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Chili et Cuba : Fin de parcours pour deux dictateurs

Publié le mardi 5 décembre 2006 à 07h08min

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L’Amérique Latine attire ces jours-ci les caméras des chaînes de télévision et les reporters de la presse écrite ou audio du monde. La raison, l’actualité y est croustillante avec des événements qui se succèdent à un rythme presque infernal.

En effet, le président Hugo Chavez du Venezuela, après huit années passées à la tête de l’Etat, vient de négocier un nouveau bail de quatre ans et ce, de façon triomphale, au 1er tour, avec un score de plus de 61% (résultats provisoires) face à son adversaire, le social-démocrate Manuel Rosales. La victoire de l’ancien lieutenant-colonel putschiste, qui a connu la prison deux ans durant pour tentative de coup d’Etat, est liée à ses acquis sociaux dus à la mise en œuvre de programmes en faveur des pauvres et à sa diplomatie du pétrole.

Au moment où l’ennemi juré de Georges Bush, Hugo Chavez, rempile pour un nouveau mandat, son père spirituel, Fidèle Castro de Cuba, lui, est en train de lutter contre la mort.

Mais, déjà on se demande s’il n’est politiquement enterré, lui qui n’a plus que la peau sur les os et qui, au bout d’un demi-siècle de pouvoir, semble être véritablement à bout de souffle. Son absence lors de la célébration de son 80e anniversaire n’est pas passée inaperçue.

Cloué au lit par la maladie, le célèbre grabataire de la Havane doit vraiment se dire qu’avec même son jeune frère Raoul à qui il a confié les rennes du pouvoir, la tenue de la ligne politique pure et dure n’est pas assurée. En effet, à la surprise générale, Raoul vient d’inviter les Américains à un dialogue, chose que l’administration Bush a rejetée d’un revers de la main.

Il ne fait aucun doute que si le Lider Maximo était toujours en chair et en os à la tête du pouvoir et jouissait de toutes ses facultés, cette invite faite à l’Oncle Sam n’aurait aucunement eu lieu. Et sauf miracle, c’est une fin de règne annoncée pour ce vieux leader.

Cuba, c’est un pays fermé avec un parfait dictateur, une prison à ciel ouvert, isolée du reste du monde, mais il n’en demeure pas moins que malgré ses multiples violations des droits de la personne humaine dans son pays et ce presque un demi-siècle durant, Fidèle Castro a conservé intacte la sympathie que de nombreux pays et des personnalités ont pour lui.

Est-ce parce que son régime tient crânement tête aux Etats-Unis (le gendarme du monde) ou cela est-il dû au fait que Cuba est beaucoup acculé depuis l’ascension de Fidèle Castro au pouvoir ? Sans doute les deux à la fois.

D’ailleurs, si le "Lider Maximo" s’est tourné vers les Soviétiques, c’est parce que l’Oncle Sam l’a acculé depuis, ne l’a pas laissé respiré le moindre laps de temps à tel point que son communisme et son anti-américanisme se sont exacerbés. S’il s’éclipse d’un moment à l’autre, cette île, qui en a vraiment besoin, pour enfin respirer, va sûrement se "décastriser".

Mais si Castro conserve intacte sa cote de popularité, on ne peut pas en dire autant pour Pinochet, le dictateur chilien, qui a régné d’une main de fer sur le Chili, de 1973 à 1990, suite à un coup d’Etat sanglant qui a emporté son prédécesseur, le socialiste Salvador Allendé.

Dès donc sa prise de pouvoir, Pinochet avait annoncé la couleur. Son règne fut sans pitié pour les opposants de gauche, et il fut soutenu à tour de bras par les Américains, les mêmes qui combattaient farouchement l’homme fort de Cuba. Son régime sanguinaire a fait, selon certaines sources, un millier de disparus et de nombreux exilés, dont les parents demandent aujourd’hui encore justice.

De nos jours, 300 plaintes sont en souffrance en justice contre l’ancien dictateur. Son passé le poursuit donc, mais tout porte à croire que Pinochet risque de rendre l’âme d’une mort paisible, déjà qu’il a reçu l’extrême onction (le sacrement catholique donné aux mourants), suite à un infarctus du myocarde qui l’a conduit à l’hôpital de Santiago. Ainsi va la vie en Amérique Latine qui connut les dictatures les plus noires, mais qui, progressivement, renoue avec la démocratie.

