésorier général

Patrice O. Ouédraogo

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