Adama Ouédraogo

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 5 décembre 2006 à 08:49, par Badnerr AKA Talg-biga En réponse à : > Chili et Cuba : Fin de parcours pour deux dictateurs

    Votre article me semble assez évocateur sur le concept de dictature. J’aimerais tout de même faire savoir qu’il faut relativiser le propos pour ce qui concerne Fidel CASTRO. Il est bien vrai que le système n’est pas parfait (comme partout au monde d’ailleurs). Mais je ne pense pas que la majorité des cubains soient mécontents de la qualité du travail abattu par leur leader : Services urbains de base, investissements de fonctions publiques locales, une offre de soins médicaux très performants, etc. A bien des égards, de telles « dictatures du développement » me semblent souhaitables sous d’autres cieux : l’Afrique. Je les préfère encore à ce capharnaüm de jeu démocratique et de bonne gouvernance qui ont cours dans certains pays où la démocratie avance et le pays lui, recule.

    Aussi, nous devons éviter de tomber dans le piège des puissants de ce monde qui, déploient toute une armada de campagne de désinformation et de dénigrement sur les leaders charismatiques du tiers monde qui refusent de mettre leurs pays au service d’une exploitation et d’un pillage savamment orchestrés sous un ciel de démocratie, de PAS, de mondialisation, etc.

    Pour terminer, je propose que nous ôtions d’abord les poutres de nos yeux (gouvernance dans notre pays). Nous pourrons ainsi mieux voir la paille dans l’œil de l’autre (gouvernance à cuba).

    Agréable fin de journée.

    • Le 5 décembre 2006 à 12:48 En réponse à : > Chili et Cuba : Fin de parcours pour deux dictateurs

      C’est pourquoi j’ai toujours pense que les jeunes journaliste doivent etre bien formes, avoir une bonne culture avant de se lancer dans le metier car je suis choque par cet ecrit qui ne reprend que le discours des dominants du monde en dominant les canaux de communication. Leur rethorique sert leurs interets economiques et securitaires. Deux questions au journaliste : qu’aurait fait un autre leader d’un pays harcele par un voisin expansionniste et qui deploie tout pour vous destabiliser ; sais-tu que Chavez est qualifie de dictateur par certains media ? Ces deux questions peuvent eclairer notre jeune journaliste.

      • Le 6 décembre 2006 à 00:24, par Tom En réponse à : > Chili et Cuba : Fin de parcours pour deux dictateurs

        Tout d’abord il faut reflechir avant d’ecrire... Et ceci est un message non à l’auteur de l’article mais du commentaire precedent. Mais oui, Castro est un dictateur sanguinaire. L’embargo americain, absolument criticable, n’est pas une circonstance attenuante. Rien dans ce monde ne peut servir a la justification de la persecution des opposants, a la censure et controle absolu de la presse, aux "disparitions" et tous autres atrocités qui jalonnent le parcour du Lider Maximo cubain...
        Sais-tu que en étant au Cuba tu n’aurais même pas la possibilité de lire en commenter cet article ? L’acces a l’internet pour les personnes privés étant prohibe ?
        Salutations.

  • Le 6 décembre 2006 à 02:24, par Bin Laden En réponse à : > Chili et Cuba : Fin de parcours pour deux dictateurs

    Hééé Monsieur Tom..., Badnerr AKA Talg-biga veut vous instruire vous et Monsieur Adama Ouédraogo. Haa... que c’est pénible avec les sols incultes.

  • Le 6 décembre 2006 à 09:01, par baragua En réponse à : > Chili et Cuba : Fin de parcours pour deux dictateurs

    Je suis scandalisée qu’un article aussi stupide que mal informé vienne de l’Afrique. Ne pas connaître le rôle de Fidel Castro dans la lutte contre l’oppression des peuples africains et sa lutte infatigable pour la dignité et la justice sociale est le signe d’une imcompétence irréversible pour un journaliste. Utiliser la propagande des medias capitalistes et comparer un révolutionnaire à un assassin remet celui qui écrit à la place qui lui a été assignée pendant des siècles : lèche-bottes des impérialistes et perroquet colonial.
    Relisez l’histoire, la vôtre et celle de Cuba et vous apprendrez que Fidel Castro est un grand homme d’état dont le seul combat a été la souveraineté et l’indépendance de son peuple et la solidarité avec les peuples colonisés.

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